L’appel de la forêt // De Chris Sanders. Avec Harrison Ford, Omar Sy et Dan Stevens.

Le roman de Jack London est très beau et j’étais un peu septique quant à son adaptation. L’appel de la forêt est pourtant un film qui n’est pas raté. Dans le registre épuisé et inépuisable du film des animaux héros, L’appel de la forêt reste dans le haut du panier, mais a du mal à briller dans ces pourtant jolis paysages. Chris Sanders (Lilo & Stitch, Les Croods), plus habitué aux films d’animation et surtout scénariste du très connu Mulan, tente ici de nous plonger avec sa caméra dans l’histoire de Buck, ce chien dont la vie bascule en pleine ruée vers l’or. Mais le film élude tout un tas de choses, comme la dure réalité de la ruée vers l’or qui est ici aseptisée (peut-être à cause du fait que 20th Century soit passée sous le giron Disney), donnant alors un film plein de bons sentiments mais qui n’a rien de neuf à offrir par rapport à un Togo (Disney+) sorti en décembre dernier. Du coup, L’appel de la forêt se concentre sur le côté touchant de ce qu’il veut offrir, avec son lot de séquences venant grattouiller les yeux des spectateurs sans vraiment leur offrir le grand spectacle qu’ils pouvaient attendre. 

La paisible vie domestique de Buck, un chien au grand cœur, bascule lorsqu’il est brusquement arraché à sa maison en Californie et se retrouve enrôlé comme chien de traîneau dans les étendues sauvages du Yukon canadien pendant la ruée vers l’or des années 1890. Buck va devoir s’adapter et lutter pour survivre, jusqu’à finalement trouver sa véritable place dans le monde en devenant son propre maître…

Au delà de tout ça, Omar Sy trouve ici un rôle qui lui sied bien, qui lui rend justice aussi à lui et son talent, même si dans le fond, son personnage manque là aussi de développement et de profondeur. L’appel de la forêt donne l’impression de passer de scènes en scènes sans avoir vraiment d’égard pour ce que le spectateur aurait envie de voir. Une fois aseptisée de tout, cette adaptation est un film d’aventures classique, sans surprises, qui préfère se concentrer sur certains éléments peu pertinent (notamment le vilain qui veut l’or, qui apparaît puis disparaît avant de réapparaitre sans que le scénario ne justifie le tout intelligemment). 

Harrison Ford de son côté en papi fait de la résistance avec son tamis au bord d’un cour d’eau c’est assez peu palpitant, malgré toute la générosité de L’appel de la forêt sur la rencontre entre Buck et la meute de loups. A la fin, on en ressort un brin déçu, comme si l’aventure n’avait pas été suffisamment travaillée alors que le roman lui est brillant. Comment peut-on adapter une telle aventure sans lui donner toutes les armes pour nous surprendre et nous faire voyager entre émotions et de moments plus palpitants. Dommage.

Note : 4/10. En bref, ça manque de pas mal de choses et du coup cela ressemble à tout un tas de films du genre, sans surprises.