Je dois avouer que je ne m’attendais pas spécialement à me passionner pour une série comme celle-ci mais les italiens ont fait une belle série épique sur une histoire bien de chez eux. Romulus c’est l’histoire de Romulus et de son frère jumeau Remis au VIIIe siècle avant Jesus-Christ au travers de plusieurs personnalités. Mais ce qui fait la force de ce récit au delà de la beauté de la mise en scène c’est la façon dont la violence, la mort et la solitude de chacun imprègne la série. En dix épisodes, la série nous raconte plusieurs destins dont ceux des jumeaux et tout est soigné jusqu’au bout des ongles des personnages. La plus grande réussite de Romulus c’est la reconstitution de cette époque. Visuellement on en prend plein les yeux. Matteo Rovere qui réalise ici sa première série nous plonge dans la naissance de Rome avec une volonté de rester fidèle à l’époque et au mythe qui entoure cette création. Les producteurs de Gomorra démontrent donc une fois de plus qu’ils ont les moyens de leurs ambitions.

Les décors sont magnifiques, les costumes aussi. Tout cela participe à créer une vraie atmosphère autour de cet univers passionnant. Les origines de Rome sont souvent source de tout un tas de fantasmes chez les italiens et Sky Italia avec Romulus tente de donner corps à ce mythe. J’ai été surpris par la tenue de route de la série jusqu’au bout et notamment dans sa façon de gérer la violence et les rebondissements qui vont avec. Car rien n’a été fait de façon hasardeuse. On sent que le récit suit un chemin intelligent et soigné. C’est d’autant plus impressionnant que toute la série a été tournée en… latin. Cela peut paraître assez anecdotique mais c’est une valeur ajoutée qui permet de renforcer le côté réaliste de cet univers. D’autant plus que les dialogues apparaissent alors plus réalistes, plus factuels sur cette histoire.

Romulus ajoute alors à son univers des rebondissements de péplum assez classiques mais avec la volonté d’en faire un récit riche en violence. Les morts ne sont pas tous très propres. Il y a certaines séquences très graphiques qui démontrent là aussi la volonté des producteurs de montrer la cruauté de l’humanité à une autre époque et la façon dont les problèmes étaient réglés de façon assez violentes. Romulus ne raconte pas non plus un récit linéaire et historique qui n’aurait peut-être pas été aussi original. La série ajoute alors à son univers pas mal de bonnes surprises et notamment le point de vue donné. Ce sont donc trois personnages que l’on pourrait au fil de la saison et chacun apporte sa pierre à l’édifice. La violence et la mort qui entoure chacun de nos trois protagonistes permet aussi de coller avec l’univers visuel qui reste assez viscéral. Je ne connais pas plus que ça l’histoire de Romulus et Remus mais je dois avouer que l’on se moque un peu du réalisme historique et que le réalisme du reste et notamment de la mise en scène fait le reste.

Romulus parvient enfin à capturer les sentiments de chacun des personnages en les mettant face à leur solitude. C’est un élément qui permet de s’attacher au récit et aux personnages même si l’on n’est pas forcément fan des péplums au départ. C’est un genre assez particulier qui n’est pas apprécié de tous j’en conviens. Pour autant, les producteurs de Gomorra font ici un récit presque universel et destiné à tous où chacun aura sa part du gâteau.

Note : 7/10. En bref, une série magnifique qui par un visuel brut et resplendissant accompagné de dialogues soignés et de personnages attachants parvient à recréer un mythe sur le petit écran.

Prochainement en France