Pistol (Mini-series, 6 épisodes) : mouvement punk et création musicale

Pistol (Mini-series, 6 épisodes) : mouvement punk et création musicale

Danny Boyle n’en a pas fini avec la musique britannique. Après Yesterday, son biopic sur les Beatles il met en scène cette fois-ci cette mini-série en six épisodes sur les Sex Pistols. Adaptée du roman « Lonely Boy » de Steve Jones et Ben Thompson par Craig Pearce (Roméo + Juliette), Pistol n’est pas qu’une série sur les Sex Pistols mais plutôt sur le mouvement punk britannique. Steve Jones racontait sa propre histoire dans le roman qui est adapté ici et c’est donc sur lui, le chanteur et guitariste du groupe (incarné ici par Toby Wallace) que la mini-série se concentre. On est alors directement débarqués dans les années 70 au milieu d’un pays trop sage que les Sex Pistols vont secouer à leur façon. L’énergie qui se dégage de Pistol est palpable dès le début. Danny Boyle aime les marginaux, un peu comme dans beaucoup de films de sa filmographie. Pistol ne se concentre pas sur la vie et le destin tragique de Sid Vicious, bassiste du groupe, mais sur Steve Jones, le chanteur puis guitariste des Sex Pistols.

 

L’histoire d’une insurrection musicale, celle des Sex Pistols, telle que l’a vécue Steve Jones, le guitariste et membre fondateur du groupe. Ses souvenirs hilarants, émouvants et parfois déchirants nous font revivre, dans un récit kaléidoscopique, trois des années les plus extraordinaires, les plus chaotiques et les plus obscènes de toute l’histoire de la musique, ou comment un groupe de jeunes prolétaires boutonneux, turbulents et « sans avenir » a fait trembler l’ordre établi, failli renverser le gouvernement, et révolutionné la musique et la culture populaire.

 

Tout commence avec les débuts du groupe. Plutôt que de nous plonger directement dans leurs concerts et leur musique, Pistol veut nous brosser le portrait d’une jeunesse perdue dans les années 70 avec un penchant rebelle et anarchiste. Il y a une forme d’insouciance qui coule dans les veines de la série qui apporte un ton particulier et passionnant. Ce groupe punk a connu une ascension fulgurante en peu de temps. Plutôt que de se concentrer sur les trois ans de succès du groupe (qui s’est par la suite reformé 20 ans plus tard), Pistol prend le parti de tout nous raconter durant ces six épisodes. Bien plus qu’un biopic musical, Pistol nous raconte tout de même beaucoup de choses sur les enregistrements mouvementés et les concerts. Comme une série ne peut être palpitante sans quelques rebondissements, Pistol inclut aussi les galères que le groupe a connu et ses changements de membres. Le mouvement punk des années 70 sur le sol britannique est alors utilisé comme trame de fond et permet de creuser encore plus l’histoire des personnages et l’existence même du groupe.

 

Pistol inclut alors des personnages qui ont influencé le groupe dans leur parcours. L’une des figures les plus emblématiques reste Malcolm McLaren, le manager du groupe, probablement le plus inspiré de l’époque. Il y a tout un tas de clin d’oeil et d’hommages réalisés tout au long de ces six épisodes. Je ne connaissais pas plus que ça le mouvement punk mais j’en ai beaucoup appris aussi car le scénario décortique le milieu. La série fait des invocations comme Elvis et Bowie, permettant d’apporter une vision encore plus globale d’une époque en pleine mutation. Pistol c’est aussi la crise sociale et la crise de la pomme de terre en Irlande. Tous ces éléments ajoutent une véritable dimension politique au mouvement qui va bien au delà de la musique. Danny Boyle et Craig Pearce font donc constamment des liens entre la naissance du groupe et la politique de l’époque. Sans tout ce qui s’est passé, le groupe n’aurait probablement jamais existé. L’aspect visuel de Pistol est tellement travaillé qu’elle devient rapidement un véritable OVNI. On a l’impression d’être en plein trip avec des toxicomanes.

 

Les images d’archives ajoutent une pertinence supplémentaire au récit. Le montage, le ralenti, les flous, etc permettent d’apporter aussi au visuel un angle d’attaque tellement original qui devient fascinant. On est pendu aux scènes et elles s’enchaînent à la vitesse de la lumière. Pistol est l’une de ces surprises inattendus et inespérées qui vous donnera envie de vous pencher sur la musique des Sex Pistols.

 

Note : 8.5/10. En bref, déroutante et passionnante, une plongée au coeur du mouvement punk des années 70 sur le sol britannique avec pour prisme la formation des Sex Pistols.

Disponible sur Disney+

 

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