Mon Petit Renne (Mini-series, 7 épisodes) : terrifiante plongée psychologique

Mon Petit Renne (Mini-series, 7 épisodes) : terrifiante plongée psychologique

Je ne connais pas le one man show de Richard Gadd mais il en faut du courage pour raconter l’histoire de Mon Petit Renne. Richard Gadd se met littéralement à nu, racontant ses traumatismes en prenant le prisme de cette relation tordue avec une harceleuse : Martha. Ce qui frappe tout de suite dans Mon Petit Renne (ou Baby Reindeer en VO) c’est que tout ça ce n’est pas de la fiction mais ce sont des choses que l’acteur-comédien-scénariste a réellement vécu. Durant sept épisodes, Richard Gadd nous dévoile sa personnalité mais surtout ce qu’il y a de plus sombre en lui. Au fond, Mon Petit Renne ressemble à une vraie thérapie et elle questionne réellement l’humain et ce qui fait ce que nous sommes aujourd’hui. Car derrière l’histoire du harcèlement, se cache quelque chose de beaucoup plus sombre qui nous est révélé dans l’épisode 4. L’épisode 4 n’est clairement pas fait pour tout le monde. Il est cru mais c’est justement dans cette cruauté que Mon Petit Renne vient prendre le spectateur aux tripes. 

 

Inspirée du one man show de Richard Gadd, crée à Edinburgh Fringe 2019, qui suit sa relation tordue avec une harceleuse et l'impact qu'elle a sur lui alors qu'il est finalement obligé de faire face à un traumatisme profond et sombre enfoui…

 

Mon Petit Renne est donc une mini-série brutale faite de vives émotions. La série ne cherche jamais à travestir quoi que ce soit et bien que cela soit présenté comme une comédie noire, on est plutôt sur une véritable tragédie. La tragédie d’un homme brisé par ce qu’il a vécu (et qui finalement a été sauvé par ce qui lui est arrivé avec Martha). Richard Gadd incarne Donny, son propre rôle, et délivre une performance qui m’a brisé. On sent le vécu et la détresse dans sa composition. Mon Petit Renne a beau parler d’une histoire, cette histoire a une certaine résonance presque universelle. Car beaucoup de gens peuvent se retrouver dans l’histoire de Donny. Pas forcément par ce qu’il a vécu mais plutôt la façon dont on tente de laisser le passé derrière nous, sans le confronter, en mettant des petits pansements et en espérant aller mieux. 

 

En face nous avons Martha incarnée avec brio par Jessica Gunning. C’est facile de détester Martha par son côté manipulatrice, violente et folle mais on comprend rapidement pourquoi tout ce qui se passe dans Mon Petit Renne se passe. Car finalement, Martha a été la porte que Donny a cherché toute sa vie afin de s’en sortir. Richard Gadd et Jessica Gunning sont parfaits dans Mon Petit Renne et ont tous les deux quelque chose à apporter à cette histoire par leur performance. La série n’est pas facile à regarder car elle parle de sujets assez forts et surtout terrifiants. Si le principe du harcèlement reste abordé ailleurs, c’est avant tout les abus sexuels qui, dans l’épisode 4, viennent ajouter un coup de massue sur la tête du spectateur. Je ne m’y attendais pas du tout mais Mon Petit Renne est une vraie thérapie par l’écriture. Une occasion pour Richard Gadd de coucher en fiction tout ce qu’il a pu vivre d’horrible dans sa vie.

 

On parle souvent des abus sexuels sur des femmes mais on en oublie que les hommes peuvent eux aussi en être victime (et être brisés par la même occasion). C’est ce que Richard Gadd a vécu et ce que Donny vit dans Mon Petit Renne. La série est très sombre, très touchante et ajoute à tout ça un brin d’ironie afin de ne pas accabler tout le monde et montrer que l’on peut aussi s’en sortir. Mon Petit Renne est probablement l’une des plus belles surprises estampillé Netflix depuis des années. 

 

Note : 9/10. En bref, dérangeante certes, Mon Petit Renne couche en fiction l’histoire vraie de Richard Gadd. C’est terrifiant et terriblement émouvant. 

Disponible sur Netflix

 

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