Critiques Séries : Mad Men. Saison 7. Episode 12. Lost Horizon.

Critiques Séries : Mad Men. Saison 7. Episode 12. Lost Horizon.

Mad Men // Saison 7. Episode 12. Lost Horizon.


Ce n’est pas facile de se dire que dans deux épisodes après « Lost Horizon », Mad Men ne sera plus. Enfin, Mad Men n’aura plus de nouveaux épisodes à nous offrir et cela à jamais. Matthew Weiner a créé une série qui se devait d’avoir une fin, une fin qui aurait peut-être dû arriver plus tôt (notamment car l’on voit chaque année la série réutiliser la dépression de Don comme conclusion potentielle à la série) mais j’ai savouré tous les épisodes de Mad Men depuis ses débuts et je pense que ce départ va me déchirer le coeur. Je n’ai pas envie de dire au revoir au milieu de la pub, encore moins à Don Draper mais c’est ainsi que les choses sont faites. Le changement de bureau s’opère dans cet épisode et si Mad Men ne veut pas nous montrer tout cela à la façon d’un déménagement, cela reste un changement de lieu intéressant pour chambouler un peu Don et la vie des personnages de la série (notamment Roger). La scène entre Roger et Peggy est une très jolie scène qui est là pour rappeler aussi les gloires passées de Mad Men et le fait que désormais, il faut aller de l’avant et que l’on ne peut donc pas rester les anciennes gloires de la pub qu’ils ont pu être à certains moments. Don Draper n’a pas envie d’être « I’m Don Draper from McCann-Erickson » mais il est contraint et forcé et sa vie a énormément de mal à reprendre son cours normal.

McCann a créé ce qui sera la maison de la mort pour Don. C’est un univers nouveau qui permet de mettre en lumière le mal être de Don de façon exponentielle. C’est pour cela que Mad Men fait les choses dans ce sens là et parvient même à nous surprendre. Don a peur et cela peut se comprendre, de vivre une vie de banalités qui ne lui apporte aucune véritable gloire. Sauf que la gloire de Don est maintenant passée et cela va de pair avec le fait que Don a énormément de mal à vieillir et qu’il ne se sent pas vieux, mais encore jeune dans sa tête. Il a déjà démontré qu’il se sentait jeune avec ses femmes qui n’ont pas le même âge que lui, etc. Le moment où Don regarde à la fenêtre pour apercevoir un avion est un autre moment qui est là pour rappeler l’envie de sortir de l’enfer, de s’évader et de ne plus revenir. Il va quitter la réunion et se rendre chez Betty, la première femme, celle qui a eu du mal à le comprendre mais qui semble aujourd’hui le pardonner. Mais Betty s’est reconstruite et est devenue heureuse. Le fait qu’il aille la voir est presque une façon pour Don de quémander une réponse à son malheur, comment devenir heureux ? De toute façon, Mad Men pose cette question depuis un sacré bout de temps maintenant mais c’est encore plus visible cette année.

L’épisode se permet donc de donner à Don l’occasion de souffler alors que le personnage se rend dans le Wisconsin. Don est désespéré et cela se voit de plus en plus à l’écran mais ce n’est pas une mauvaise chose. Au contraire, je trouve que cela permet justement d’ajouter un petit intérêt en plus à la narration, de le pousser petit à petit à bout. La place de Diana là dedans est intéressante et permet aussi de créer de nouveaux espoirs pour les deux derniers épisodes de la saison. La série a besoin de ce genre de choses pour se renouveler et nous proposer des choses complètement différentes. La frustration a plusieurs formes dans cet épisode et ce n’est pas seulement Don qui en fait les frais. Il y a aussi Joan qui a gagné sa place pas de la façon la plus loyale qu’il soit et qui se retrouve maintenant plus ou moins à nouveau là où elle ne veut pas être. Elle a dû se battre pour avoir une carrière à Sterling Cooper et elle se retrouve maintenant dans la position du personnage qui retombe presque au bas de l’échelle. Les femmes n’ont plus la même place ici qu’à Sterling Cooper et c’est là aussi une façon intéressante d’étudier leur cas. Car les femmes sont importantes dans Mad Men qui est probablement l’une des séries féministes les plus cachées de l’histoire.

Note : 9/10. En bref, la frustration et la dépression guète nos personnages.

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