15 Janvier 2016
Minority Report // Saison 1. Episodes 8, 9 et 10. The American Dream / Memento Mori / Everybody Runs.
SERIES FINALE
Bon, j’ai affublé ces trois derniers épisodes de l’étiquette de series finale alors que FOX n’a pas encore annoncé officiellement l’annulation de la série. Mais officieusement, on peut déjà se dire que c’est fini, qu’il n’y aura rien de plus et au fond, ce n’est pas plus mal. Ce que je trouve dommage avec Minority Report c’est qu’elle ait voulu à tout prix être tout un tas de choses sans jamais donner de caractère à certains éléments plus intéressants que d’autre. La mythologie de cette première saison est par exemple très mal écrite, comme si le but n’était pas forcément de nous satisfaire mais au moins de nous offrir un divertissement efficace. Même de ce point de vue là cela reste très faiblard, en grande partie car le scénario ne sait pas vraiment quoi faire des personnages et de l’histoire qui nous est racontée. Ces trois derniers épisodes oscillent entre certaines bonnes idées et une exécution toujours plus difficile à cerner. Si parler du passé de Dash et cie est intéressant, le résultat reste assez décevant. Notamment dans l’épisode 8 quand Dash et Vega vont à Southside après une vision. Sans compter que Blake est de plus en plus suspicieux au sujet de Vega et Dash. Blake est un personnage qui aurait pu être intéressant si seulement la série avait voulu utiliser Wilmer Valderrama de façon intelligente.
Ce n’est pas un brillant acteur et cela se voit tout au long de cet épisode. Il tente de jouer l’homme suspicieux mais ce n’est pas toujours très crédible. Je reste persuadé que la série a énormément de choses à nous offrir, mais qu’elle les garde pour elle car elle a des impératifs. Je me demande d’ailleurs si au fond l’un de ces impératifs n’est pas dû au fait que FOX voulait une série policière avec un minimum de mythologie (car l’on sait ce que la grosse mythologie de la saison 2 de Sleepy Hollow a fait à cette dernière). En arrêtant le tournage de la série trois épisodes avant la fin supposée de la saison, « Everybody Runs » n’a pas de vraie conclusion. L’une des erreurs de Minority Report est d’avoir pensé que l’on avait aussi envie de voir des crimes être arrêtés avant qu’ils ne soient commis. Cela a du potentiel et le film de Steven Spielberg a su utiliser l’idée de façon intelligente mais justement, je me demande si au fond Minority Report n’aurait pas dû se concentrer un peu sur le même scénario : un homme en cavale qui doit faire en sorte d’échapper à PreCrime. Cela aurait été un remake du film en série mais au moins cela n’aurait probablement pas été aussi cafardeux que ce à quoi on a eu le droit jusqu’à présent. Les flashbacks sont eux aussi problématiques dans le sens où ils n’ont aucune saveur.
En prenant place neuf dans après les évènements du film, Minority Report n’a pas su radicaliser les choses et offrir de vrais changements. J’aurais apprécié que l’arrêt de PreCrime ait des conséquences différentes que celles que la série a voulu développer. Du coup, on se retrouve avec des personnages trop bienveillants ou alors des méchants ultra caricaturaux (sans compter que la caricature se poursuit aussi avec ceux que l’on voit imaginer des choses). La série est polie et très lisse dans sa façon d’aborder les « crimes ». Il y a eu des efforts fait à certains moments de la saison et j’ai même cru parfois que Minority Report pourrait devenir une bonne série (quitte à regretter son annulation). Sauf que le résultat est complètement différent car justement le scénario a énormément de mal à sortir des carcans. Le fait que Vega soit aussi nostalgique de PreCrime, que Dash ait autant de foi en la technologie, nous donne l’impression que Minority Report est finalement à côté de la plaque et qu’elle n’a pas pris conscience de ce qui s’est passé dans le film alors que c’était largement suffisant pour justifier le fait que PreCrime était une erreur. Sans compter que le désir de Dash de revenir dans les forces de l’ordre (certes avec un but louable : aider des gens à survivre et à ne pas mourir avant que les crimes ne soient commis) n’a pas non plus de sens.
Enfin, c’est surtout que cela a été très mal intégré au scénario. Au fil de ces trois épisodes, Minority Report continue de donner de la place au passé de Dash, au passé de PreCrime et puis à parler de tout un tas d’autres choses autour des crimes de la semaine. Le développement des personnages est toujours aussi sous jacent (mais aussi particulièrement ennuyeux). La relation entre Vega et Dash n’évolue pas du tout alors que j’aurais trouvé intéressant que justement Vega gagne des points au fil des épisodes plutôt que de nous donner l’impression qu’elle est l’une des plus grosses plantes vertes. On ne va pas se mentir, si Vega est là c’est uniquement pour passer les plats et être une porte d’entrée à Dash dans le monde de la police. Elle a tellement tout accepté rapidement que tout est filiforme et sans saveur. Sans compter que Minority Report n’a pas vraiment foi en ce qu’elle raconte et cela se voit à l’écran. L’un des trucs les plus intéressants dans cette série c’est la relation entre Dash et ses anciens partenaires et notamment Arthur. Sauf que dès que l’on voit apparaître ces autres personnages c’est presque digne du miracle. Les épisodes 6 et 7 étaient une bonne avancée dans le genre mais bon…
Note : 4/10. En bref, avec des idées intéressantes, sur le terrorisme du futur, sur l’idée de prédire les crimes, etc. la série ne fait que très peu de choses passionnantes à cause de son univers ultra poli et lisse.
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