27 Mars 2016
CSI : Cyber - Les Experts : Cyber // Saison 2. Episodes 11 à 18. (Partie 2).
BILAN
Après 2 saisons, CSI : Cyber s’achève dans l’indifférence la plus totale. Le plus gros problème de cette série aura été de ne pas savoir comprendre ce que c’est que d’être moderne. Anthony E. Zuiker en créant CSI : Cyber n’a probablement pas imaginé beaucoup de choses sur le monde des crimes du darknet ou alors cet univers ne pouvait pas porter une série procédurale comme CSI. La série tourne rapidement en rond et ne développe pas tant que ça la personnalité de chacun. C’était l’une des plus grosses erreurs du début de cette saison 2. Les 10 premiers épisodes n’avaient pas réussi à aller au bout. L’arrivée de Ted Danson au casting de CSI : Cyber a pourtant musclé un peu plus l’univers. De même que la disparition de Peter MacNicol a permis de donner un peu d’air dans une série qui se surchargeait l’an dernier de façon un peu trop étrange à mon goût. Ce dernier n’avait pas le meilleur personnage de l’univers de la série mais l’arrivée de D.B. Russell aurait dû se faire autrement. Ce dernier se sent trop rapidement chez lui, comme si finalement le but était de capter les fans de CSI qui ont aimé Ted Danson. Sauf que CSI : Cyber n’avait pas besoin de ça, elle aurait justement pu jouer sur le fait que D.B. n’est pas dans son univers par rapport aux crimes du net.
Il aurait été intéressant de mieux explorer les problèmes d’ajustement du personnage à un monde qu’il ne connaît pas directement, lui plus expert des crimes que l’on voit tous les jours, les plus classiques en somme. Ted Danson et Patricia Arquette ont en plus de ça l’air un peu coincé dans cette série. S’ils tentent régulièrement de développer leur alchimie (ou en tout cas celle de leurs personnages), on se rend rapidement compte de la vacuité de la chose. Tout au long de ces derniers épisodes, CSI : Cyber nous prépare surtout à la disparition de Ted Danson. Ce dernier n’a pas voulu rempiler pour une nouvelle saison (si jamais CBS décide de commander une saison 3 de CSI : Cyber, ce qui ne risque pas d’arriver à mon humble avis) et je peux le comprendre mais c’est justement dans des scènes comme celle de la fin de la saison que l’on a enfin l’impression que la série peut prendre des risques intéressants. Le moment est résolu trop facilement et ne lance pas vraiment de cliffangher pour une hypothétique suite (comme si Anthony E. Zuiker et les autres scénaristes de la série avaient compris que de toute façon CSI : Cyber ne pouvait pas aller au delà de la saison 2).
La cybercriminalité est donc la thématique de CSI : Cyber. Le seul problème c’est que ce n’est pas utilisé de façon suffisamment intelligente. La série prend le téléspectateur pour un nul et la série semble donc chercher à faire du darknet pour les Nuls. La vulgarisation scientifique des Experts n’était pas aussi mal fagotée. Au contraire, Les Experts avaient justement su faire de l’aspect scientifique de la série quelque chose de véritablement intéressant, qui creusait un peu plus la criminologie moderne. Sauf que cela ne va pas trop loin ici avec cette mouture de CSI. Ce qui manque au casting de cette série c’est peut-être un peu d’émotions. On a l’impression que tout le monde est coincé dans son costume et qu’il ne peut pas en sortir véritablement. Je pense notamment à James Van Der Beek. Ce dernier, qui a prouvé qu’il était très bon dans le registre de la comédie, se retrouve ici coincé dans un rôle qui ne colle pas vraiment avec l’image que j’ai de cet acteur et de ce dont il est vraiment capable. Le seul personnage qui semble se révéler véritablement cette année c’est Daniel Krumitz. Charles Koontz n’est pas forcément brillant mais son personnage délivre pas mal de bonnes choses tout au long de la saison.
L’idée de base de CSI : Cyber était donc alléchante et dans l’air du temps. On comprend assez rapidement que tout est fait de façon trop classique avec les ficelles d’un genre qui a vraiment montré ses limites ces dernières années. On retrouve des us que l’on pourrait croire des années 90. Je suis certain que les scénarios de ces épisodes de CSI : Cyber pourraient très bien être adaptés avec la technologie des années 90 tant le kitch qui règne dans cette série ne parvient jamais à nous prouver le contraire. Le style aurait dû grandir avec le sujet mais non, CSI : Cyber a pensé qu’il serait bien de conserver tous les éléments qui faisait le succès de CSI et donc notamment ceux qui faisaient aussi son côté nostalgique des années 2000. En allant jusqu’au bout j’avais vraiment imaginé que CSI : Cyber pouvait me séduire, me prouver que je m’étais trompé sur toute la ligne mais c’est tout le contraire qu’elle a fait. J’espère voir Patricia Arquette se trouver un rôle sur une chaîne qui mérite son talent, pas quelque chose d’aussi coincé qui ne permet pas d’utiliser la palette d’émotions et d’expressions qu’elle a déjà arpenté dans Medium ou même au cinéma dans Boyhood (pour lequel elle a eu un Oscar l’an dernier).
Note : 4/10. En bref, CSI : Cyber continue d’être une série manquant cruellement d’ambition et aux personnages fades.
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