27 Juin 2019
Pour sa première saison sur Netflix, Designated Survivor a gagné une bataille : celle de faire des intrigues plus intéressantes et de développer un peu mieux ses personnages. A l’époque sur ABC, la série était un soap pantouflard sur un « Designated Survivor » devenu Président des Etats-Unis. Au cours des deux premières saisons, la série a eu de bonnes idées mais s’était aussi rapidement engouffrée dans des intrigues sans saveurs, des personnages fades et des épisodes parfois particulièrement ennuyeux. Avec Netflix et seulement dix épisodes, la série a su muscler ses intrigues et donner alors à la saison un côté plus compact et donc appréciable. De plus, maintenant la série peut dire tous les gros mots qu’elle veut, de « fuck » à « son of a bitch ». Mine de rien, cela fait du bien d’entendre ça et c’est encore une fois la preuve que Designated Survivor n’est plus sur ABC. La série redevient un peu ce qu’elle a pu être parfois dans sa première saison, ce côté 24 rencontre Scandal rencontre The West Wing avec les non-sens qui vont avec bien entendu. Car certaines intrigues sont tout de même sacrément tirées par les cheveux. Mais dans le genre thriller-soap politique, Designated Survivor s’améliore et me donne envie de voir une saison 4 (en attendant que Netflix se décide à la commander).
L’une des grandes intrigues de cette saison sera une histoire d’attaque terroriste qui prévoit, par la libération d’un gaz, de tuer toutes les populations non blanches. C’est d’ailleurs pour cela que le personnage de Maggie Q quittera la série dans la seconde partie de la saison. Elle sera regrettée mais la série ne perd jamais de temps et se rapproche alors par moment un peu plus de 24 et des attaques terroristes en tout genre que l’on a pu vivre dans la série de FOX. Bien que tout ce qui se passait dans la saison 2 (et il y a énormément de choses) n’ait pas forcément de sens, l’une des choses les plus osées était probablement la mort d’Alex, la femme de Kirkman. L’autre grande intrigue de cette saison est celle de la campagne de Kirkman pour être réélu. Ce sera notamment l’idée de se rapprocher d’une trans (avant de lui claquer la porte au nez pour être sûr d’être élu). Mais la saison a aussi ses bonnes idées comme de donner à Emily une place plus importante dans les intrigues de la saison, tout comme l’introduction de nouveaux personnages et de nouvelles intrigues qui se font dans la continuité de ce que la série a bâti pendant deux ans sur ABC.
Bien que tous les personnages et toutes les nouvelles intrigues ne soient pas forcément de grandes réussites, il y a une sorte de renouveau qui se ressent et qui donne à Designated Survivor l’impression de devenir une nouvelle série. Kirkman devient alors malgré lui le personnage le moins intéressant alors qu’il est tout de même sensé être le héros. Bien que les nouveaux membres du casting (dont la brillante Jamie Clayton héritée de Sense8) n’aient pas forcément droit à des personnages novateurs du genre, ils apportent un truc qui manquait finalement à la série auparavant. La série gagne aussi en simplicité, éloignant certains problèmes narratifs des saisons précédentes (hérités de tous les changements de showrunner au cours des années je suppose). En tout cas, bien que la saison 3 ne brille pas, elle a le mérite de faire des changements positifs dans la série et même si Designated Survivor ne peut toujours pas être trois séries en même temps, certaines intrigues ont le pouvoir de devenir réellement intéressantes.
Note : 5/10. En bref, en s’améliorant, Designated Survivor devient un peu plus ce qu’elle était au départ et c’est rassurant. Netflix lui a fait du bien.
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