Critiques Séries : Paradise. Saison 1. Episode 8 (season finale)

Critiques Séries : Paradise. Saison 1. Episode 8 (season finale)

Paradise // Saison 1. Episode 8. The Man Who Kept the Secrets.

SEASON FINALE

 

La première saison de Paradise s’achève sur un huitième épisode dense, où chaque pièce du puzzle trouve enfin sa place. Après les chocs et tensions de l’épisode précédent, ce dernier chapitre choisit une approche différente : moins explosif, mais tout aussi marquant. Il boucle l’intrigue principale tout en semant des graines pour la suite. L’épisode, intitulé « The Man Who Kept the Secrets », répond à LA grande question qui a traversé la saison : qui a tué Cal Bradford ? La réponse, inattendue mais cohérente, redéfinit notre perception des événements. 

 

Et au-delà de cette révélation, c’est toute la mécanique du pouvoir et du mensonge au sein de Paradise qui éclate au grand jour. Depuis la mort de Cal Bradford, les suspects se sont multipliés. Entre rivalités politiques et trahisons personnelles, tout le monde semblait avoir une raison de vouloir sa disparition. Pourtant, la solution était sous nos yeux depuis le début. L’assassin ? Un personnage que l’on pensait secondaire : Trent, le bibliothécaire. Un choix qui pourrait sembler déroutant au premier abord. Après tout, on s’attendait à un coupable plus évident, quelqu’un de proche du pouvoir ou impliqué dans les conflits internes du bunker. 

 

Mais ce retournement de situation fonctionne parce qu’il est bien amené. Trent n’est pas un simple figurant : son passé, révélé dans cet épisode, montre un homme brisé par l’injustice, consumé par un désir de vengeance qui a fini par le dépasser. Son histoire remonte à la construction du bunker, lorsqu’il était responsable d’un chantier qui a coûté la vie à ses hommes à cause d’un agent toxique. Déterminé à faire éclater la vérité, il s’est attaqué au symbole même de ce projet : Cal Bradford. Ce qui rend cette révélation encore plus tragique, c’est que Cal, de son côté, cherchait lui aussi à dénoncer les dérives du système. 

Deux hommes qui auraient pu être alliés, mais dont les trajectoires se sont percutées dans un malentendu fatal. Si l’épisode 7 jouait la carte du choc et de l’émotion brute, ce final adopte une approche plus subtile. Loin des affrontements spectaculaires, il s’appuie sur une tension latente, alimentée par la quête de Xavier Collins pour assembler les derniers morceaux du puzzle. C’est d’ailleurs lui qui finit par découvrir la vérité, en revisitant la scène du crime et en retrouvant un indice laissé par Cal. Un simple CD, dissimulé dans un tas d’objets anodins, renfermant des informations capitales. 

 

À partir de là, tout s’enchaîne : Trent dévoile son passé dans un monologue amer, avant de choisir une sortie dramatique en se jetant dans le vide. Un geste qui scelle son destin, tout en laissant derrière lui un héritage empli de regrets et de non-dits. Ce face-à-face entre Trent et Xavier marque l’un des moments forts de l’épisode. Non seulement parce qu’il met un terme à l’intrigue principale, mais aussi parce qu’il pose une question fondamentale : Paradise était censé offrir un nouveau départ à ses habitants, mais peut-on vraiment se libérer du passé ?

 

Au-delà de la révélation sur le meurtrier de Cal, cet épisode réserve un autre moment clé : la chute de Samantha Redmond. Présentée tout au long de la saison comme une figure de pouvoir insaisissable, elle se retrouve cette fois dans une position de vulnérabilité totale. Le renversement est brutal. Elle pensait contrôler le jeu, mais Jane Driscoll prouve qu’elle est celle qui tire réellement les ficelles. D’un simple geste, en lui tirant dessus sans la tuer, elle la met définitivement hors-jeu. Un acte symbolique : Samantha, qui a tout construit, se retrouve à la merci d’une autre force plus imprévisible qu’elle.

Ce basculement dans la dynamique de pouvoir ouvre des perspectives intéressantes pour la suite. Samantha n’est pas morte, mais elle est affaiblie. Jane, quant à elle, a prouvé qu’elle était capable de manipuler tout le monde dans l’ombre. À voir comment ces nouveaux rapports de force évolueront dans la saison suivante. La scène finale laisse entrevoir un tout nouvel horizon pour la série. Xavier, après avoir retrouvé sa fille saine et sauve, prend une décision radicale : quitter Paradise pour découvrir ce qu’il reste du monde extérieur.

 

Ce choix est lourd de conséquences. Jusqu’ici, Paradise nous avait enfermés dans le bunker, nous faisant vivre aux côtés des personnages dans cet univers clos. En ouvrant cette porte vers l’extérieur, la série change complètement de registre. Qu’y a-t-il au-delà de Paradise ? L’humanité a-t-elle survécu ? Quel est le véritable état du monde ? Ce départ soulève aussi des questions sur l’avenir des autres personnages. Que va devenir Presley, désormais sous l’influence d’une Jane plus insaisissable que jamais ? Comment Robinson va-t-elle gérer les nouvelles tensions internes du bunker ? 

 

Jeremy Bradford, héritier moral de son père, prendra-t-il un rôle plus central ? Si cet épisode conclut efficacement la saison, il n’est pas exempt de certaines facilités. L’infiltration de Trent dans le bunker repose sur une série de hasards un peu forcés, et son monologue explicatif, bien que poignant, tombe dans un trope classique du méchant qui expose son plan au dernier moment. De même, certains personnages secondaires auraient mérité un traitement plus approfondi. Gabriela, par exemple, traverse une crise existentielle intéressante mais qui semble un peu précipitée dans son dénouement.

Cela dit, ces légers défauts ne gâchent en rien l’ensemble. L’essentiel est là : une fin satisfaisante, qui respecte la logique de la saison tout en ouvrant de nouvelles perspectives. Avec ce final, Paradise parvient à boucler un chapitre tout en laissant de nombreuses portes ouvertes. L’exploration du monde extérieur, la restructuration du pouvoir dans le bunker, la véritable nature de Jane… Autant de pistes qui annoncent une saison 2 riche en rebondissements. Le défi sera de maintenir l’équilibre entre tension narrative et développement des personnages. 

 

L’un des atouts majeurs de cette saison résidait dans son écriture précise et son ambiance immersive. En élargissant le champ d’action, il faudra veiller à ne pas diluer cet impact. En attendant, cette première saison laisse une empreinte forte. Une série qui, sous couvert de thriller post-apocalyptique, interroge sur le pouvoir, la mémoire et la possibilité de rédemption. Et à en juger par cette conclusion, l’aventure est loin d’être terminée.

 

Note : 10/10. En bref, un final parfait. 

Disponible sur Disney+

Disney+/Hulu a renouvelé Paradise pour une saison 2

 

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