Critique Ciné : La Prochaine Fois je Viserai le Coeur, faits divers

Critique Ciné : La Prochaine Fois je Viserai le Coeur, faits divers

La Prochaine Fois je Viserai le Coeur // De Cédric Anger. Avec Guillaume Canet, Ana Girardot et Jean Yves Berteloot.


Ce qu'il faut saluer dans La Prochaine Fois je Viserai le Coeur ce n'est pas l'histoire qui vient d'un fait divers très connu qui avait terrifié les habitants de l'Oise pendant plusieurs mois. Ce qu'il faut saluer c'est la prestation de Guillaume Canet, impeccable dans le rôle de Franck Neuhart, cet homme qui, du jour au lendemain, va devenir complètement fou et se mettre à tuer des jeunes femmes. Ce n'est pas la première fois que Guillaume Canet se met dans la peau de méchants. Il était notamment excellent dans Darling. Le polar de Cédric Anger est cependant assez convenu mais ce n'est pas une erreur, bien au contraire, je pense que pour raconter une telle histoire il fallait passer par un peu d'académisme. Surtout que celui-ci n'est jamais pompeux et se veut assez souvent glacial. On ressent la froideur de l'Oise, ses marécages, ses bois, etc. Tout est fait pour que l'on ressente cette ambiance légèrement boueuse. Cédric Anger qui avait déjà mis en scène L'Avocat (2010) et Le Tueur (2008) signe ici son film le plus réussi. En effet, on sent qu'il a fait son travail, à la fois de recherches historiques mais également dans la direction de ses acteurs qu'il semble manier à la baguette.

Pendant plusieurs mois, entre 1978 et 1979, les habitants de l’Oise se retrouvent plongés dans l’angoisse et la terreur : un maniaque sévit prenant pour cibles des jeunes femmes.
Après avoir tenté d’en renverser plusieurs au volant de sa voiture, il finit par blesser et tuer des auto-stoppeuses choisies au hasard. L’homme est partout et nulle part, échappant aux pièges des enquêteurs et aux barrages. Il en réchappe d’autant plus facilement qu’il est en réalité un jeune et timide gendarme qui mène une vie banale et sans histoires au sein de sa brigade. Gendarme modèle, il est chargé d’enquêter sur ses propres crimes jusqu’à ce que les cartes de son périple meurtrier lui échappent.

L'histoire, si vous la connaissez, ce n'est pas forcément pour cela qu'il faut aller voir La Prochaine Fois je Viserai le Coeur. Au contraire, si vous ne connaissiez pas ce fait divers, courez le voir pour en connaître les tenants et les aboutissants car une grande partie de l'histoire est inspirée de faits réels. Seul quelques passages sont imaginés. Mais de toute façon, si vous allez voir La Prochaine Fois je Viserai le Coeur c'est surtout pour Guillaume Canet. Ce dernier prouve une fois de plus qu'il est l'un des meilleurs (actuels) acteurs français et qu'il n'est pas prêt de perdre sa place. Il joue ici un registre très différent de celui qu'il a souvent la tâche d'incarner. En effet, on voit plus souvent ce jeune homme dans des rôles d'hommes un peu benêts ou encore trop gentils. Mais cette année on constate que sa filmographie tend à le rendre un peu plus rugueux après le très bon L'homme qu'on aimait trop où il incarnait un autre homme de faits divers pour des histoires de gros sous. Il aime bien les faits divers et les polars aussi, ce que l'on peut voir avec L'Affaire Farewell ou encore Les Liens du Sang (et son remake Blood Ties qu'il a lui même réalisé).

Pour en revenir à La Prochaine Fois je Viserai le Coeur, Cédric Anger cherche à ne jamais trop en faire ce qui donne un film sombre et âpre. Le but est de nous faire ressentir la terreur des femmes mais également la folie de cet homme. Pour nous démontrer qu'il est complètement ravagé, le film va simplement nous parler de son quotidien d'homme qui a perdu la tête. Le film fait un très léger rapport avec des actes plus ou moins religieux (le fait de se flageller, de courir avec des cailloux dans les chaussures pour soi-disant payer le pris de quelque chose, etc.). C'est tout un tas de bons ingrédients qui font aussi l'originalité de ce film. Si ce n'est pas aussi développé que l'on aurait pu le souhaiter, le film séduira sans aucun doute autant qu'il déstabilise son spectateur. Il y a des scènes violentes devant lesquelles il est difficile de rester stoïque et de ne pas avoir envie de crier nous aussi, comme le héros. Il y a des tas de faits divers que le cinéma n'a pas encore adapté mais tous ne sont pas forcément intéressants à mettre en boîte. Celui-ci fait partie des bonnes idées et j'espère qu'il connaîtra un joli succès.

Note : 8/10. En bref, malgré son côté de polar convenu, c'est un film qui ne baisse jamais la cadence et qui n'a de cesse de jouer avec la prestation sans faille et glaçante de Guillaume Canet.

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T
On en veut encore traité de cette manière. Sympa.
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