Critique Ciné : Roméo et Juliette, relecture facile

Critique Ciné : Roméo et Juliette, relecture facile

Roméo et Juliette // De Carlo Carlei. Avec Hailee Steinfeld, Douglas Booth et Stellan Skarsgard.


Roméo et Juliette est une histoire multi adaptée depuis des années que cela soit au théâtre ou bien au cinéma et pourtant, cela reste l’une des histoires d’amour les plus intéressantes qu’il soit. En termes de tragédie, je trouve qu’il ne s’est pas fait mieux (sauf Titanic mais c’est apparu bien plus tard que l’histoire de Roméo et Juliette et au fond c’en est presque une relecture). Adapter une telle histoire est ambitieux et c’est pour cela que ce n’est pas pour rien que les producteurs ont fait appel à Julian Fellowes pour l’adapter. Ce dernier signe donc le scénario de cette nouvelle adaptation moderne. Celui qui à qui l’on doit Downton Abbey s’y connait très bien en fictions d’époque. C’était donc un choix plutôt logique que de le choisir et le moins que l’on puisse dire c’est que d’un point de vue purement scénaristique c’est très réussi. Les dialogues sont là et il y a pourtant quelque chose de très manichéen, qui ne cherche jamais à nous surprendre avec quelque chose que l’on connaît déjà tellement bien. J’aurais peut-être apprécié que Julian Fellowes apporte un peu plus de sa patte là dedans car l’on sent parfois un peu trop l’influence de l’histoire originale (même si ce n’est pas forcément une erreur).

L'histoire d'amour impossible entre Roméo et Juliette.

Là où Roméo et Juliette se heurte à un problème c’est avec Carlo Carlei (La course de l’innocence). Ce dernier a un coup de caméra très classique ne nous offrant donc aucune véritable surprise. J’aurais apprécié qu’il utilise bien mieux les décors italiens, qu’il nous donne l’impression de vivre du début à la fin cette histoire d’amour avec les personnages sauf que ce n’est pas vraiment le cas. J’ai trouvé Roméo et Juliette assez avare en termes de mise en scène, donnant l’impression de voir un téléfilm bénéficiant certes d’une photographie assez intéressante et David Tattersall (Star Wars) a déjà travaillé par le passé sur des films à gros budgets et en a signé la photographie. C’est probablement pour cela qu’il sauve en partie l’honneur. Roméo et Juliette donne parfois l’impression que l’on peut ressentir face au déjà vu. On a l’impression que cette histoire, brossée des dizaines de fois auparavant au cinéma et ailleurs, n’a plus rien à offrir et au fond c’est presque vrai. J’ai l’impression que ce film n’est qu’une resucée de ce que William Shakespeare a déjà pu faire en très bien dans sa pièce. Cela manque peut-être d’un peu de théâtralité dans la mise en scène. Le script de Julian Fellowes ne sonne pas très théâtral mais justement, la mise en scène aurait drôlement pu aider le film.

C’est en tout cas comme ça que j’aurais aimé voir les choses. L’idée d’un conte de fées (car c’est plus ou moins ce que Roméo et Juliette tente de nous raconter avec toute la tension tragédienne que cela implique) n’est pas mauvaise et son issue est probablement l’une des choses les plus touchantes qu’il soit mais j’ai eu l’impression que le film ne savait pas du tout où est-ce qu’il allait par moment. Le casting quant à lui n’est pas mauvais mais il n’est toujours toujours juste. Disons que Hailee Steinfeld (3 Days to Kill) est tout de même une actrice qui n’est pas suffisamment créative avec ses expression pour donner de l’ampleur au personnage de Juliette. On a déjà vu tellement de belles choses et de bonnes actrices dans le rôle. Sans compter que Douglas Booth (LOL USA, The Riot Club) n’est malheureusement pas Leonardo DiCaprio (qui avait déjà incarné le rôle au cinéma dans Roméo + Juliette). L’histoire d’amour est impossible jusqu’à ce que… Enfin voilà quoi. Vous savez très bien ce que je veux dire et l’histoire que je voulais vous raconter. Préférez donc une adaptation moins récente, bien plus pertinente malgré un script qui n’est pas mauvais mais qui se contente peut-être de faire une lecture un peu trop classique à mon goût. Sans compter la dernière image « romanesque » ridicule au possible.

Note : 4/10. En bref, une adaptation classique mais légèrement hasardeuse.

Date de sortie : Directement en DVD

Retour à l'accueil

Partager cet article

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

À propos

delromainzika

Retrouvez sur mon blog des critiques de cinéma et de séries télé du monde entier tous les jours
Voir le profil de delromainzika sur le portail Overblog

Commenter cet article