Critique Ciné : The Big Short : le casse du siècle (2015)

Critique Ciné : The Big Short : le casse du siècle (2015)

The Big Short : le casse du siècle // De Adam McKay. Avec Christian Bale, Steve Carell et Ryan Gosling.


Parler de la crise des subprimes du point de vue de ceux qui ont vu la crise économique venir et qui se sont enrichis dessus, c’est original. En effet, on retrouve un point de vue différent, alors que l’autre (celui des banques) a déjà été exploité ailleurs comme dans l’excellent Margin Call. Je pense d’ailleurs que ce dernier et The Big Short sont très complémentaires. Par ailleurs, The Big Short ne cherche pas à simplifier ce que le film veut raconter. Au contraire, les mots sont bruts, comme ceux que l’on pourrait attendre sur Bloomberg TV. Personnellement, je suis déjà tombé sur la chaîne financière et je n’ai jamais compris un traitre mot de ce qui se racontait par moment. Quoi qu’il en soit, The Big Short a au moins l’originalité de tenter de nous intéresser à certains trucs comme par exemple les CDO. Qu’est-ce que c’est ? Afin de nous expliquer quelque chose de très complexe, The Big Short prend une idée simpliste avec une personnalité connue (Anthony Bourdain, Selena Gomez, etc.) et l’on comprend tout de suite un peu mieux de quoi le film tente de parler. Ces petites apartés apportent une certaine forme d’originalité au récit et je dois avouer que je ne m’y attendais pas du tout. La mise en scène d’Adam McKay est souvent trop rythmée, ce qui perd parfois un peu le spectateur au milieu d’un récit pourtant passionnant. Et c’est bien l’un des rares défauts de ce film.

Wall Street. 2005. Profitant de l’aveuglement généralisé des grosses banques, des medias et du gouvernement, quatre outsiders anticipent l’explosion de la bulle financière et mettent au point… le casse du siècle ! Michael Burry, Mark Baum, Jared Vennett et Ben Rickert : des personnages visionnaires et hors du commun qui vont parier contre les banques … et tenter de rafler la mise !

En nous racontant cette histoire vraie, The Big Short se permet aussi de nous dire à quel point les banques sont cupides et ne se sont pas rendu compte du fait qu’elles ont créé un monde qui ne pouvait que se casser la pipe à un moment donné. L’économie mondiale peut se crasher mais peu de gens ont voulu le croire et ont fait le pari de railler ceux qui leurs ont ri au nez et qui ont tout perdu par la suite. Adam McKay était jusque là plutôt connu pour avoir mis en scène des comédies avec Will Ferrell (Very Bad Cops, Frangins malgré eux, Légendes vivantes, etc.) mais aussi pour avoir écrit le scénario survitaminé de Ant-Man (qui était très réussi). Du coup, je ne m’attendais pas forcément à un film de cet acabit là et c’est peut-être pour cela que je suis aussi surpris. En allant voir The Big Short, je m’attendais à un film lourd sur la finance, un autre film comme il y en a déjà eu des dizaines depuis la crise et qui n’ont jamais réussi à être passionnant sauf Margin Call qui est l’un des rares bons exemples. The Big Short fait un pari risqué, celui de coller à ces personnages une ambiance un peu plus légère histoire de pouvoir s’amuser complètement.

Pour un premier film sérieux du réalisateur, je dois avouer que c’est une belle réussite. On sent que son film est travaillé, qu’il maîtrise les sujets complexes dont il parle. Je ne suis pas un expert de la finance mais je suis persuadé que tout ce dont le film parle est cohérent. La difficulté de The Big Short était de rendre cette histoire de crise des subprimes passionnante et d’en faire un récit véritablement fort, et le pari est réussi. Le film est lumineux et n’a pas peur de mettre les mains dans le cambouis. En effet, The Big Short appelle un chat un chat et n’a pas peur de montrer à quel point ce qui s’est passé entre 2005 et 2007 est terrible. D’autant plus quand on voit ceux qui ont signé les prêts bancaires à des gens qui ne pourraient de toute façon jamais le rembourser. Totalement incrédules ces personnes ne se sont pas rendu compte qu’ils ont grignoté petit à petit l’économie du monde et les banques les ont laissé faire, simplement en se revenant ces actifs, ces CDO, comme l’on vend chaque main des pains au chocolat dans une boulangerie. C’est délicieux en apparence, et l’on ne sait pas s’ils sont surgelés ou non. C’est un peu ça que cherche à démontrer The Big Short.

Note : 9/10. En bref, un film fascinant bien qu’un peu trop complexe.

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