Critique Ciné : Kung Fu Panda 4 (2024)

Kung-Fu Panda 4 // De Mike Mitchell et Stephanie Stine. Avec la voix VO de Jack Black, Awkwafina et Viola Davis.

Huit ans après Kung-Fu Panda 3 et donc la première trilogie, ce quatrième volet de Kung Fu Panda est un brin décevant. Disons que cette suite déçoit et a même tendance à diluer l’héritage de cette franchise. Après huit années d’absence, Kung-Fu Panda a perdu de son étincelle créative. Mike Mitchell (Les Trolls) et Stephanie Stine (She-Ra and the Princesses of Power) ne proposent pas grand chose de particulièrement excitant. Si cela fait plaisir de retrouver le guerrier dragon Po et une galerie de personnages qui ont façonné l’esprit des trois premiers volets, Kung-Fu Panda 4 reste un brin faiblard dans sa façon de se présenter. Disons que le plus gros défaut de Kung-Fu Panda 4 est de ne pas parvenir à justifier une sorte au cinéma. C’est le genre de petite histoire qui aurait très bien pu servir un court-métrage ou être le fil rouge de la série animée. Pire encore, Kung-Fu Panda 4 a du mal à trouver son équilibre. Contrairement aux précédents qui jonglaient avec humour et émotion pour faire évoluer les personnages, celui-là tombe un peu à plat. 

Après trois aventures dans lesquelles le guerrier dragon Po a combattu les maîtres du mal les plus redoutables grâce à un courage et des compétences en arts martiaux inégalés, le destin va de nouveau frapper à sa porte pour … l’inviter à enfin se reposer. Plus précisément, pour être nommé chef spirituel de la vallée de la Paix. Cela pose quelques problèmes évidents. Premièrement, Po maîtrise aussi bien le leadership spirituel que les régimes, et deuxièmement, il doit rapidement trouver et entraîner un nouveau guerrier dragon avant de pouvoir profiter des avantages de sa prestigieuse promotion. Pire encore, il est question de l’apparition récente d’une sorcière aussi mal intentionnée que puissante, Caméléone, une lézarde minuscule qui peut se métamorphoser en n'importe quelle créature, et ce sans distinction de taille. 

Si Shifu veut que Po devienne le nouveau chef spirituel de la Vallée de la Paix, que Po doit trouver le prochain Dragon Warrior, il y a la Caméléone (incarnée vocalement par Viola Davis) qui débarque pour semer la zizanie. Po va devoir s’associer avec Zhen (Awkwafina), criminelle rusée qui est finalement plus agaçante que réellement efficace. Jonathan Aibel et Glenn Berger (qui ont écrit les trois précédents volets de Kung-Fu Panda) et Darren Lemke construisent un voyage qui n’a rien de palpitant à nous mettre sous la dent. On a perdu la créativité des précédents films. C’est donc très brouillon et à la fin on ne garde pas forcément un grand souvenir de ce film. Comme les méchants. La Caméléone ne fonctionne pas vraiment et ce même si elle a un pouvoir bien plus important que les précédents, elle n’est pas aussi intimidante que Tai Lung (Kung-Fu Panda) ou encore Shen (Kung-Fu Panda 2). 

Ce n’est pas de la faute de Viola Davis qui se donne clairement à fond vocalement pour donner une personnalité au personnage mais plutôt la façon dont le méchant est introduit et justifié par l’histoire. Narrativement parlant Kung-Fu Panda 4 ne fait pas grand chose pour nous surprendre. On se retrouve donc surtout là pour suivre Po dans de nouvelles aventures sans être plus excités que ça. Même d’un point de vue visuel on peut regretter le manque cruel d’ambition. L’esthétique texturée et détaillée des précédents volets est totalement absente ici. Kung-Fu Panda 4 ressemble plus à ce que l’on a pu voir dans la série animée ou les court métrages qu’un film de cinéma. Le manque cruel de styles visuels et d’idées créatives ont clairement raison de ce quatrième volet. Je n’ai pas été emballé, j’ai été même très déçu et par moment je me suis ennuyé. Cela ravira sûrement les petits pendant les vacances scolaires mais j’en attendais réellement plus. 

Note : 2/10. En bref, une suite inutile. 

Sorti le 27 mars 2024 au cinéma