Critique Ciné : Carol (2016)

Critique Ciné : Carol (2016)

Carol // De Todd Haynes. Avec Cate Blanchette et Rooney Mara.


Patricia Highsmith est assez souvent adaptée au cinéma (Le talentueux Mr Ripley, Two Faces of January) et maintenant c’est son rôle The Price of Salt qui est adapté par Phyllis Nagy (Mrs. Harris) sous le nom Carol. Cette histoire est difficile d’autant plus qu’il fallait respecter les problèmes d’une époque : l’homosexualité n’était pas aussi acceptée qu’elle ne l’est aujourd’hui et c’était encore plus difficile à vivre du point de vue d’une femme. C’est Todd Haynes (Mildred Pierce, Loin du Paradis, I’m Not There.) qui s’est collé à la mise en scène de cette petite histoire pleine de charmes et surtout très touchante. C’est deux femmes, qui se sont rencontrées, qui sont tombées amoureuses et qui ont dû vivre l’aspect le plus tumultueux d’une histoire de ce genre là. Ce qui est beau dans ce film avant tout c’est le message romantique qu’il cherche à nous offrir car peu importe si ce sont deux femmes qui s’aiment, c’est une histoire qui donne envie de croire en l’amour, qui donne envie de vivre une romance. Il faut dire que Cate Blanchett (Blue Jasmine) et Rooney Mara (House of Cards) parviennent à nous faire croire à cette histoire tant leurs prestations sont sensibles et pleines d’émotions.

Dans le New York des années 1950, Therese, jeune employée d’un grand magasin de Manhattan, fait la connaissance d’une cliente distinguée, Carol, femme séduisante, prisonnière d'un mariage peu heureux. À l’étincelle de la première rencontre succède rapidement un sentiment plus profond. Les deux femmes se retrouvent bientôt prises au piège entre les conventions et leur attirance mutuelle.

Je suis un grand sensible et surtout quelqu’un qui a envie de croire en l’amour. Voir une romance comme celle-ci me donne envie de croire en l’amour et tout un tas d’autres choses. Carol puise alors sa force dans ce qu’il nous permet de comprendre : que malgré les conventions, malgré tous les bâtons dans les roues, le film ne tombe jamais dans le moralisme dégoulinant qui aurait rapidement pu ruiner complètement l’idée derrière ce film. Le film met aussi énormément de temps avant de nous proposer un premier baiser alors que Carol est avant tout un film sur le désir, sur le flirte car ce n’est pas facile à cette époque de dire je suis lesbienne et j’aime les femmes. Il y a tout un tas de sous entendus, un sous texte qui m’a beaucoup surpris (notamment lorsque Thérèse se retrouve dans cette soirée et la seule femme seule qui pourrait donc lui ressembler la regarde, de même quand elle va acheter des vinyles pour Carol et qu’elle se retrouve à être dévisagée par deux femmes qui pourraient être elles aussi de la fanfare, etc.). C’est vraiment bien fichu car Carol parvient à parler aussi de la peur de cette époque : d’être amoureux d’une femme et toute la psychose que cela peut créer chez un personnage. La perception offerte ici est bien évidemment celle de Thérèse, plus que celle de Carol.

Car au fond, Carol a fait un sacré bout de chemin. Rooney Mara m’a encore plus bluffé que Cate Blanchett (et j’aime beaucoup Cate Blanchett depuis des années, elle est même l’une de mes actrices préférées). J’ai récemment lu un article qui comparait la jeune actrice à Audrey Hepburn et je crois bien que ce n’est pas étrange que ça. Les deux actrices se retrouvent et incarnent cette grâce timide. Enfin, l’autre sujet important dans Carol c’était les Etats-Unis conservateurs des années 50. Finalement, Carol s’avère être un film beaucoup plus intéressant que l’on ne pourrait le penser au premier abord, car ce n’est pas qu’une histoire d’amour c’est beaucoup plus que ça. C’est aussi un film sur une époque, sur les conventions de cette époque et sur la difficulté d’aimer qui l’on veut quand on le veut. Il y a un très joli discours de Thérèse à un moment quand elle discute avec le garçon avec qui elle aurait dû se marier et aller à Paris avec, elle parle de la difficulté d’aimer quelqu’un du même sexe dans ce monde et le film permet donc de nous confronter à la vision des choses de l’époque. Cela ne veut pas dire qu’aujourd’hui cela n’existe plus…

Note : 9/10. En bref, une magnifique histoire d’amour incarnée par deux actrices aux charmes indéniables.

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