Critique Ciné : Martyrs (2016)

Critique Ciné : Martyrs (2016)

Martyrs // De Kevin Goetz et Michael Goetz. Avec Troian Bellisario, Bailey Noble et Kate Burton.


Martyrs (2008) est dans un premier temps un film d’horreur français avec Mylène Jampanoï et Morjana Alaoui. Ce n’est pas rare que des films français connaissent des remakes aux Etats-Unis mais des films d’horreur français… je dois avouer que c’est original d’autant plus que les films français de ce genre là se font extrêmement rares. Laissé entre les mains de Mark L. Smith, le scénario de cette adaptation se devait d’être une réussite. Celui à qui l’on doit le scénario du très sympathique The Hole ou plus récemment de The Revenant (pour lequel Leonardo DiCaprio est nominé aux Oscars) s’est donc chargé de tenter d’adapter un film d’horreur sympathique sans en faire quelque chose de complètement raté. Ce que je regrette avec cette adaptation c’est qu’elle soit un poil plus édulcorée que la version originale, mais malgré tout on peut voir chez Kevin et Michael Goetz (Route vers l’enfer) une envie de faire quelque chose avec leur second film sans pour autant sortir de certains carcans du genre. On retrouve donc certains poncifs du film d’horreur américain de seconde zone. Il n’y a pas de recherche particulière dans cette mise en scène.

Une jeune femme et son amie d’enfance veulent se venger de ceux qui les ont abusé.

Le seul problème de Martyrs c’est qu’il a été dans un premier temps très mal vendu. La bande annonce dévoile l’un des twists du film avant même que l’on ne puisse s’interroger (ce qui est bête car la première partie du film est totalement différente de la seconde, et le twist est là pour beaucoup). Le film n’est pas aussi violent que l’original, sûrement dans un souci de pouvoir le proposer au plus grand nombre. La première partie du film est la meilleure. C’est celle avec le plus d’entrain et surtout car elle est identique au film original. Dans le premier Martyrs, c’était une très bonne partie jusqu’au twist qui donnait ainsi une dimension complètement différente au film et là aussi la transition était plus que réussie. Cependant, la seconde partie de Martyrs est sensée être la plus importante et c’est justement là que les problèmes commencent. Ce remake n’a pas réussi à capturer l’essence même de ce que voulait être le film au départ, et la réflexion qu’il cherche à proposer aussi. La dimension émotionnelle et psychologique n’est donc pas autant respectée. On sent que le film cherche à rapidement prendre des raccourcis afin de se concentrer sur des choses beaucoup plus futiles et désincarnées qui ressemblent à trop de films du genre.

La violence, qui était une partie importante de Martyrs, est presque totalement absente. A chaque fois, tout est trop suggéré au travers de cris qui ne font pas plus peurs que ça. Car la torture aurait certainement eu plus d’impact. Je pense donc que n’importe quel hémophile va pouvoir regarder ce film d’horreur sans problème. C’est très édulcoré pour le coup. Par ailleurs, le film use aussi de certains tics de mise en scène qui cherchent à en faire des caisses sur la fin lorsque la dynamique plus ésotérique prend le dessus sur le reste. Mais là où Pascal Laugier avait réussi à faire quelque chose, là tout tombe à plat. Heureusement que cela reste globalement divertissant et que le casting est plutôt réussi. Troian Bellisario prouve ici qu’elle n’a plus rien à faire dans Pretty Little Liars qui sous exploite énormément son talent. En espérant la voir dans un rôle de femme forte dans une nouvelle série (ou même au cinéma) prochainement. La plus discrète Bailey Noble, connue pour son rôle d’Adilyn Bellefleur dans True Blood démontre là aussi qu’elle peut très bien porter un petit film de ce genre là à sa façon.

Note : 5/10. En bref, la première partie est pas mauvaise, c’est la seconde qui pèche énormément. Dommage car les intentions n’étaient pas mauvaises.

Date de sortie : Inconnue

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delromainzika

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M
Bonjour, je viens de voir le film.<br /> De quels twists tu parles ?
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D
Bon ok :) On va dire pirouette narrative alors :)
M
Soyons précis jusqu'au bout alors ;-) . Le twist fait référence à une technique narrative. Il désigne un rebondissement surprenant et imprévisible, intervenant généralement à la fin d’une histoire, qui incite le public à voir les choses sous un autre angle et à les réinterpréter. Comme le rappelle Wikipédia, il s’apparenterait à un « coup de théâtre », à une « chute » ou à un « revirement » de situation. S’il on est en droit de penser que cette formule s’applique aux livres (nouvelles, romans, BD) ou aux séries télévisées, elle renvoie le plus souvent au procédé utilisé au sein du 7ème art, lequel consiste à surprendre le public lors des dernières minutes d’un film. Pour être grand fan (et critique à mes heures perdues...), je ne considère pas Martyrs comme un film à twist. Psychose, The Secret (réalisé par Pascal Laugier, créateur du Martyrs l'Original, le vrai, le français !), Sixiéme Sens, The Game, Le village, Shutter Island, Haute Tension... Tout ça sont des films à twist, qui une fois faits, change totalement notre perception de l'histoire. Martyrs est un drame à mes yeux avec une intrigue. Que le genre du film change (du revenge au drame religieux) n'est pas un twist. De plus, tout est dans le titre. Qui dit MARTYRS dit connotation religieuse et mort. Évidemment, ne gardez que l'original. Le remake américain a tendance à aller vers le torture porn et perd toute sa subtilité.
D
Le twist c'est le changement de direction. Au départ on pense à un revenge movie, en fait c'est quelque chose de plus complexe avec une portée religieuse