Davide Melini - "Sur le tournage de Penny Dreadful (...) j'étais un étranger"

Davide Melini  - "Sur le tournage de Penny Dreadful (...) j'étais un étranger"

1. Bonjour Davide, pouvez vous nous en dire plus sur vous ?

Oui, bien évidemment. Je suis né à Rome mais je vis actuellement à Malaga en Espagne. Durant ma carrière, j’ai eu la chance de travailler en tant qu’assistant directeur pour les films « Three on the Road » réalisé par Roberto Cimpanelli and « Mother of Tears » de Dario Argento et pour les séries Rome et Penny Dreadful. J’ai également réalisé 6 court métrages : Extreme Love, The Screenplay, The Puzzle, The Sweet hand of the White Rose, Lion et Deep Shock (les deux derniers sont actuellement en post-production).

2. Vous avez commencé par travailler sur la série Rome, qui n’a aucun lien avec ce que vous faites désormais. Comment était-ce ?

Au delà du fait que je sois né dans l’industrie du cinéma (J’ai un oncle qui a travaillé durant trois de 30 ans dans cette industrie), Rome représente ma première expérience. La série était filmée aux studios de la « Cinecittà » mais également dans la région de Rome. Cela a été une très bonne expérience qui n’a aidé à voir toutes les étapes pour faire un film. Au delà de ça, c’était une grosse production, avec de magnifiques décors (des parties du vieux Rome ont été reconstituée dans les studios de la « Cinecittà »), d’éblouissants costumes et des effets spéciaux incroyables.

3. Vous semblez très influencé par les films d’horreur. Vous travaillez sur Penny Dreadful, vous avez travaillé sur Mother of Tears. D’où tenez vous votre inspiration ?

Je ne sais pas vraiment. C’est toujours un moment unique et très spécial où les parties les plus rationnelles de mon esprit se figent. Tout ce qui est autour de moi disparaît et la seule chose qui reste est le scénario. C’est comme si je n’étais plus moi même !

4. Penny Dreadful est une série très proche du giallo, le genre italien popularisé par Mario Bava et Dario Argento, est-ce pour cette raison que vous avez travaillé sur cette série particulièrement ?

(Rires) Non, non… Je ne suis pas si connu pour pouvoir choisir les projets sur lesquels je travaille. (rires). J’ai travaillé sur cette série car ils m’ont appelés. Bien entendu je dois avouer que si je pouvais, je préférerais travailler sur des films d’horreur car c’est mon genre de prédilection. Mais quand quelqu’un m’appelle, par exemple, pour travailler sur un film dramatique, j’accepte sans réfléchir, car chaque expérience est bonne à prendre et il y a toujours quelque chose à apprendre.

5. Vous avez récemment travaillé en tant qu’assistant réalisateur sur plusieurs épisodes de Penny Dreadful. Comment était le tournage ?

C’était une très bonne expérience. Penny Dreadful était une production très complexe avec une équipe composée de près de 300 professionnels et la plupart d’entre eux étaient de Dublin. Il y avait 12 assistants directeurs et un seul venait de Barcelone. J’étais un « étranger »… Tous les autres venaient d’Irlande. Nous avons tourné trois semaines dans le désert d’Alméria (en Andalousie en Espagne) et à l’intérieur du studio « Fort Bravo » (à environ 30 minutes en voiture d’Alméria), qui est le plus gros studio de tournage western de toute l’Europe. C’était avec grand plaisir que j’ai travaillé avec Timothy Dalton, Josh Hartnett, Wes Studi et Sarah Greene.

6. Parlons un peu de vous court métrages Lion et Deep Shock. Pouvez vous nous en dire plus ?

Après avoir travaillé sur Penny Dreadful je suis retourné à Malaga, la ville où je vis, avec quelques membres de la même équipe afin de tourner Lion et Deep Shock. Ces 10 jours étaient vraiment intenses ! Je dois avouer que l’équipe était fantastique et je les remercie tous pour tout le travail et la patience qu’ils ont fourni. Mes deux court métrages sont en post-production : Lion sera le premier à sortir, car c’est le plus petit projet, alors que Deep Shock est annoncé pour 2017 car c’est une production beaucoup plus complexe. Nous venons juste de lancer la campagne de promotion pour Lion, avec le teaser, les affiches et le site Internet. Le bouche-à-oreille se fait entendre et je vais bientôt commencer la promotion de Deep Shock également.

7. Dites m’en plus sur Lion, dont le sous titre dit « La plus grosse peur de l’homme est de retour ». Le point de départ de l’histoire est intéressant : un chalet isolé dans une forêt enneigée…

Quand j’ai écris le scénario, mon esprit doit toujours être clair : il ne doit pas y avoir de restrictions. De cette façon, l’histoire s’écrit presque toute seule. Dans le cas de Lion, je ressentais le besoin d’écrire quelque chose de nouveau et de plus fort. Mon idée était d’entrer dans un monde sombre en explorant la vraie terreur. Je me suis juste mis une limite : les personnages devaient être totalement isolés alors j’ai coupé toutes sorties possibles. J’ai immédiatement imaginé un chalet isolé, perdu au milieu d’une forêt enneigée, afin que le film se concentre sur la seule lumière disponible : la maison. En sachant dès le début qu’il n’y a pas d’échappatoire, le chalet est alors chargé d’un certain pouvoir métaphorique. Une fois que le spectateur est bien installé, toute sorte d’horreur sont possibles… Je peux vous dire qu’une fois dans la maison, vous aurez envie de prier pour sortir de là.

8. Et Deep Shock ?
Deep Shock tente de rendre hommage au genre italien qu’est le giallo et le titre de ce projet est inspiré par les deux films d’horreur les plus connus de deux des plus grands réalisateurs italiens : Dario Argento pour « Deep Red » (Les frissons de l’angoisse en VF) et Mario Bava pour « Shock » (Les démons de la nuit en VF). C’est un court qui mélange une atmosphère de thriller avec des éléments d’horreur. Le but est de recréer la magie de films des années 70, adaptés aux évolutions techniques.

9. Pour ces deux projets vous avez eu la chance de travailler avec une équipe créative ayant déjà travaillé sur Titanic, The Dark Knight Rises ou encore Game of Thrones. Que pensez vous que ces collaborateurs ont apporté à Lion ?

La chose la plus importante quand on fait un film c’est le scénario, et la seconde étape est de trouver quelqu’un qui croit en ce script et voudrait bien investir de l’argent dedans. Vous pouvez avoir le meilleur scénario du monde, mais si quelqu’un ne veut pas le produire, le film ne se fera jamais. J’ai été très chanceux car le producteur principal de Lion et Deep Shock est mon cousin Luca Vannella, et c’est uniquement grâce à lui que j’ai été capable de faire ces courts. En l’espace de quelques mois, 5 collègues de Luca l’on rejoint afin de financer mes courts. J’ai également eu l’opportunité de travailler avec trois d’entre eux sur Penny Dreadful : Luca, Alexis et Vincenzo. Je me souviens que c’était une période magique et surréaliste pour moi : je travaillais sur une série connue à travers le monde et, au même moment, j’ai eu l’opportunité de leur parler à tous de mes projets de courts. Au delà de l’aspect économique, ils étaient très importants sur le plateau, car ils pouvaient mettre toute leur expérience au service de l’équipe.

10. Travailler sur un court métrage est difficile car vous devez mettre énormément de choses eu si peu de temps. Aimez vous le challenge ?

Oui, c’est un challenge fascinant. Généralement, quand on discute de courts, les gens pensent à quelque chose d’amateur. Mais la vérité c’est que le boulot mis derrière un court est le même que sur un film de cinéma. Les étapes sont exactement les mêmes alors que la différence est celle de la durée. Avec un court, vous devez être très attentif au scénario, au rythme du film, etc. Ce n’est pas facile car vous devez concentrer tout en quelques minutes mais, au même moment, on doit penser que l’on regarde un film.

11. Avec ce que l’on voit sur le teaser, il semblerait que les jump-scare font partie de votre film. Préférez vous les films avec beaucoup de jump-scares ou de l’horreur plus psychologique ?

Après mes deux derniers courts « The Puzzle » et « The Sweet Hand of the White Rose » (le premier était un thriller et le second un court fantastique), je sentais le besoin de changer et de faire quelque chose qui était non seulement capable de surprendre l’esprit du spectateur mais aussi lui laisser une marque dans ses yeux. Pour cette raison, « Lion » et « Deep Shock » seront les plus ambitieux courts que j’ai pu faire.

12. Vous avez travaillé précédemment sur Mother of Tears, est-ce que Dario Argento a influencé votre travail ?

Dario Argento a été très important pour moi, car je suis italien et que j’ai grandi avec ses films : « L’oiseau au plumage de cristal », « Le chat à neuf queues », « Quatre mouches de velours gris », « Les frissons de l’angoisse », « Suspiria », « Inferno », « Phenomena », … Mais d’autres réalisateurs étaient aussi importants pour moi : Alfred Hitchcock, Steven Spielberg, John Carpenter, Wes Craven, Ron Howard, Mario Bava, Sergio Leone, John Ford, Stanley Kubrick, Vittorio De Sica, Charlie Chaplin, etc. Quand on regarde les films de ses artistes, vous ne pouvez que vous taire et étudier leur façon de faire des films. On n’arrête jamais d’apprendre de tous ces grands réalisateurs. Je pense que c’est la meilleure école du monde.

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