Critique Ciné : Bécassine! (2018)

Critique Ciné : Bécassine! (2018)

Bécassine! // De Bruno Podalydès. Avec Emeline Bayart, Karin Viard et Denis Podalydès.


On retrouve dans l’adaptation du personnage de Bécassine par Bruno Podalydès le style qui fait le charme et l’originalité de ce réalisateur et scénariste. Bruno Podalydès aime dans ses adaptations une approche qui lui est propre avec un savoureux mélange qui s’amuse des ridicules, des maîtres et des serviteurs où finalement tout le monde est pareil et que personne n’est mieux qu’un autre. En ressort alors de Bécassine une comédie tendre, joyeuse et finaude qui laisse de la place à ses personnages afin de les faire évoluer petit à petit. On reconnait alors derrière tout ça ce qui a fait le succès de ce réalisateur depuis l’excellent Le Mystère de la Chambre Jaune il y a de ça plusieurs années maintenant. Ce petit film est doux, comme une brise matinée, frais et poétique à la fois avec un savoureux mélange d’éléments qui fonctionnent sans violence, sans chercher à tomber dans la vulgarité, simplement en créant un divertissement familial bienveillant, faisant ici de ce film une oeuvre authentique. La vie ici est loin de la technologie d’aujourd’hui où l’on rêve de partir comme Bécassine avec son balluchon en direction de Paris découvrir la Tour Eiffel (qui en 1905 était toute neuve et incarnait le nouveau Paris).

Bécassine naît dans une modeste ferme bretonne, un jour où des bécasses survolent le village. Devenue adulte, sa naïveté d’enfant reste intacte. Elle rêve de rejoindre Paris mais sa rencontre avec Loulotte, petit bébé adopté par la marquise de Grand-Air va bouleverser sa vie. Elle en devient la nourrice et une grande complicité s’installe entre elles. Un souffle joyeux règne dans le château. Mais pour combien de temps ?
Les dettes s’accumulent et l’arrivée d’un marionnettiste grec peu fiable ne va rien arranger.
Mais c’est sans compter sur Bécassine qui va prouver une nouvelle fois qu’elle est la femme de la situation.

La jeune Emeline Bayart (Adieu Berthe, Brèves de comptoir) incarne le personnage de Bécassine avec beaucoup de simplicité et offre alors une vision intéressante d’un personnage emblématique. La célèbre bande dessinée de Joseph Pinchon n’était probablement pas ce qu’il y avait de plus facile à adapter, surtout quand on voit comment en France on ne sait pas trop adapter les BD, mais je suis surpris de la beauté champêtre et enchanteresse de ce film. Tout le casting fait la force de ce film et vient alors faire oublier quelques moments un peu problématiques de la narration de ce film. Bécassine est là pour incarner à merveille son rôle de connasse (car c’est un peu le cas), même si dans un sens je trouve qu’ils auraient pu la rendre encore plus drôle que la tendresse que le personnage tente de véhiculer jusqu’au bout. Du coup, bien que le film ne soit pas toujours à la hauteur d’un Podalydès, cela reste un joli film plein de tendresse et d’intelligence qui lui offre suffisamment de bons moments pour que l’on ressorte de cette expérience cinématographique avec le sourire dans le coin des lèvres. Et je dirais que c’est une bonne nouvelle quand on sait qu’en France on a beaucoup de mal à adapter les bande dessinées.

Note : 7/10. En bref, un joli film tendre et poétique.

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