Je connais forcément RuPaul de par son émission de drag-queen RuPaul’s Drag Race. Je n’ai jamais été le plus grand fan de cette émission mais j’étais curieux de voir ce qu’il pouvait créer pour Netflix avec Michael Patrick King (le créateur de … Sex & the City). Au fil des dix épisodes qui composent cette première saison, la série nous plonge dans un road-trip où RuPaul alias Robert/Ruby Red sillonne les Etats-Unis pour des shows en clubs mais aussi échapper à son ex qui a envie d’en finir avec lui. RuPaul est tout de même quelqu’un qui a transformer le drag en un phénomène de pop culture alors qu’au départ ce n’était qu’un mouvement assez sous jacent. Alors que la mode du que est devenu maintenant quelque chose de très populaire, AJ and the Queen s’avère être totalement différent de ce que j’avais imaginé au départ. Je ne suis pas aller voir cette série en pensant l’adorer, et finalement c’est plein de vie, d’humour et d’émotions que j’en ressors. 

Le drag-queen Ruby Red et son fidèle AJ traversent ensemble les Etats-Unis, à la découverte de nouvelles boites de nuit.

Les deux créateurs de AJ and the Queen parviennent donc à transformer une série simple en une narration simpliste mais ce qui permet justement derrière d’apporter des touches de folie qui rendent le voyage particulièrement intéressant. La série apporte aussi son lot de références et de personnages hauts en couleur, rendant le spectacle différent de ce que j’avais imaginé trouver avant de regarder. Il y a parfois un côté Pour un garçon dans cette relation entre Aj et Robert, ce qui apporte quelque chose de familial tout en posant des questions fortes (notamment quand AJ va rencontrer un jeune garçon et que ce dernier aime se déguiser en fille. Bon, il y a plus de perruque dans AJ and the Queen que dans Pour un garçon, ou que dans Paper Moon, ou d’autres références que l’on pourrait sortir en pensant à cette série. 

Robert se rend compte qu’il commence à vieillir et que tout ce qu’il a entrepris par le passé n’est peut-être que le passé. Sa rencontre avec AJ va changer la donne et lui ouvrir de nouveaux horizons tout en lui donnant l’occasion de se poser les bonnes questions. Son compte en banque et son coeur sont alors volés par Hector, un escroc, il part sur les routes à la recherche de petits shows dans des clubs des Etats-Unis profond, le tout en prenant la route à bord de son camping car. Si l’idée de faire un duo entre un adulte et un enfant n’est pas nouveau dans le monde des séries ou du cinéma (comme on a pu le voir récemment sur Netflix dans Turn Up Charlie avec Idris Elba), il y a tout de même ici une âme différente qui donne un tout autre point de vue. 

RuPaul reste une vraie icône dans la culture drag mondiale et sa place dans la pop culture est aujourd’hui bien acquise, mais AJ and the Queen apporte un côté touchant à celui qui pu faire tout cela dans sa carrière. Il y a alors aussi une vraie humilité qui transporte la série de façon intelligente au fil des épisodes, tout en ajoutant à ses personnages une vraie humanité qui les rend tout de suite attachants. La série n’est pas en reste et offre aussi quelques références aux petites blagues que RuPaul a pu sortir dans son émission (notamment sur les problèmes alimentaires de Ruby et le fait qu’il disait que deux Tic Tac suffisent amplement pour un repas. Au final, si AJ and the Queen le brille pas toujours elle a le mérite de faire des choses intelligentes avec ses personnages et de nous plonger par la même occasion dans un univers tendre et attachant. J’en redemanderais presque même si cette saison 1 se suffit à elle même. 

Note : 7/10. En bref, un tendre road trip plein d’humour et d’émotions.