Critique Ciné : Candyman (2021)

Critique Ciné : Candyman (2021)

Candyman // De Nia DaCosta. Avec Yahya Abdul-Mateen II, Teyonah Parris et Nathan Stewart-Jarrett.

 

Le film de Bernard Rose de 1992 et du même nom m’avait marqué par sa capacité à créer un sentiment de terreur constant. Pourtant le principe de départ de Candyman reste assez classique mais Tony Todd était tellement brillant sous les traits de ce vilain « Candyman » qu’il est devenu culte. Puisque l’on est à l’ère du recyclage ultime, Jordan Peele et Win Rosenfeld passent le film original à la moulinette et en font une suite qui échoue par moment à devenir aussi palpitant que l’original. On retrouve avec Candyman les thématiques chères à Jordan Peele (la gentrification, le racisme, la suprématie blanche, etc.). Il aime critiquer la société américaine dans des films d’horreur et Candyman suit plutôt bien ce schéma qu’il est en train d’user jusqu’à la corde. Cette histoire née d’une légende urbaine aurait pu être une aubaine dans le cinéma horrifique d’aujourd’hui. Je m’attendais à un film d’horreur pas un pamphlet orienté qui casse aussi un peu le principe de départ du film de Bernard Rose. Le caméo de Tony Todd à la fin, clairement là pour justifier le final, n’apporte rien non plus. Malheur !

 

D’aussi loin qu’ils s’en souviennent, les habitants de Cabrini Green, une des cités les plus insalubres en plein cœur de Chicago, ont toujours été terrorisés par une effroyable histoire de fantôme, passant de bouche à oreille, où il est question d’un tueur tout droit sorti de l’enfer, avec un crochet en guise de main, qui pourrait apparemment être convoqué très facilement par qui l’oserait, rien qu’en répétant son nom 5 fois devant un miroir.

 

Candyman échoue car il cherche constamment à séduire. Il représente toutes les communautés et dans cette volonté là, il passe beaucoup trop de temps à se dépatouiller de sa représentation des minorités. Même visuellement, Candyman n’offre rien de neuf sous le soleil. Nia DaCosta s’impose clairement le cahier des charges Jordan Peele et reprend le style visuel du réalisateur américain sans apporter quoi que ce soit de neuf. Le regard féminin qu’elle aurait pu apporter à Candyman était plaisant sur le papier. A l’écran c’est un film assez générique qui se trouve noyé dans sa propre mélasse. Les propos caricaturaux n’arrivent jamais à la cheville du Candyman de 1992. Ce dernier avait réussi à mélanger le genre horrifique avec un propos contre le racisme. Candyman se retrouve donc un peu entre deux chaises : celle du remake qui s’assume jamais et celle de la suite qui ne s’assume jamais. Pour le quatrième film de la franchise, je dois avouer que j’aurais préféré que quelqu’un d’autre s’en occupe. Rien de neuf, que du recyclage mal pensé des thématiques usées de Jordan Peele. Ce dernier devrait peut-être tenter d’autres choses…

 

Note : 4/10. En bref, a force de se répéter, Jordan Peele écrit ici avec les pieds. Reste quelques idées intéressantes mais un remake/reboot/suite qui ne sait jamais ce qu’il veut être et égare à mi chemin son spectateur.

Sorti le 29 septembre 2021 au cinéma

 

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