Shining Girls (Saison 1, 8 épisodes) : le tueur qui pouvait voyager...

Une grande partie de Shining Girls se repose sur le talent d’Elisabeth Moss (Mad Men, The Handmaid’s Tale) et je ne vais pas bouder mon plaisir. Adapté du roman Les Lumineuses de Lauren Beukes par Silka Luisa (Halo, Strange Angel), Shining Girls nous plonge dans le quotidien d’une journaliste à Chicago dans les années 90 et qui veut arrêter celui qui l’a agressé quelques années plus tôt. Shining Girls est une sorte de course contre la montre où chaque évènement modifie la vie de ses personnages et joue contre notre héroïne. La série n’est pas qu’un petit thriller et impose un style propre dès le premier épisode qui vous happe et vous conduit à enchaîner les épisodes à vitesse grand V. L’intrigue de Shining Girls reste assez exigeante dans le sens où tous les détails sont importants et permettent d’avoir certaines clés pour la suite de la saison. Kirby travaille au Chicago Sun Times et écume les archives afin de trouver des indices sur l’agression à laquelle elle a survécu. C’est sa survie qui a modifié l’espace temps et la vie de notre vilain Harper. Ce dernier ne le sait pas encore mais Kirby est à sa ses trousses et elle compte bien mettre fin à ses agissements.

Une journaliste de Chicago survit à une agression brutale, mais sa vie ne sera plus jamais la même après cet événement. Elle se lance alors dans la traque de son agresseur...

Bien évidemment, comme beaucoup de séries qui permettent de remonter dans le temps, Shining Girls n’échappe pas à la fin un brin simpliste mais le face à face entre Elizabeth Moss et Jamie Bell est tellement fort qu’il impose tout de suite une ambiance particulière. Tout au long de la saison, le jeu du chat et de la souris entre les deux personnages m’a donné l’impression de plonger dans l’univers de David Fincher et du Zodiac. Il y a cette ambiance de séries true-crime qui s’installe en même temps que les éléments fantastiques du récit. L’angle surnaturel (et donc des changements temporels au fil des épisodes) est réellement palpitant et donne à la série un charme différent de ses consoeurs. Je ne connais pas le roman dont Shining Girls est adaptée mais je suis forcé de constater qu’il y a une constance tout au long de la saison qui permet à la série de briller. Durant le premier épisode, Kirby va vivre plusieurs changements (un chat puis un chien puis un chat, le changement d’appartement du 2B au 3B - ce qui la sauvera plus tard -, sa mère puis Marcus son collègue de travail à qui elle est maintenant mariée, etc.).

Shining Girls aime jouer avec la folie de son héroïne mais aussi la notre. On ne comprend pas tout ce qui se passe si ce n’est que chaque action d’Harper a une conséquence sur la vie de Kirby. Shining Girls ne se veut pas simple comme bonjour et derrière cette enquête de meurtres assez classique, la science fiction prend une part importante du récit jusqu’à la modification de beaucoup d’éléments au fil des épisodes. Comme la laverie automatique qui se transforme en bar instantanément alors que Kirby et Harper se font face à face. Silka Luisa chamboule alors les codes propre aux thrillers afin de nous plonger dans une série originale et différente de ce que l’on a pour habitude de voir. Jusqu’au bout de la saison, Shining Girls sait nous tenir en haleine et délivrer des moments marquants qui ne font que donner envie de voir rapidement la suite de la saison. J’ai toujours aimé les puzzles et mystères qui questionnent aussi notre propre santé mentale. Est-ce que Kirby est folle ou bien est-ce que c’est tout l’inverse.

Il faut voir l’intégralité de la saison pour comprendre tous les éléments du récit. L’épisode 6 par exemple qui se concentre sur l’histoire d’Harper à son retour de la Première Guerre Mondiale permet forcément de nous offrir de belles surprises. Il en va de même pour son acolyte, cette maison étrange et tous les mystères qui gravitent au fil des épisodes autour de Kirby et Harper. Jamie Bell n’est pas en reste et délivre une prestation à la fois effrayante et touchante. Il y a quelque chose qui s’est brisé chez Harper qui va le conduire à tuer toutes ces jeunes femmes. Le casse tête troublant et la tension constante que Shining Girls installe font aussi toute la bonne surprise qu’est la série. Grâce à une narration non linéaire, Shining Girls parvient donc à délivrer quelque chose d’étonnant avec de vraies énigmes à travers les époques. L’originalité folle de Shining Girls est à l’origine de sa réussite et donnerait bien envie de voir les créateurs de thrillers créer eux aussi des séries aussi originales.

Note : 7.5/10. En bref, un thriller fantastique majestueux qui questionne la folie de ses personnages et du téléspectateur sans jamais laisser retomber le soufflé.

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