Critiques Séries : Fargo. Saison 5. Episode 9.

Fargo // Saison 5. Episode 9. The Useless Hand.

Fargo ne perd pas le temps dans cet avant dernier épisode pour faire grimper la tension crescendo. Les scénaristes ne sont pas radins et c’est justement ce qu’il y a de plus fascinant avec cette saison. La chute de Roy Tillman est inévitable mais ce dernier n’est pas prêt de se laisser faire. Il demande à tous ceux qui peuvent l’aider de venir au ranch, armés jusqu’au dent. Il y a quelque chose de sarcastique dans cette histoire et toute la saison a clairement été inspirée par ce qui s’est passé au Capitole. Il y a une métaphore dans tout ce que cet épisode entreprend et qui n’est pas sans faire écho à l’ère Trump. Roy a un côté Trump par la gravité du personnage et je trouve que Noah Hawley a su construire une saison fascinante autour de ce personnage. Et Jon Hamm est parfait comme depuis le début de la saison. Après avoir assassiné Danish Graves dans l’épisode précédent, Roy est désormais le centre de toute l’attention. 

Les retrouvailles entre Roy et son fils à la fin de l’épisode sont fascinantes. Tout cela participe une fois de plus à ce que Fargo fait de mieux. Munch a eu sa vengeance, Gator a perdu ses yeux à cause de sa bêtise et Roy de son côté n’a de cesse de voir son monde s’écrouler. Mais Roy est un homme égoïste, qui ne pense qu’à lui-même. En voyant l’état de son fils et en prenant connaissance de ce qu’il a fait, il l’abandonne. Cela donne presque envie d’avoir de la compassion pour Gator. Au fond, ce dernier est devenu ce qu’il est à cause de son propre père. Dot de son côté a enfin réussi à s’échapper mais elle n’est pas au bout de ses surprises. Je dois avouer que je ne m’attendais pas du tout à la main tendue par Munch à la fin de l’épisode. La petite escapade de Dot sur le ranch est amusante et transforme alors Fargo en une sorte de véritable western. Mais le fait que Munch aide Dot est une occasion de voir comment la série a évolué au fil des épisodes. 

L’un des personnages qui nous intéresse dans cet avant dernier épisode de la saison c’est Gator. Ce dernier a clairement ce qu’il mérite mais cela ne se fait pas sans douleur. Munch de son côté se moque de l’argent qui lui a été volé par Roy au début de la saison mais plutôt de la dette en elle-même. Cette dette est payée en prenant les yeux de Gator. La séquence est dure mais elle incarne aussi parfaitement tout ce que Fargo développe depuis le début. Munch a raconté son histoire depuis le début mais Gator Tillman n’était pas là pour écouter. Et le résultat c’est qu’il a payé pour ses actions. Le prologue de l’épisode est surprenant mais parfaitement orchestré. La mise en scène, les dialogues, les acteurs, tout est parfait et permet de voir à quel point les scénaristes savent nous rendre la pareil après notre investissement. 

L’action est là, les dialogues sarcastiques aussi, la gravité du moment continue d’être une force et visuellement nous sommes dans une saison fascinante. L’ambiance brumeuse ajoute un vrai cachet à la fin de cet épisode qui change de tout ce que l’on a pu voir auparavant. C’est presque une façon symbolique de dire que tout le monde est dans le brouillard et qu’il sera difficile de s’en sortir indemne. Mais cela contraste aussi avec ces grandes pleines et étendues que l’on voit depuis le début de la saison. Cela enferme les personnages, créant une ambiance claustrophobe. Sam Spruell démontre dans cet épisode qu’il est brillant et cela me fascine. Il est excellent acteur et cette façon d’arriver et disparaître dans le brouillard, c’est une fois de plus la preuve que Fargo est l’une des meilleures séries actuellement diffusées. 

Note : 9/10. En bref, quel épisode une fois de plus ! Des rebondissements et une escalade de l’action et de la violence. 

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