Critique Ciné : La Fille du Puisantier, puit de clichés battant les blés

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La Fille du Puisantier // De Daniel Auteuil. Avec Daniel Auteuil, Kad Merad et Nicolas Duvauchelle.


Daniel Auteuil manie ses gestes et son accent comme son faux accent du sud, en gros cliché. Car La Fille du Puisantier ce n'est pas un mauvais film si l'on regarde cette histoire de sourd, mais c'est clairement mal foutu avec un cast qui en fait des tonnes, une musique de philharmonique entêtante et un ensemble de clichés ramasse miettes. Daniel Auteuil veut faire bien pour son premier film, alors il va se filmer en gros plan pour satisfaire son égo, filmer de façon propre et stérile une histoire déjà mainte et mainte fois adaptée. Je préfère largement l'adaptation de Claude Berri. Car quand on regarde la version d'Auteuil, on est face à quelque chose de pas naturel qui est épuisé par des dialogues lancinants mais hilarants. Car la maitrise de la poésie de Pagnol se fait avec beaucoup de moments fleuris. Je n'ai jamais été fan de Daniel Auteuil, même si c'est loin d'être le pire acteur français (il a tout de même à son actif quelques bons films et belles performances) mais là on ne peut vraiment pas être fier de sa prestation digne d'un téléfilm franchouillard qui veut accumuler les clichés pour que les parisiennes ne se sentent pas trop mal par rapport à la province.

En coupant à travers champs pour aller porter le déjeuner à son père, Patricia rencontre Jacques. Elle a dix-huit ans, il en a vingt-six. Elle est jolie, avec des manières fines de demoiselle ; il est pilote de chasse et beau garçon. Un peu de clair de lune fera le reste à leur seconde rencontre. Il n'y aura pas de troisième rendez-vous : Jacques est envoyé au front. Patricia attendra un enfant de cette rencontre. Les riches parents du garçon crieront au chantage, Patricia et son père, le puisatier, auront seuls la joie d'accueillir l'enfant. Une joie que les Mazel leur envieront bientôt et chercheront à partager, car Jacques est porté disparu...

L'histoire je la connais pour avoir lu le livre de Pagnol au lycée, et ce n'est pas vraiment un excellent souvenir que j'en ai. C'est un des seuls romans de Pagnol que j'ai lu, et l'histoire est vraiment pas excellente. Mais j'avais vu l'adaptation de Berri, déjà bien fournie en terme de ridicule, mais voilà que Auteuil enchaîne avec cette adaptation (et remake) aussi inutile que bête. Les défauts sont là, et à la pelle. Une réalisation qui veut en faire des tonnes sur ce qu'elle tente de filmer (des gros plans sur des personnages et notamment Daniel Auteuil qui s'auto-satisfait de sa prestation dans le rôle de Pascal). C'est un film de guignols, qui veut être sérieux en traitant le tout comme de la parodie. C'est un film de pigeon, qui tente de nous arnaquer avec des belles paroles et un dialogues copier-coller de celui de Pagnol. Je me demande comment Auteuil a osé faire un remake d'un film pour son premier film, et surtout en rendant le tout aussi chiant et bouseux. Sans compter bien évidemment qu'il salit ses amis et acteurs dans ce film.

A commencer par Darroussin, dont j'avais carrément oublié la présence et que je déteste (c'est sûrement le pire acteur français à mes yeux niveau "Je déteste"). On encore le pauvre Duvauchelle que j'aime beaucoup depuis que je l'ai découvert dans Les Corps Impatients (puis ensuite avec Hell). Mais le pauvre n'est pas gâté, il a aussi joué dans la daube d'époque qu'est Le Grand Meaulnes. Et enfin Kad Merad qui enchaîne le film comme  Chaque année en France on a droit au film d'époque qui tente de représenter une France profonde et ridicule. C'est avec ce genre de film que je ne suis pas fier d'être français (pays où l'on a invité le cinéma, c'est important de le rappeler). Auteuil prouve avec sa première mise en scène que l'égo des acteurs ne devrait parfois pas du tout être écouté. Je garde juste en tête Duvauchelle que j'aime beaucoup, et quelques moments de littérature hilarants quand les dialogues sont aussi drôle que des répliques mal comprise de Bienvenue chez les Ch'tis.

Note : 2/10. En bref, un film bourré de clichés, entassés comme des poupées russes. Et pourtant le scénario n'est pas trop mauvais (il reprend le livre de Pagnol). C'est juste le reste et l'enrobage qui sont ennuyeux et moribond. Et une mise en scène... innocente mais amateur.

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