28 Juillet 2015
// Saison 1. Episodes 5 et 6. Cold Fire / Brandy Station.
Avec ces deux épisodes, la question de retourner à la maison et de vouloir y rester se pose. En effet, Moritz est envoyé à nouveau à Berlin Est. Il va pouvoir retrouver sa mère, sa petite amie, etc. mais en échange devoir aussi délivrer ce qui semble être au premier abord un paquet à un étrange monsieur à Berlin Ouest. L’histoire de notre héros est forcément intéressante car c’est une façon de nous dire comment on pouvait passer de l’autre côté du mur et la difficulté avec laquelle on pouvait passer. C’est drôle aussi car Deutschland 83 reste toujours aussi fidèle à son époque. On sent que les décors, que ce qui est fait et montré, veut être au plus proche de la vérité. L’avantage de Berlin dans ce genre de circonstances c’est que la ville a été tellement reconstruite sur une architectures très modernes que les décors collent forcément à merveille aux années 80 et donc à 1983, l’année dépeinte dans Deutschland 83. Accessoirement, Moritz se retrouve donc au travers de ces deux épisodes dans la position de l’agent qui va pouvoir revenir chez lui, retrouver sa mère qui est gravement malade, etc. sauf que le problème c’est qu’il va avoir envie de rester là. Il a raison d’estimer que sa mission est maintenant terminée et qu’il est temps pour lui de raccrocher sauf qu’à Berlin Est ils savent très bien que Moritz est leur meilleur atout.
Ce dernier a toujours été convaincant. C’est forcément ce qui lui fait défaut mais c’est aussi quelque chose que j’aime beaucoup et qui évolue à sa façon dans une saison qui parfois sait aussi prendre son temps. Ces deux épisodes ne passent pas énormément de temps à l’Est (en tout cas, Morirtz repart très rapidement) mais disons que c’est une vraie occasion de parler de tout un tas de choses et notamment de ses doutes, du fait qu’il est menacé pour retourner aux côtés de ses collègues à l’Ouest, etc. Moritz ne vit plus vraiment quoi que ce soit et se retrouve pris au piège. C’était déjà le cas avec le pilote alors qu’il a été envoyé de l’autre côté de la frontière sans qu’il ne s’en rende vraiment compte. La mort de Linda est quelque chose que Moritz a énormément de mal à oublier et forcément, « Cold Fire » parvient à en faire quelque chose de très intéressant, à la fois dans la façon dont Deutschland 83 tente d’étudier son personnage mais aussi pour permettre de comprendre que l’on ne peut pas rigoler dans cette série, que tous les personnages sont pris au piège. Ils sont pourtant tous allemands et pourraient s’entre-aider mais non, la Russie et les Etats-Unis (et les alliés) se livrent une bataille effrénée afin de partir à la quête de la moindre information.
Moritz va forcément faire ce qu’on lui demande, même s’il n’en a pas envie, car il sait qu’il doit sauver sa mère dans « Cold Fire ». Afin de faire une transplantation de rein, il va donc devenir le donneur de sa mère. Sauf que dans « Brandy Station » il doit retourner à sa mission car là aussi, il est menacé en bonne et due forme, en mettant en avant le fait qu’il n’est qu’un pion que l’on peut faire assassiner sans problème dès qu’il y a le moindre doute sur sa loyauté. Forcément, ce n’est que pour lui faire peur mais il ne faut pas non plus trop facilement dire que tout est trop facile. Pas facile tout de même de faire évoluer une histoire comme celle de « Brandy Station » mais elle prend l’histoire au bon endroit avec les bons personnages. A commencer par le fait que Moritz est à l’Est et doit faire le voyage inverse (même s’il n’en a pas du tout envie). Cet épisode n’est pas sans rappeler le pilote de la série. Il y a en tout cas quelques échos qui sont fait, à la fois avec le fait qu’il doit être convaincu de faire la mission mais en plus de ça par la force de la menace, du conditionnement du personnage, car Deutschland 83 adore faire ce genre de choses en somme.
Martin/Moritz ne peut pas sortir de ce jeu dans lequel il s’est retrouvé dans le premier épisode. Mais la difficulté qu’il a pour sortir de cette histoire permet aussi de rappeler les problèmes de l’époque, les enjeux qu’il y a pour les deux camps dans le registre de l’espionnage, etc. Mais c’est aussi un épisode qui donne de la matière au téléspectateur pour interpréter les choses de façon légèrement différente. Le cliffangher de fin de l’épisode est intéressant à la fois pour ce qu’il apporte comme enjeux pour les deux derniers épisodes de la saison mais également car c’est quelque chose de complètement différent de ce que j’avais imaginé. On se retrouve aussi avec une histoire assez cocasse dans un bordel où le General Edel se retrouve au coeur d’une sale histoire. Sauf que cette sale histoire, qui aurait clairement pu être plus violente et/ou plus pertinente est avant tout très cocasse. La série se veut presque cartoonesque ici et c’est une occasion en or de s’en amuser et de nous offrir un spectacle qui en vaut clairement la chandelle. Finalement, Deutschland 83 rappelle qu’elle n’a pas perdu la main et surtout qu’elle peut nous surprendre entre dérision et quelque chose d’un peu plus dramatique.
Note : 7.5/10 et 9/10. En bref, le second épisode est excellent dans sa façon de gérer les deux grosses intrigues de l’épisode (jusqu’à leur interconnexion dans la seconde partie).
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