27 Août 2015
Structurellement parlant, cette saison 6 de The Good Wife a quelque peu souffert de certains problèmes en coulisse. En effet, c’était la saison du départ de Kalinda et pourtant, cette dernière est presque partie en catimini, comme si Julianna Margulies, productrice exécutive de la série, avait voulu que son départ ne soit pas aussi grandiloquent que les années où elle était le personnage le plus intéressant de l’histoire. Ce n’est peut-être pas le cas mais l’on peut imaginer tellement de choses. Ce que je trouve cependant d’intéressant avec cette saison 6, c’est la façon dont The Good Wife tente de faire évoluer son histoire, passant d’une série judiciaire à une série beaucoup plus politique. Alicia va partir à la quête du poste que son mari occupait au début de la série : Procureur Général. Mais en a t-elle vraiment envie ? L’ambition d’Alicia est hypocrite et tout au long de la saison, The Good Wife va enfermer son personnage (probablement comme l’actrice de manière générale sur le plateau de la série étant donné qu’elle ne tourne presque plus aucune scène avec ses acolytes et Archie Panjabi n’est pas la seule). Les élections furent assez tumultueuses, jusqu’au moment où elle va devoir se retirer à cause de votes qui auraient été truqués.
C’est assez intelligent que de détruire complètement ce qui n’était pas un rêve pour Alicia. Mais elle rêve de quoi alors ? On pouvait penser que c’était de fonder une firme avec Cary. C’était d’ailleurs l’une des meilleures idées que la série avait pu trouver lors de la saison 5. Mais non, cette année la série tente de faire d’autres choses avec son personnage, explorant donc de nouvelles possibilités mais aussi le besoin de nous surprendre. Accessoirement, la saison 6 est aussi une saison où Alicia est plus ou moins seule au monde. Petit à petit les gens vont se détourner d’elle car elle s’est détournée d’eux. Notamment chez Florick Agos & Associates, la firme qu’elle a aidé à créer. Ses collègues (Diane et Cary) vont plus ou moins la faire disparaître de l’équation. J’ai beaucoup aimé l’intrigue de Cary au début de la saison, mis en danger. C’était là aussi une autre façon de redéfinir un peu les limites des personnages. Cary est un personnage touchant comme tout et dans ce genre d’intrigues, il est vraiment à la hauteur des attentes. Cela permet aussi de bousculer un peu la dynamique d’une série qui n’avait jamais autant mis en danger ses personnages. Cary, le gentil garçon est maintenant sur le banc des accusés. Il pourrait passer le reste de sa vie en prison et ce début de saison fût rafraîchissant, encore plus avec Finn.
D’ailleurs, ce dernier n’aura pas servi à grand chose. Installé comme un intérêt amoureux pour Alicia (c’est ce que The Good Wife semblait vouloir faire), il est rapidement écarté. Mais la saison aussi sa grosse faiblesse et elle vient de l’histoire de Bishop. C’est très loin d’être ce qu’il y a de plus intéressant. L’histoire a trainé en longueur, bien dommage. Mais globalement, si j’ai été déçu à certains moments par la saison (ce qui explique que la série soit détrônée par d’autres cette année), je suis malgré tout content de voir que les scénaristes cherchent encore et encore de nouvelles possibilités pour faire évoluer les personnages et ne pas les laisser dans une mécanique de série procédurale qui ne fait rien de bien neuf. D’ailleurs, The Good Wife est l’une de ces séries, présentée au départ comme une série procédurale et qui a su s’émanciper complètement du genre afin de faire quelque chose de neuf. Pas de grande évolution dans la famille Florick cependant cette année. Si Peter et Alicia n’ont pas la relation qu’ils avaient à un moment donner, on a rapidement compris que de toute façon Peter et Alicia n’est pas encore l’issue de la série. Alicia a le droit de papillonner encore un peu avant de se caser totalement. Le retour de certains personnages (Louis Canning le premier) fait son petit effet, sans parler d’un David Lee toujours prêt à délivrer une bonne réplique et un Eli, certes moins présent mais toujours aussi sympathique. Encore plus avec l’intégration de sa fille.
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