Critiques Séries : Narcos. Saison 1. Episode 5.

Critiques Séries : Narcos. Saison 1. Episode 5.

Narcos // Saison 1. Episode 5. There Will be a Future.


Arrivés à la moitié de la première saison de Narcos, on a déjà envie d’enchaîner tout de suite avec la seconde partie. L’histoire évolue de façon intelligente, suivant scrupuleusement le passé de notre anti-héros. La scène finale est peut-être ce que l’on a le plus envie de retenir dans cet épisode. Elle impose une vraie tension alors que les personnages ne sont même pas face à face. C’est l’une des forces de cette série, d’être capable de créer de la tension là où l’on ne l’attend pas nécessairement. Narcos reste une série humaine, qui veut raconter l’histoire d’un point de vue très documentaire afin de nous plonger au plus près de l’histoire d’Escobar, Murphy et cie. C’est donc ici un épisode pivot, celui qui est sensé faire changer la direction de la saison et nous embarquer pour sa seconde partie. Le future est clairement ce vers quoi les personnages vont mais c’est aussi la façon dont les marshals vont déterminés plus ou moins le futur de la Colombie. Mine de rien, les américains avaient une assez grosse influence sur ce pays à cette époque (et je me demande si c’est toujours le cas). Accessoirement, pour Pablo Escobar, vivre en exilé au Panama, ce n’est pas une proposition acceptable pour lui. Il ne peut pas quitter son pays car il aime la Colombie au delà de gagner des milliards sur ses trafics de drogue.

Mais d’un autre côté, revenir en Colombie est aussi se battre contre les DEA, les militaires, les politiques qui ne veulent pas de lui et qui restent courageux (il a tout de même faire assassiner le ministre de la justice car il ne lui plaisait pas) et accessoirement une population sans peur. Pour des agents des DEA comme Murphy et Pena, arrêter Escobar est une occasion pour mettre un terme à tout un tas de choses d’un point de vue purement américain. Du côté de la Colombie, rien n’est intéressant pour eux de toute façon. Pour le colonel Carrillo, entrer en guerre contre le cartel veut dire recruter une armée incorruptible (car corrompre tout et n’importe quoi c’est facile à cette époque sous Escobar). La guerre contre Escobar est plus ou moins une guerre colombienne dans un sens et justement, c’est l’une des choses les plus intéressantes que Narcos peut faire, raconter cela sous cet angle de guerre plus que de face à face entre des forces de l’ordre et le grand patron d’un cartel. Le fait que le narrateur soit Murphy permet là aussi d’ajouter un angle plus documentaire, plus proche du téléspectateur étant donné que c’est presque une prise de position de la part de la série qui se range du côté américain (et pas du côté Escobar). C’est assez logique dans un sens, même si je trouve que Narcos reste assez neutre dans ses points de vue.

Travailler sur un aussi large canevas que celui qu’est Narcos, ne peut pas toujours donner de place aux personnages secondaires qui sont intégrés au milieu de la grande histoire. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de potentiel mais disons que la série n’a pas suffisamment de temps (les épisodes durent déjà 55 minutes environ) pour aller au delà de cette durée et donc donner de la place à tout le monde. Galan, Gaviria, tous ces personnages sont bons mais ce ne sont pas eux qui vont faire la force de cette série au final. Après tout, Narcos c’est Escobar et Murphy, une sorte de grande épopée grecque, comme David contre Goliath en somme. Gaviria dit vers la fin de l’épisode « There will be a future ». Et il a bien raison de se rassurer lui-même (et les autres) que le futur sera beaucoup plus blanc (sans mauvais jeu de mot cocaïné) qu’il ne l’est présentement. La seconde partie de la saison promet de nous plonger dans un conflit civil où le sang va couler sans trop de problèmes. J’aimerais bien aussi qu’ils intègrent un peu de ce qui avait été fait dans Paradis Perdus (avec Benicio del Toro). J’avais adoré l’idée d’une infiltration et de ses conséquences sur la famille de l’infiltré. Finalement, Narcos reste donc la très bonne série qu’elle est depuis le début, manquait juste José Padilha à la mise en scène cette fois-ci.

Note : 8/10. En bref, le rythme est soutenu, toujours propice à raconter quelque chose de pertinent.

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