11 Janvier 2019
Alors que Netflix a commandé une saison 5 de Narcos (ou saison 2 de Narcos : Mexico), j’ai eu énormément de mal à achever cette nouvelle guerre de la drogue. La série décide alors de repartir des origines de la guerre de la drogue, comme si Narcos faisait une sorte de reboot en se concentrant sur de nouvelles intrigues. Alors que Kiki (incarné par Michael Pena) est transféré à Guadalajara, Narcos : Mexico tente alors de partir dans une nouvelle direction que celle prise lors des trois saisons précédentes de Narcos. C’est sûrement pour cela que Netflix a décidé de relancer la série sous le nom « Narcos : Mexico ». Les codes narratifs de la série sont toujours là mais la série a du mal à se renouveler et à générer l’envie qu’elle suscitait à ses débuts. Narcos : Mexico parvient tout de même à compléter le travail fait précédemment sans le dénaturer pour autant. Etant basée sur la réalité, la série souffre donc par moment de quelques faiblesses désolantes qui ne m’ont pas vraiment plu. De toute façon, peu importe comment l’histoire évolue, elle ne pourra jamais bien se terminer. Je trouve cependant dommage que la série ne parvienne pas à être aussi forte que Sicario a pu l’être d’une certaine façon au cinéma. Mais le narrateur de la saison 4 tente de raconter d’autres choses et surtout de développer des personnages que l’on risque de suivre un bout de temps.
Si le début de la saison laisse une note d’optimisme planer au dessus de la série, je trouve que cela s’étiole rapidement alors que les dialogues deviennent pompeux et les intrigues légèrement ennuyeuses. Il n’y a plus le rythme narratif des débuts, malgré le fait que la série garde sa structure de base. Bon, la guerre n’est pas encore déclarée mais Narcos : Mexico est avant tout là pour nous préparer à cette guerre, et nous expliquer ce qui s’est passé. C’est là le problème. Kiki et cie brassent de l’air sans réellement nous engager où que ce soit dans leurs aventures (et c’est une immense faiblesse de la série à mes yeux). Tout cela heurt alors les personnages à des trucs qui manquent de caractère et les intrigues souffrent donc d’une mauvaise gestion. Le rythme est important et je ne parle pas de scènes d’action mais bel et bien de dialogues intéressants, pas des poncifs vus et revus qui ne donnent rien de réellement original. Kiki va aussi se faire ridiculiser par ses ennemis, ce qui a un certain côté dramatique intéressant mais qui se répète constamment et donne l’impression que la saison tour plus en rond qu’elle n’évolue réellement. C’est le dernier tiers de la saison qui est alors intéressant pendant que tout le reste manque cruellement de substance.
L’organisation de Miguel Angel Felix Gallardo doit prendre le terrain, sauf que là aussi cela ne se fait pas sans de longues tirades ennuyeuses qui pataugent dans la semoule. Toute la saison tente alors de lancer des choses sans réellement donner l’impression d’une certaine forme de globalité. A force de brasser ici et là, la série perd alors de son caractère intéressant et échoue à réellement donne run véritable élan créatif à l’ensemble. Kiki n’est clairement pas Steve, ce qui est là aussi un problème car la comparaison ne peut jamais tenir les promesses que Narcos : Mexico tente de nous faire d’une certaine façon. Gallardo n’est pas non plus Escobar, ce qui est là aussi un autre problème. La série n’est donc plus aussi passionnante qu’à ses débuts et ne s’impose plus vraiment. Elle se contente de raconter des histoires de cartel plus ou moins banales avec un scénario souvent troué d’air. Les scénaristes ont énormément de mal à réinventer leur série, ce qui pose des problèmes de taille dans la dynamique. Bien que Michael Pena et Diego Luna s’en sortent assez bien au fil des épisodes, la série n’a pas encore ici de véritable identité qui permet de se détacher des trois premières saisons. C’est sûrement là où le bas blesse mais nos verrons bien avec la prochaine saison tant cette saison 4 ressemble à une longue introduction.
Note : 4.5/10. En bref, bien trop longue et bavarde, une saison qui démarre réellement sur la fin comme si l’on assistait à une introduction lente et longue à la prochaine saison.
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