21 Décembre 2016
Le retour de la Fête à la Maison n’était pas nécessaire vingt ans après. C’est ce que la première saison de Fuller House nous avait démontré. J’étais énervé à la fin de la première saison car je me suis dit que Netflix s’est un peu moquée de nous quand elle a décidé de commander cette suite. Ce qui est d’ailleurs dommage pour Netflix, c’est que d’après Business Insider, la série a perdu 67% de son audience par rapport à la première saison cette année. C’est bien la preuve qu’au fond la saison 1 a tellement déçu qu’il était difficile de la faire revenir. Quand on regarde cette seconde saison, on se dit que les scénaristes n’ont pas vraiment appris de leurs erreurs. La première saison était la saison la plus regardée du service de streaming, ce qui a logiquement conduit à un renouvellement. Compte tenu de la situation actuelle, ce n’est pas bien grave puisque la série reste la 6ème plus regardée du service d’après Business Insider devant la saison 4 de Orange is the New Black, la mini-série Gilmore Girls, la saison 1 de Luke Cage ou encore la saison 2 de Daredevil. Mais perdre une aussi grosse partie de son audience est malgré tout alarmant. Quoi qu’il en soit, les nouveaux épisodes ne permettent pas vraiment de voir que la situation a évolué. Les scénaristes couplent alors des moments de nostalgie (avec des flashbacks sur d’anciens épisodes au montage) avec l’évolution des personnages à leur âge actuel.
Pour les fans de la série, Fuller House continue donc d’offrir quelques bons trucs ici et là. Je me souviens moi-même avoir adoré regarder cette série quand j’étais plus jeune et je re-regarderais des rediffusions sans trop de problèmes tout en riant. Mais la suite de la série n’arrive pas à décoller. L’humour a vieilli, les scénaristes n’arrivent pas vraiment à faire de Fuller House une comédie aussi fun qu’elle ne l’était à son époque car cela manque de modernité. Je pense de toute façon que Fuller House est une comédie qui ne peut pas faire l’unanimité pour la simple et bonne raison qu’elle parle en priorité à ceux qui connaissent déjà la comédie des années 90. Fuller House n’est pas une série moderne, elle garde le côté parfois un peu exagéré de l’approche comique des situations alors qu’ils auraient très bien pu garder certains éléments qui forgent la comédie (et surtout lui permettent de rester fidèle à Full House) mais ils n’ont pas ajouté grand chose. Et ce n’est pas des vidéos sur smartphone (2.07) ou des éléments qui nous permettent de comprendre que l’on est en 2016 qui vont changer vraiment la donne. Peut-être aussi que je suis trop vieux, que je n’ai pas envie de garder un mauvais souvenir de Full House, de la comédie que j’ai connu à l’époque. L’arrivée de Fernando, incarné par Juan Pablo di Paco, à la fin de la saison 1, n’a pas apporté grand chose même si sa présence reste appréciable.
Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison qu’elle permet à Fuller House de ne pas trop tourner en rond. Cette année, des situations répètent alors des tas de trucs que l’on a déjà vu entre les personnages de la famille Tanner dans La Fête à la Maison. Sa présence est donc un brin nécessaire pour dépoussiérer cet objet de culte qui a été abîmé l’an dernier avec la première saison. L’un des meilleurs épisodes de cette saison est l’épisode d’Halloween. En plus d’être le premier épisode que j’ai réellement adoré de Fuller House (oui !, c’est peu) il parvient à rassembler la famille et à créer des situations funs de façon intelligente. Fuller House ne nous donne jamais l’impression d’avoir du mal à faire rire et ce changement est clairement le bienvenu. Fuller House est donc surtout une comédie de 2016 qui veut être une sitcom des années 90. Les références pop-culturelles ont énormément de mal à se faire une place. Ce n’est pas parce que la série lâche une séquence avec Pokémon que cela peut suffire à parler de phénomènes pop-culturels. Je crois simplement que les scénaristes n’ont pas appris des sitcoms actuelles pour apporter un vrai vent de fraîcheur dans la narration. La première saison a été descendue ici et là, mais aussi adorée de certains fans.
Je n’ai pas été le premier l’an dernier à trouver Fuller House ratée. C’était même une offense à ce que la série passée était. Du coup, il faut se laisser porter par les histoires des personnages car mine de rien je reste attaché à la famille Tanner, peu importe ce que je peux penser du scénario. Certains personnages parviennent non pas à créer de bons moments de comédie mais de bons moments qui nous rappellent pourquoi on s’est attachés à eux par le passé. Si l’on sent que la saison a su modifier certaines choses, l’ajustement n’est pas encore terminé. Le casting est un peu mieux géré et l’on ressent alors plus l’attachement que l’on a pour chacun d’eux mais les intrigues ne sont pas toujours aussi musclées qu’elles ne le devraient. Par épisode l’épisode de Thanksgiving qui a beau être globalement réussi, mais qui n’est pas à la hauteur des attentes non plus. C’est comme si Fuller House se contentait de faire le minimum pour satisfaire le maximum. Sans compter que ce n’est pas des références à 2016 qui vont réellement nous donner l’impression que la série est bonne. Fuller House c’est peut-être le series finale que les grands fans de La Fête à la Maison n’ont pas eux mais pour moi c’est une comédie qui a du mal à s’ajuster au monde actuel.
Même TV Land, quand elle s’était lancée dans les comédies désuètes (Hot in Cleveland, etc.) avait su trouver de bons projets et ce même si tout n’était pas toujours complètement réussi. Ainsi, le retour de Fuller House n’était pas nécessaire mais la saison parvient malgré tout à améliorer certains problèmes connus de la première saison. Si Netflix renouvelle la série pour une saison 3 (et cela va sûrement arriver), j’espère sincèrement qu’ils vont continuer leurs petits efforts en espérant que le tout change réellement. Ce serait dommage que cela ne finisse pas par s’améliorer… Je ne pense pas que cela soit si compliqué que ça après tout…
Note : 4.5/10. En bref, la nostalgie a bien du mal à fonctionner…
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