22 Août 2022
Il y a quelque chose dans Locke & Key qui me rappelle ces séries des années 90/2000 que j’adorais suivre. Toutes ces séries de WB qui avaient un charme particulier et je retrouve ce sentiment là à chaque fois que je me plonge dans Locke & Key. J’avais abandonné la saison 2 à quelques encablures de sa fin et l’apparition de la saison 3 m’a donné envie de me replonger dans cet univers fantastique et familial. Le succès de la première saison n’est plus vraiment là dans cette seconde salve d’épisodes, expliquant aussi mon désintérêt qui s’est installé au fil des épisodes. Il y a de nouveaux mystères, de nouvelles clés magiques mais la magie n’opère plus aussi bien. Ce qui m’a toujours plu malgré tout dans Locke & Key c’est cette perpétuelle imagination et ce sentiment de magie qui plane au dessus et fait plaisir à suivre. Les débuts de la saison permettaient de se replonger doucement dans l’univers de Locke & Key en prenant le temps de rappeler le concept.
Alors que les trois enfants pensent avoir renvoyé Doge derrière la Porte Noire, ils utilisent maintenant la magie pour s’amuser et leurs propres plaisirs personnels. Que cela soit Tyler qui profite pour passer du temps avec sa copine Jackie, Bode déménage des meubles ou encore Kinsey s’évade dans sa tête. Sauf que Dodge n’a pas disparue. Elle a pris la forme de Gabe, le petit ami de Kinsey et forcément les dangers vont petit à petit se faire ressentir. Gabe n’est pas le seul personnage possédé de cette saison puisque Eden aide Gabe et est aussi possédée depuis qu’elle a accompagné les Locke à la Porte Noire. Si par moment Locke & Key semble vouloir pousser la violence de son récit (notamment dans le premier épisode avec une scène assez gore), cela reste bien trop sage. Netflix pourrait se permettre quelque chose de sombre mais elle se contente d’être une série familiale (comme les séries WB de l’époque).
Plusieurs scènes vont être plus sombres que les autres, tirant donc du côté de l’horreur quitte par moment à déconcerter le téléspectateur qui a aimé la saison 1 telle qu’elle était. L’araignée géante dans Keyhouse par exemple est un grand moment dans un épisode et apporte son lot de tension et d’action en plus de cette magie qui fait rêver. Il y a aussi le voyage dans la tête d’un personnage qui va se transformer en cauchemar ou les meurtres d’Eden et Gabe afin de découvrir le secret que renferme réellement les clés. Forcément, comme les personnages grandissent, Locke & Key grandit aussi. La série aborde donc une parure plus sombre et l’intrigue du passage à l’âge adulte. Ce n’est pas la première série à parler du temps qui passe et qui nous rattrape mais c’est justement là dedans que Locke & Key réussie son petit exploit.
Si l’intrigue des clés m’a semblé redondante, la saison donne plus de place aux intrigues personnelles et à l’évolution psychologie des personnages. C’est là dessus qu’elle gagne des points. Les adultes quant à eux sont devenus un peu l’ombre d’eux-mêmes et des personnages bien moins passionnants. Mais Locke & Key sait parler de sujets forts comme la démence, les troubles que peuvent causer certaines maladies et l’amnésie. C’est bouleversant et la preuve que les scénaristes de la série maîtrisent peut-être mieux ce genre de matériaux que l’intrigue fantastique de la série en général. Qui dit nouvelle saison dit aussi nouvelles clés. Je dois avouer que cela commence à faire beaucoup de clés pour une intrigue qui tire parfois sur la corde. Si les concepts visuels restent très jolis à voir (l’épisode 2.03 est un très bon exemple de cette réussite) et permettent d’enrichir la mythologie, les intrigues de la saison et les clés continuent d’être liés de façon grossière.
Si le début de la saison est plus mature et donc plus intéressant, la série développe trop d’intrigues et intrigues secondaires en même temps ce qui empêche parfois de s’imprégner complètement du récit global. C’est comme si Locke & Key voulait représenter dans ses intrigues elle aussi en imaginant que la saison 3 serait la dernière le temps qui passe et le besoin de tout expérimenter. La façon de faire n’est donc pas toujours très intéressante et/ou fluide, donnant quelques maladresses et laissant les promesses du début de la saison filer à la vitesse d’un éclair.
Note : 5/10. En bref, si Locke & Key s’apprécie souvent, elle n’en reste pas moins bâclée dans l’exécution (surtout dans la seconde partie de la saison, enchaînant les intrigues comme les plats dans une cantine scolaire).
Disponible sur Netflix
La saison 3 de Locke & Key, également disponible, est la dernière de la série.
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