Mayor of Kingstown (Saison 2, 10 épisodes) : plus de violence pour moins d'histoire

Mayor of Kingstown (Saison 2, 10 épisodes) : plus de violence pour moins d'histoire

La première saison de Mayor of Kingstown était une jolie surprise qui avait su utiliser son récit afin de faire monter la tension au fil des épisodes. On ne peut pas en dire autant de cette saison 2. Disons que Mayor of Kingstown est tellement ancrée dans une dimension où la violence et la mort sont le lot quotidien des personnages qu’il est difficile de pénétrer tout ça sans se poser quelques questions. Je comprends que Taylor Sheridan propose ici une certaine critique du système carcéral américain et du système américain en général mais toute la saison a du mal à tenir les promesses faites dans la première. Jeremy Renner est donc de retour sous les traits de Mike McClusky et une bonne partie de ce qui faisait le charme du personnage manque à l’appel. Après l’émeute dans la prison à la fin de la saison précédente et trois premiers épisodes pas toujours réussis, la suite de la saison ne permet pas de voir où Mayor of Kingstown veut réellement en venir. 

 

Les gangs n’ont plus de leader en prison, les gardiens veulent se venger de tout le monde et les morts s’enchaînent. C’est une conséquence assez logique de ce qui s’est passé dans la saison précédente mais la violence gratuite à tous les coins de rue n’est pas spécialement appétissante. Disons que cela cache un peu la misère narrative d’une saison en dents de scies. Le côté ultra mélodramatique de la série et leçon de comptoir a bon dos. J’aurais tout de même préféré que les scénaristes apportent quelque chose en plus au récit que ce qu’ils font dans ces dix épisodes. Le manque cruel de nuance dans les propos que Mayor of Kingstown tente de dénoncer n’aide pas non plus. La façon dont Mayor of Kingstown tente de critiquer le système entre corruption et racisme a beau être intéressant sur le papier, à l’écran nous avons tous les poncifs du genre. Cela rend souvent le récit prévisible et les épisodes moins efficaces.

 

C’est donc sur l’action et la violence que se repose Mayor of Kingstown afin de cacher le manque cruel d’idées pour dénoncer et étayer son propos. Il n’y a aucune substance dans cette saison, un peu à l’instar d’un mauvais slasher où tous les personnages meurent les uns après les autres sans but précis. Certes c’est par moment justifié par des rencontres et des personnages mais c’est amené avec de gros sabots narratifs qui ne permettent pas de prendre malin plaisir. Pour couronner le tout et comme dans la saison précédente, Mayor of Kingstown aime ajouter un peu d’humour noir. Si cela fonctionne très très bien dans Tulsa King, cela n’a plus vraiment de sens ou sa place dans cette saison 2 de Mayor of Kingstown. Les blagues sont de mauvais goût et sortent le spectateur de tout ce que la série veut raconter de plus profond. 

 

Visuellement cela reste efficace et c’est bien l’un des plus gros atouts de la série. L’utilisation du côté ultra sombre de Kingstown est ici soignée et permet de valoriser un casting qui tente de faire de son mieux. A cause d’une saison complètement différente de la première en termes d’intrigues, de ton et d’énergie, la série perd complètement ce qui faisait son charme en route. Je ne sais pas si une saison 3 est prévue pour le moment et si Jeremy Renner, qui a perdu une jambe cet hiver, pourra reprendre son rôle. 

 

Note : 3.5/10. En bref, un scénario qui détruit ce que la saison 1 avait fait de mieux afin d’accentuer la violence. Tout cela se fait au détriment d’un récit plus profond et d’une critique du système américain qui était intéressante en saison 1. 

Prochainement sur Paramount+

 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
À propos
delromainzika

Retrouvez sur mon blog des critiques de cinéma et de séries télé du monde entier tous les jours
Voir le profil de delromainzika sur le portail Overblog

Commenter cet article