Curb Your Enthusiasm (Saison 12, 10 épisodes) : Larry et son nombril nous quittent

Curb Your Enthusiasm (Saison 12, 10 épisodes) : Larry et son nombril nous quittent

Je dois avouer que j’ai du mal à me dire que ces dix épisodes étaient les derniers de Curb Your Enthusiasm. Que la série n’aura pas de saison 13. Curb Your Enthusiasm a toujours été une comédie singulière et originale qui sort tellement des sentiers battus qu’elle va terriblement me manquer. En même temps, après avoir incarné pendant presque vingt ans le même personnage, Larry David a peut-être raison de raccrocher. La saison 12 dans sa globalité est très loin d’être la meilleure saison de Curb Your Enthusiasm. Le premier épisode était hilarant (ne serait-ce que pour la mug face de Larry imitant celle de Donald Trump). Mais la saison aura été en dent de scie, comme si Curb Your Enthusiasm s’était grippée par moment par son incapacité à faire des adieux. Mais le dernier épisode de la série est tellement brillant qu’il fait écho à ce que la série a toujours fait de bien : la comédie grinçante. La série fait ses adieux façon Seinfeld et l’on sent que cela a été fait un peu au dernier moment mais c’est aussi ça qui rend cet épisode si unique. 

 

Le clin d’oeil à Seinfeld est forcément là pour amuser mais il vient nous rappeler que Curb Your Enthusiasm est liée à Seinfeld. Vingt-quatre ans que l’on suit Larry dans ses aventures et 120 épisodes ce n’est pas rien. Larry a fait partie de la vie plus longtemps que de nombreuses séries. Difficile de savoir comment lui dire au revoir à travers mes mots. L’hommage au series finale de Seinfeld est bien senti. Je sais que ce final n’est pas du goût de tous les fans de la comédie des années 90. Larry est accusé et condamné à un an de prison ferme pour avoir donné de l’eau à des votants qui attendaient sous la canicule d’Atlanta. Il y a une loi en Géorgie, aussi absurde soit-elle qui l’interdit. Dean Norris (Breaking Bad) incarne alors le juge qui le condamne. Tout ça est une sacrée farce amusante qui rappelle aussi quand Curb Your Enthusiasm était à son sommet. Plutôt que de pourrir en prison, Larry est sauvé par Jerry Seinfeld (car un juré n’avait pas respecté le confinement). 

 

Singer Seinfeld aurait pu avoir l’effet inverse mais c’est tellement cynique et grinçant que Curb Your Enthusiasm prouve qu’elle n’a pas perdu de son mordant. Le reste de la saison manque parfois d’idées pour se renouveler. On sent que les scénaristes ont à la fois l’envie de raconter encore des aventures pendant des années autour de ce personnage et qu’ils ne savent pas du tout quoi faire pour nous conduire petit à petit vers la conclusion inévitable. Conclure l’histoire de notre anti-héros à la fois justifier et goujat est donc une façon de conclure aussi une partie de l’histoire de la télévision américaine. Curb Your Enthusiasm n’a jamais été une sitcom comme les autres mais plutôt l’anti-sitcom. Cette série culte n’est peut-être pas très connue dans nos contrées mais j’espère que cela donnera envie de rattraper ces 120 épisodes à quelqu’un un jour. Curb Your Enthusiasm vaut tellement plus que beaucoup de comédies actuellement diffusées. La meilleure conclusion c’est que Larry « déteste tout le monde mais commence à s’aimer lui-même ». Comme une façon d’offrir la conclusion attendue d’un personnage autant détestable que génial. 

 

Note : 7/10. En bref, une saison en dent de scie mais un final délicieux. 

Prochainement en France

 

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