Critiques Séries : High Potential. Saison 1. Episode 2. Dancers in the Dark.

Critiques Séries : High Potential. Saison 1. Episode 2. Dancers in the Dark.

High Potential // Saison 1. Episode 2. Dancers in the Dark.

 

L’épisode 2 de la saison 1 de High Potential, intitulé "Dancers in the Dark", n’a pas vraiment réussi à me captiver. En tant qu’adaptation américaine de la série française HPI, cette version semble souffrir d’un manque d’audace et de profondeur. Après avoir regardé cet épisode, j’ai eu le sentiment de me retrouver face à un énième drame policier classique, typique des productions d’ABC, bien loin de l’originalité et de la fraîcheur que propose la série française. Dès le premier épisode, on assiste à la mise en place d’un duo classique de la série policière : un flic de terrain et une consultante excentrique mais brillante. Dans cet épisode 2, cette dynamique se renforce avec la collaboration entre Karadec, un policier rigide et méthodique, et Morgan, la consultante intuitive et imprévisible. Bien que leur relation évolue, notamment grâce à la confiance croissante de Karadec envers Morgan, cela ne parvient pas à véritablement surprendre. 

 

Les dialogues sont ponctués de blagues et de piques qui, bien que divertissantes, semblent mécaniques et trop prévisibles. C’est un schéma que l’on retrouve dans beaucoup de séries américaines du même genre. ABC n’innove pas, elle recycle. Certes, voir Karadec soutenir Morgan lorsqu’elle traverse des moments difficiles montre une belle progression de leur relation, mais tout cela reste trop convenu et manque d’authenticité. On sait d’avance que, malgré leurs différences, ils finiront par devenir un duo inséparable, comme tant d’autres avant eux. L’épisode tente de créer des moments d’émotion intense, notamment lorsque Morgan est confrontée à la mort d’un enfant. Cette scène aurait pu être poignante, mais elle est traitée de manière trop superficielle. La douleur de Morgan est présente, mais le traitement de cette souffrance manque de nuances et de subtilité. L’écriture reste dans des sentiers battus, ne parvenant pas à capturer la véritable profondeur émotionnelle de la situation. 

 

Le potentiel de ce moment est étouffé par des dialogues qui cherchent à tout expliquer, là où un peu de silence et d’introspection auraient peut-être permis de toucher davantage les spectateurs.  En comparaison, HPI parvient, dans des scènes similaires, à jouer sur l’humour noir et la vulnérabilité de son héroïne pour rendre ces moments à la fois légers et profondément humains. Cette capacité à équilibrer le drame et l’humour fait cruellement défaut à High Potential, qui se contente d’un ton trop policé et formaté pour plaire à un large public sans prendre le moindre risque. Si l’épisode est relativement fade sur le plan de l’enquête principale, l’intrigue secondaire autour de la disparition de Roman, l’ex-compagnon de Morgan, parvient à susciter un peu plus d’intérêt. Morgan est convaincue que Roman n’a pas abandonné sa famille de son propre gré, et cette croyance affecte profondément sa relation avec sa fille Ava, qui, quant à elle, est persuadée du contraire. 

 

Cette dynamique mère-fille est peut-être la partie la plus prometteuse de l’épisode, apportant une tension psychologique intéressante. Vers la fin de l’épisode, un nouvel indice sur la disparition de Roman relance cette intrigue et donne un peu d’espoir que High Potential pourrait finalement explorer des thématiques plus complexes et nuancées. Pourtant, même ici, l’écriture reste trop explicative, trop facile, là où un peu plus de mystère et de subtilité auraient pu captiver davantage. Il est difficile de ne pas comparer cette adaptation américaine à la série française originale HPI. Alors que cette dernière séduit par son ton décalé, son humour osé et la complexité de son héroïne, High Potential s’enlise dans les conventions des séries policières américaines. Morgan, bien que toujours charismatique, semble être une version trop édulcorée de son homologue française. Là où HPI ose jouer avec les codes et nous propose une héroïne à la fois excentrique et profondément humaine, High Potential se contente de lisser les aspérités pour coller à une formule éprouvée, mais déjà trop vue. 

 

L’aspect excentrique de Morgan est dilué, ses moments de faiblesse trop vite survolés, et la dynamique entre les personnages semble manquer de cette alchimie presque chaotique qui faisait tout le sel de la version française. En résumé, cet épisode 2 de High Potential m’a laissé sur ma faim. Bien qu’il y ait quelques bons moments, notamment dans la relation entre Morgan et sa fille, l’ensemble reste trop formaté, trop prévisible. ABC nous livre ici un produit calibré pour le grand public, sans véritable prise de risque, et très loin de la fraîcheur et de l’originalité de HPI. Il reste à espérer que les prochains épisodes sauront apporter un peu plus de profondeur et d’audace. Pour l’instant, cette adaptation manque cruellement de saveur et peine à se démarquer du flot des séries policières habituelles.

 

Note : 4.5/10. En bref, trop juste pour marquer les esprits. C’est sympathique à certains moments mais loin d’être indispensable. 

Prochainement sur Disney+ sous le nom HPI USA

 

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