The Penguin (Mini-series, épisode 1) : digne héritier des Sopranos ? 

The Penguin (Mini-series, épisode 1) : digne héritier des Sopranos ? 

La sortie du premier épisode de la mini-série The Penguin a suscité des attentes élevées, notamment en raison de la performance très attendue de Colin Farrell dans le rôle-titre. Toutefois, après avoir visionné cet épisode, je ne peux m'empêcher de m'interroger sur l'enthousiasme généré par certains critiques. Comparer cette série aux mastodontes de la télévision tels que The Sopranos ou Breaking Bad me paraît non seulement injustifié, mais aussi complètement à côté de la plaque. Bien que Farrell soit un acteur talentueux, reconnu pour sa capacité à se fondre dans ses rôles, son interprétation de Oswald Cobblepot dans cet épisode laisse franchement à désirer. D’accord, son travail physique – à travers le costume et les prothèses – est indéniable, mais qu'en est-il de la profondeur émotionnelle ? Là où James Gandolfini incarnait un Tony Soprano complexe et charismatique, Farrell semble prisonnier d’un rôle qui ne lui permet pas de briller. 

 

Série spin-off du film The Batman de Matt Reeves centrée sur l'ascension de Pingouin dans le monde criminel de Gotham City.

 

Cobblepot apparaît comme un personnage peu charismatique, incapable d'apporter la richesse ou la nuance qui faisaient le succès des anti-héros dans d'autres séries comme The Sopranos ou Breaking Bad. On peut se demander si le problème ne vient pas avant tout de l’écriture. Dès les premières minutes, l'intrigue peine à capter l'attention, oscillant entre clichés et scènes mal construites. À un moment, on voit The Penguin tirer sur des enfants qui tentent de voler sa voiture, pour ensuite en faire l’un de ses acolytes… Quelle incohérence ! Cette situation, qui manque cruellement de réalisme, nuit à la crédibilité de l'histoire et fragilise encore plus l'ensemble du récit. L’un des points forts de l’univers de Batman est indéniablement son décor : Gotham. Toujours sombre, oppressant et inquiétant, la ville a toujours joué un rôle essentiel dans la mythologie du Chevalier Noir. Dans cet épisode de The Penguin, Gotham garde ce côté sombre et mystérieux, mais certaines scènes nous transportent de manière inattendue vers la banlieue verdoyante et paisible en dehors de la ville. 

 

Ce contraste, bien que potentiellement intéressant sur le papier, déroute davantage qu’il n’enrichit le récit. On se demande réellement pourquoi un personnage aussi dissonant que The Penguin, un criminel défiguré et impitoyable, se retrouve à déambuler dans ces rues proprette de banlieue. Cela brise la cohérence visuelle et émotionnelle de la série. Il aurait sans doute été plus judicieux de concentrer toute l’action dans les entrailles de Gotham, ce lieu où les ombres règnent en maîtres, pour maintenir l'atmosphère lugubre qui fait partie intégrante de cet univers. L'un des aspects les plus frustrants de la réception de cette série est la comparaison avec The Sopranos. Mettons les choses au clair : The Sopranos est une série ayant marqué un tournant dans l'histoire de la télévision. Comparer une mini-série comme The Penguin à ce chef-d'œuvre est non seulement injuste, mais aussi inapproprié. L’épisode pilote de The Sopranos introduisait de manière brillante Tony Soprano, un personnage complexe, à la fois impitoyable et vulnérable, que l’on apprenait à comprendre au fil des épisodes. 

 

Rien de tel dans The Penguin. Ce premier épisode n'offre qu'une introduction superficielle au personnage, sans véritable enjeu ni subtilité. En d'autres termes, The Penguin ne parvient pas à saisir l’essence d’un anti-héros captivant, contrairement à d'autres séries récentes comme Better Call Saul ou Succession qui, elles, ont su planter le décor avec des pilotes percutants. Un autre problème majeur de cet épisode réside dans le manque de profondeur des personnages secondaires. Aucune des figures introduites, à l’exception peut-être de The Penguin, ne semble avoir une réelle consistance. Ce n’est pas nécessairement la faute des acteurs, mais plutôt celle de l’écriture qui ne leur donne rien de substantiel à jouer. Par exemple, le jeune sidekick que Cobblepot prend sous son aile n’est ni crédible ni intéressant. Son rôle dans l'intrigue apparaît comme un artifice, sans réelle justification narrative. Alors, que peut-on espérer pour la suite de la série ? Bien que ce premier épisode laisse un goût amer, il ne faut pas tirer de conclusions hâtives. Il est encore possible que The Penguin trouve son rythme dans les épisodes suivants. 

 

Le potentiel existe, surtout si l'on se concentre davantage sur la montée en puissance de Cobblepot et sur ses interactions avec d'autres personnages de Gotham. Cela dit, pour que la série puisse réellement s’imposer dans le paysage télévisuel, elle devra dépasser ces erreurs initiales. Il faut plus de cohérence dans l’écriture, un développement plus abouti des personnages secondaires, et surtout une intrigue qui ne tombe pas dans les pièges du déjà-vu ou de l’invraisemblance. En résumé, ce premier épisode de The Penguin est loin de tenir ses promesses. Colin Farrell, malgré son engagement physique dans le rôle, n’a pas de quoi véritablement briller. L'écriture souffre d’un manque cruel de subtilité, les personnages secondaires sont à peine esquissés, et l’intrigue paraît souvent forcée. Comparer cette série à des monuments télévisuels est njuste pour ces œuvres qui ont su maîtriser l'art du storytelling dès leurs premier épisode. Espérons que la suite saura redresser la barre.

 

Note : 2/10. En bref, ennuyeux, pas charismatique pour un sou et assez mal introduit. Reste le travail de prothèse très réussi. 

Disponible sur max

 

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delromainzika

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C
Après avoir vu l'épisode et lu la critique que tu en as faite, je trouve le 2/10 un peu dur.<br /> J'ai l'impression que l'on fait payer à la série la comparaison hasardeuse de certains journalistes avec des monuments de la télé. La série n'en demandait pas tant. On ne fera plus les Soprano ou Breaking Bad. <br /> <br /> Si on prend cette série pour ce qu'elle est, le potentiel est là et on pourrait se retrouver avec un très bon show.<br /> De plus, il n'est jamais très simple de convaincre dès le premier épisode... Affaire à suivre.
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D
Ah mais je vais regarder la suite car oui, il y a du potentiel mais ce premier épisode ne fonctionne pas pour moi. J'ai trouvé le rythme assez mal fichu. On verra avec les prochains épisodes
Z
merci pour cette revue <br /> bon mercredi
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