17 Octobre 2024
The Penguin // Mini-series. Episode 4. Cent’anni.
Dans la mini-série The Penguin, l’épisode 4, intitulé « Cent’anni », nous plonge dans un récit plus sombre et introspectif, axé sur le personnage de Sofia Falcone. Après plusieurs épisodes qui développent les intrigues de pouvoir à Gotham, cet épisode se concentre sur le passé de Sofia, marquant une pause dans l’avancement de l’histoire principale. Même si certains pourraient y voir un ralentissement, il s'agit d'une étape essentielle pour comprendre les motivations profondes des personnages. L'un des aspects les plus frappants de cet épisode est l'utilisation du flashback pour explorer les dix dernières années de la vie de Sofia. Nous la retrouvons à l'hôpital psychiatrique d'Arkham, un lieu central dans l’univers de Gotham, souvent utilisé comme un symbole de la folie sous-jacente qui afflige la ville et ses habitants. Le traitement qu’elle y subit est une véritable tragédie, la trahison de sa propre famille ne faisant qu’ajouter à son désespoir.
Ce voyage dans le passé permet de comprendre la cruauté de sa famille à son égard et la façon dont elle a été broyée par un système qui se veut impitoyable. Sofia n’est pas simplement une criminelle avide de pouvoir ; elle est une victime des jeux de pouvoir qui l’entourent. Cela confère au personnage une certaine humanité, malgré son comportement souvent impitoyable. Cependant, l’épisode n’est pas seulement une plongée dans le drame personnel de Sofia. Il illustre également la manière dont certains personnages secondaires, tels que le Dr. Ventress ou Dr. Rush, apportent une touche presque caricaturale à l’univers de Gotham. Leur exagération peut, à certains moments, sembler détonner avec l’aspect plus réaliste de la série jusqu’ici. Mais cela sert aussi à rappeler que, malgré son apparence de série mafieuse réaliste, The Penguin reste avant tout un dérivé du monde de Batman, où la folie et l’exagération sont monnaie courante.
L’un des défis majeurs de cet épisode est son positionnement dans l’arc narratif global de la série. Après un épisode 3 riche en action et en développement des intrigues, l’épisode 4 peut paraître comme une pause inattendue. Le retour en arrière, bien que fascinant, interrompt le rythme de la série, ce qui peut frustrer certains spectateurs. Il s’agit du second épisode consécutif à utiliser abondamment les flashbacks, ce qui donne l’impression que l’intrigue principale est temporairement mise de côté. Le choix d'enchaîner deux épisodes axés sur les passés respectifs de Victor et Sofia est risqué. Si l’épisode 3 parvenait à tisser habilement le passé et le présent de Victor, « Cent’anni » se concentre presque exclusivement sur Sofia. Cela fonctionne parfaitement pour approfondir son personnage, mais au détriment de l’avancement des autres intrigues, notamment celle d'Oz, alias le Pingouin, qui est laissée en suspens.
Ce qui ressort de cet épisode, c'est la capacité de The Penguin à jouer sur deux tableaux. D'un côté, la série s’efforce de rester ancrée dans une réalité crue, où la folie des criminels n'est pas issue de super-pouvoirs, mais bien d’un monde brisé par l’injustice sociale et les luttes de pouvoir. De l'autre, elle n’hésite pas à introduire des éléments plus excentriques, presque fantastiques, propres à l'univers de Gotham. Dans « Cent’anni », nous assistons à un basculement plus prononcé vers cet aspect exagéré de Gotham, notamment avec la représentation d’Arkham. Cela peut déplaire à ceux qui appréciaient le réalisme sombre et terre-à-terre des premiers épisodes. Mais personnellement, j’apprécie cette capacité de la série à se réinventer sans perdre de vue son ADN. En tant qu’épisode, « Cent’anni » est bien écrit et excellemment interprété par Cristin Milioti, qui donne vie à une Sofia vulnérable et redoutable à la fois. Toutefois, son placement dans la série est discutable.
En effet, après l'intensité dramatique du précédent épisode, cette pause narrative semble trop longue. Il aurait peut-être été plus judicieux de l’intégrer plus tôt ou de la mêler davantage avec les événements du présent. Cela dit, l’épisode parvient à offrir une recontextualisation de certaines scènes passées, notamment dans les conversations entre Sofia et Oz. Ce genre de détail narratif est précieux pour rendre l’histoire plus cohérente et étoffée, en particulier dans un format de mini-série. La série a bien ancré son récit dans une période précise, ce qui permet de maintenir une continuité dans la temporalité des événements. « Cent’anni » est un épisode complexe, à la fois fascinant et frustrant. Il réussit à donner une profondeur nouvelle à Sofia Falcone, un personnage clé de The Penguin, tout en nous éloignant temporairement des intrigues principales. Bien que cette pause narrative puisse irriter certains spectateurs, elle n'en demeure pas moins essentielle pour comprendre les dynamiques qui s'installent à Gotham.
En somme, cet épisode fait avancer la série sur un plan psychologique tout en mettant en lumière les souffrances endurées par Sofia. Mais il est temps que The Penguin revienne à l’action et à l’affrontement entre Oz et ses rivaux, car la patience des spectateurs pourrait ne pas durer éternellement.
Note : 7/10. En bref, The Penguin délivre une fois de plus un épisode solide.
Disponible sur max
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