Critiques Séries : 9-1-1. Saison 8. Episode 5.

9-1-1 // Saison 8. Episode 5. Masks.

Le dernier épisode de 9-1-1, intitulé « Masks », prouve une fois de plus que cette série sait parfaitement se réinventer, surtout quand il s’agit de célébrer Halloween. Cet épisode parvient à équilibrer divertissement pur et dilemmes relationnels profonds, tout en gardant un ton léger et immersif. Loin des épisodes dramatiques habituels, cet épisode se concentre sur les contrastes – entre famille choisie et famille biologique, entre responsabilités et compromis, et entre moments de fête et introspection. À la différence de Chicago Med, qui a tenté sans grand succès d’adopter la thématique d’Halloween cette semaine, 9-1-1 en a fait un épisode mémorable en exploitant au maximum le potentiel de la fête. Les cas présentés dans « Masks » sont tous inspirés de Halloween, et les scénaristes ne cachent pas leur enthousiasme. On sent la créativité derrière chaque intervention et chaque costume, créant une atmosphère de mystère teintée d’humour. 

On est plongé dans un épisode où les éléments festifs rappellent pourquoi les téléspectateurs adorent Halloween : l’originalité des scénarios, l'ambiance ludique et l’adrénaline. Bien que cet épisode ne soit pas parfait, il parvient à divertir, ce qui reste le but premier d’un bon divertissement. L'épisode met en lumière la complexité des relations familiales, notamment à travers Hen et Buck. Hen, par exemple, doit trouver un équilibre entre sa carrière de secouriste et sa vie de famille. Son épouse Karen commence à exprimer son mécontentement face à la priorisation constante des « grands moments » de son travail sur leur vie familiale. Pour Hen, sa vocation passe avant tout, mais Karen lui rappelle que leur famille a aussi besoin de son attention. Cette dynamique reflète un dilemme que de nombreux premiers intervenants vivent quotidiennement : comment concilier travail et vie de famille sans sacrifier l’un ou l’autre ? L’épisode réussit à montrer que bien qu’un compromis soit essentiel, l’équilibre parfait entre les deux n’est pas toujours facile à trouver.

Quant à Buck, la question du couple est posée de manière différente. Est-ce que son nouveau petit ami Tommy est là pour s’intégrer à son cercle intime, ou restera-t-il un simple outsider dans cette famille que Buck a choisie ? Cette question n’a pas encore de réponse claire, mais cet épisode nous montre que l’importance de cette interrogation se fera de plus en plus pressante. Le groupe d’amis de Buck est une « famille choisie » et cela implique une proximité et une loyauté qui ne se construisent pas du jour au lendemain. L’épisode « Masks » joue avec les perceptions et montre une relation intrigante entre Buck, Eddie et Tommy, laissant entendre la possibilité d’un triangle amoureux à peine dissimulé. Le lien entre Eddie et Buck s’est développé au fil des saisons pour devenir central, renforcé par leur vécu commun et leur compréhension mutuelle. Tommy, malgré ses qualités, reste un personnage secondaire dans cette dynamique. Sa gentillesse et son soutien à Buck sont appréciables, mais ils ne suffisent pas à combler le fossé émotionnel entre lui et Eddie. 

En effet, la série met en lumière que même si Tommy fait tout pour intégrer la vie de Buck, Eddie reste celui qui comprend réellement Buck. L’épisode souligne aussi l’évolution de Buck après les défis qu’il a affrontés, le rendant plus attentif et introspectif dans ses relations. La façon dont Eddie et Buck se connectent, même sur des détails comme l’histoire absurde de la « malédiction », montre une complicité que Tommy ne peut égaler. Cela renforce l’idée que Tommy, malgré ses efforts, restera un « outsider » dans la vie de Buck. L’épisode « Masks » aborde également la dimension personnelle d’Eddie, un père qui doit naviguer entre son passé et ses aspirations pour son fils. Depuis que Christopher n’est plus sous sa garde, Eddie a dû apprendre à exister pour lui-même, une démarche qui le rend plus humain et vulnérable. Il semble que l’intrigue veuille le guider vers une acceptation de ses propres imperfections et des blessures héritées de son enfance. 

En explorant son propre vécu familial, il pourrait devenir un père encore plus présent pour Christopher. Cette progression pourrait apporter un éclairage intéressant sur les défis de la parentalité, suggérant qu’un parent doit d’abord affronter ses propres failles pour mieux accompagner ses enfants. Malgré des sujets aussi sérieux, 9-1-1 parvient à conserver une ambiance légère et amusante pour Halloween. L'épisode « Masks » se démarque par des scènes décalées, où costumes et moments effrayants se mêlent au drame personnel des personnages. Le succès de cet épisode repose sur cet équilibre entre les moments d’intensité et les scènes plus légères. Même si les intrigues amoureuses et familiales sont importantes, elles sont toujours entrecoupées de scènes qui rendent hommage à l’esprit d’Halloween, rappelant que la série sait aussi s’amuser.

En fin de compte, cet épisode montre que 9-1-1 maîtrise l’art de surprendre son public. La série ne craint pas d’aborder des thématiques complexes tout en gardant un ton accessible et divertissant. « Masks » est un excellent exemple d’un épisode qui sait capturer l’esprit d’une fête tout en explorant les dilemmes de ses personnages de manière subtile et nuancée. Avec une exécution bien pensée et des personnages attachants, cet épisode nous rappelle pourquoi 9-1-1 continue de captiver son public saison après saison.

Note : 7/10. En bref, un épisode d’Halloween réussi. 

Prochainement sur M6