19 Octobre 2024
High Potential // Saison 1. Episode 4. Survival Mode.
L’épisode 4 de High Potential, intitulé "Survival Mode", s’inscrit dans la continuité des épisodes précédents avec un schéma procédural bien rodé, mais sans grand éclat. Malgré des tentatives pour approfondir les personnages et leurs relations, la série reste en deçà de l’énergie, de l’humour et de l’efficacité de la version française, HPI. Une fois de plus, l'adaptation américaine ne parvient pas à capturer le ton fun et irrévérencieux qui fait la force de l'original, se contentant d'un confort procédural qui manque cruellement d'audace. Dans cet épisode, Morgan se trouve particulièrement affectée par l’enquête, car elle s’identifie fortement à la mère désespérée à la recherche de ses enfants disparus. Ce lien personnel donne à l’affaire une dimension émotionnelle plus profonde pour notre héroïne, mais cela ne suffit pas à rendre l’intrigue véritablement captivante.
Le scénario reste relativement prévisible : une mère soupçonnée d’avoir fait du mal à ses enfants, une équipe de policiers partagée entre devoir professionnel et empathie, et une conclusion qui, bien que chargée en émotion, ne parvient pas à surprendre. Morgan, en tant que mère de deux enfants, se projette naturellement dans cette femme qui vit la terreur de perdre sa famille. Ce parallèle entre l’enquête et son propre passé, marqué par la disparition de son mari Roman, donne un peu plus de profondeur à son personnage. Cependant, cette intrigue reste trop classique dans l’univers des séries policières, et la série ne parvient pas à exploiter pleinement le potentiel dramatique de cette situation. L’un des principaux fils conducteurs de cet épisode est à nouveau le conflit entre Morgan et Karadec. Alors que Morgan se laisse submerger par ses émotions et s’implique personnellement dans l’enquête, Karadec, lui, cherche à rester rationnel et à considérer toutes les pistes, y compris celle qui met la mère des enfants au centre des soupçons.
Ce désaccord entre eux est devenu une sorte de motif récurrent dans la série : d’un côté, Morgan suit son intuition et ses émotions, de l’autre, Karadec s’en tient à la rigueur de son métier de policier. Bien que cela soit compréhensible et réaliste, le problème est que cette dynamique commence à tourner en rond. La série semble incapable de faire évoluer cette relation au-delà de ce schéma répétitif : Morgan agit impulsivement, Karadec la réprimande, et à la fin, ils trouvent un terrain d’entente. Dans cet épisode, malgré leurs divergences, Karadec finit par soutenir Morgan dans ses choix risqués, renforçant ainsi leur partenariat naissant. Cette évolution est appréciable, mais elle arrive de manière trop prévisible pour réellement surprendre. Un des grands défauts de High Potential réside dans sa difficulté à trouver sa propre voix. Comparée à la version française, qui brille par ses personnages hauts en couleur et son humour décalé, cette adaptation américaine semble jouer la carte de la prudence. Tout est trop lisse, trop calibré, sans véritable prise de risque.
Même dans cet épisode où l’émotion est au cœur de l’intrigue, la série semble hésiter à aller plus loin, à explorer vraiment la psyché de ses personnages et à proposer quelque chose de plus percutant. La force de HPI réside dans l’originalité de son personnage principal, Morgane Alvaro, une héroïne excentrique et imprévisible, ce qui contraste radicalement avec la version américaine. Morgan Gillory, bien que touchante dans sa détermination, ne possède pas cette exubérance qui fait le charme de l’originale. Elle est plus contenue, plus sérieuse, ce qui rend la série plus formatée et moins mémorable. On regrette cette absence de folie douce qui caractérisait HPI et qui aurait pu donner une toute autre dimension à cette adaptation. L’épisode 4 met en avant l’évolution de la relation entre Morgan et Karadec, qui, malgré leurs désaccords, commencent à véritablement se faire confiance. Ce partenariat en construction est un des points positifs de la série, et cet épisode le souligne bien. Lorsque Morgan prend des risques pour résoudre l’enquête, Karadec est là pour la soutenir, même si cela va à l’encontre de sa nature prudente.
La scène où il lui remet son badge symbolise cette confiance grandissante entre eux, un moment touchant, mais qui arrive trop tard pour réellement redynamiser leur dynamique. Cette évolution aurait pu être plus marquante si la série avait su apporter plus de subtilité et de complexité à leur relation. À ce stade, on a l’impression d’avoir déjà tout vu : une relation de partenaires policiers qui se querellent mais finissent toujours par se réconcilier. Ce manque d’originalité nuit à l’impact de cet épisode, qui, malgré ses bonnes intentions, ne parvient pas à sortir des sentiers battus. En conclusion, l’épisode 4 de High Potential s’inscrit dans la droite lignée des précédents, avec un procédural bien huilé mais sans réelle saveur. Malgré des efforts pour approfondir les personnages, notamment à travers le lien émotionnel de Morgan avec l’enquête, la série continue de souffrir de son manque d’audace et de personnalité. Comparée à l’originale HPI, cette adaptation reste trop sage, trop formatée, manquant cruellement de l’étincelle qui pourrait la rendre inoubliable.
Si vous cherchez un divertissement policier confortable, High Potential remplit son rôle, mais si vous espérez retrouver l’esprit fun, décalé et irrévérencieux de HPI, vous risquez d’être déçu. La série montre des signes d’amélioration, notamment dans la relation entre Morgan et Karadec, mais il lui reste encore un long chemin à parcourir pour se hisser au niveau de son modèle français.
Note : 4.5/10. En bref, la série continue sur sa lignée. Si l’héroïne reste sympathique, l’ensemble manque de la folie de la version originale.
Prochainement sur Disney+ sous le nom HPI USA
Retrouvez sur mon blog des critiques de cinéma et de séries télé du monde entier tous les jours
Voir le profil de delromainzika sur le portail Overblog