Critiques Séries : Accused (US). Saison 2. Episodes 7 et 8 (fin de saison)

Accused (US) // Saison 2. Episodes 7 et 8. Eugene’s Story / Megan’s Story.

SEASON FINALE

Alors que la deuxième saison de Accused s’achève avec ses deux derniers épisodes, il est difficile de ne pas ressentir une pointe de déception. Les épisodes 7 et 8, qui avaient le potentiel de clôturer la saison sur une note forte et mémorable, s'avèrent bien en deçà des attentes. La série, qui avait brillamment captivé son audience lors de sa première saison avec des récits percutants et des personnages nuancés, semble ici vaciller dans son rythme et son exécution. Revenons ensemble sur ces deux épisodes et les raisons de cette déception.

L’avant-dernier épisode, intitulé « Eugene’s Story », promettait beaucoup sur le papier. Avec Ken Jeong en tête d’affiche dans un rôle dramatique, le spectateur pouvait espérer une performance émotive et captivante. Malheureusement, malgré les efforts évidents de Jeong, l’épisode peine à convaincre. L'intrigue, centrée sur un homme pieux confronté à son passé et à une situation tragique, manque cruellement de profondeur. Le scénario, trop linéaire, ne parvient pas à nous surprendre ou à nous engager émotionnellement. Les personnages secondaires, comme Grace (interprétée par Jamie Chung), souffrent d’un manque flagrant de développement. Grace, censée incarner une femme tourmentée par son passé, reste désespérément plate, ce qui rend difficile toute connexion avec elle. Sa relation avec Eugene manque de la chimie et de l’intensité nécessaires pour que l’on se sente réellement investi.

Le grand antagoniste, Rex, est tout aussi décevant. Avec son tatouage caricatural et son rôle unidimensionnel, il n’apporte aucune complexité ou profondeur à l’histoire. Là où Accused brillait autrefois par sa capacité à explorer la moralité et les zones grises, cet épisode se contente d’un récit prévisible et sans saveur. On reste sur notre faim, regrettant que les thématiques religieuses et morales soient survolées plutôt que réellement explorées.

Si « Eugene’s Story » échoue par sa banalité, « Megan’s Story », le dernier épisode de la saison, choisit une approche radicalement différente… et tout aussi problématique. Plongeant dans un futur proche où les robots humanoïdes sont omniprésents, l’épisode flirte avec la science-fiction, mais échoue à équilibrer créativité et cohérence narrative. L’histoire de Megan, une femme ambitieuse et détestable à souhait, aurait pu offrir un final audacieux et marquant. Cependant, l’épisode s’enlise dans une surenchère de drames personnels et de décisions absurdes. Megan est présentée comme une figure narcissique et manipulatrice, incapable de maintenir une relation humaine authentique. Si son personnage est riche en nuances négatives, l’épisode se concentre davantage sur ses défauts que sur une exploration approfondie de ses motivations ou de son humanité.

L’intrigue secondaire impliquant un robot sexuel nommé Eve frôle le ridicule. Certes, elle soulève des questions pertinentes sur l’intelligence artificielle, la solitude, et la place de la technologie dans nos vies, mais le traitement reste trop superficiel. L’histoire se perd dans un mélange d’émotions surjouées et de rebondissements peu convaincants. La décision de Megan de « surprendre » son mari avec une grossesse non discutée est un autre exemple d’une intrigue qui sacrifie la crédibilité pour le choc. Le meurtre de John par Megan, suivi de sa manipulation pour éviter les conséquences, aurait pu être un moment fort. Pourtant, cela finit par ressembler à un exercice cynique visant à choquer sans offrir de véritable réflexion sur les thèmes abordés.

Dans l’ensemble, ces deux épisodes mettent en lumière les problèmes récurrents de cette saison 2. Accused semble avoir perdu l’équilibre subtil entre émotion, tension narrative et réflexion sociale qui avait fait la force de sa première saison. Trop souvent, les épisodes oscillent entre le banal et l’extravagant, sans trouver un juste milieu. Le casting, pourtant talentueux, n’a pas été exploité à son plein potentiel. Ken Jeong, Jamie Chung, et d’autres acteurs auraient pu briller si les scénarios leur avaient donné des personnages plus consistants et des dialogues plus incisifs. À la place, ils se retrouvent enfermés dans des récits qui manquent de mordant et d’originalité.

Alors que la saison 2 se termine sur une note mitigée, il est naturel de se demander ce que réserve l’avenir pour Accused. La première saison avait placé la barre très haut, et cette deuxième tentative semble prouver que maintenir une qualité constante dans un format anthologique est un défi de taille. Peut-être la série souffre-t-elle d’une production accélérée ou d’un manque de direction claire. Y aura-t-il une saison 3 ? Si oui, pourra-t-elle retrouver la magie de la première saison, ou est-ce que Accused restera une série à succès éphémère ? Seul l’avenir nous le dira. Pour l’instant, il est clair que cette deuxième saison, et en particulier ses derniers épisodes, n’a pas su tenir ses promesses. Une conclusion amère pour une série qui avait autrefois tant de potentiel.

Note : 4/10 et 2/10. En bref, une fin de saison vraiment décevante. 

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