Critiques Séries : Silo. Saison 2. Episode 5.

Critiques Séries : Silo. Saison 2. Episode 5.

Silo // Saison 2. Episode 5. Descent.

 

L’épisode 5 de la saison 2 de Silo s’aventure dans des territoires intrigants, mais peine à maintenir le rythme haletant des précédents épisodes. Si la série a brillamment su jongler entre mystères, intrigues politiques et tensions palpables, cet épisode-ci s’essouffle un peu, laissant une impression d’entre-deux. Un moment de transition nécessaire, certes, mais qui aurait gagné à offrir plus de substance. Cet épisode revient sur un élément central de l’univers de Silo : les reliques. Ces objets du monde d’avant, tantôt objets de convoitise, tantôt instruments de contrôle, sont une nouvelle fois au cœur des intrigues. La gestion des reliques reflète la manière dont le pouvoir manipule subtilement les masses : en tolérant de petites transgressions pour éviter de plus grandes révoltes. Cette stratégie est typique des régimes autoritaires, où chaque écart est surveillé et chaque élément potentiellement dangereux est rapidement neutralisé.

 

Dans cet épisode, les reliques prennent une nouvelle dimension. Leur symbolisme s’intensifie lorsque Carla, une des fugitives, échange un ancien bourbon contre un équipement qui aurait appartenu à Juliette. Cette transaction met en lumière un aspect fascinant : les reliques ne sont plus uniquement des vestiges du passé. Elles deviennent des objets de culte, des marqueurs d’une mémoire en construction autour des figures de résistance. Ce détail souligne l’échec partiel du système en place : malgré les efforts pour contenir l’histoire, celle-ci s’écrit en temps réel. La rigidité de l’ordre social est un thème omniprésent dans Silo, et cet épisode explore ses failles. Les luttes de pouvoir prennent un tournant inattendu avec la promotion de Sims en tant que juge et l’arrivée de Rick Amundsen à la tête de la sécurité.

Ce jeu de chaises musicales renforce l’idée que même au sommet, les personnages restent des pions dans une machine bien plus vaste qu’eux. Cependant, cette redistribution des rôles ne parvient pas à masquer le chaos sous-jacent. L’épisode illustre parfaitement comment un système aussi compartimenté finit par générer des zones d’ombre, même pour ses propres architectes. La découverte de plans montrant des lignes d’alimentation secrètes connectées à l’extérieur du silo illustre ce point. Ces lignes, révélées par le disque dur en possession de Lukas, bouleversent les certitudes de Bernard. Ce dernier, d’ordinaire si maître de ses plans, se retrouve face à des éléments échappant à son contrôle. Du côté des fugitifs, l’action se concentre sur une tentative d’évasion audacieuse, orchestrée grâce à un ancien système de câbles interdit par le Pacte. 

 

Si cette séquence propose des moments de tension, notamment avec l’assaut d’une foule manipulée par des agents déguisés, elle reste un peu prévisible dans sa mise en scène. On sent que cet épisode aurait pu approfondir davantage la psychologie des personnages ou leur dilemme moral face à leurs choix. L’un des points forts reste cependant la relation entre Carla et Walker. Leur dernier échange, empreint d’émotion, montre la force des liens humains dans un environnement aussi oppressant. Ce baiser d’adieu est une parenthèse douce-amère, un rappel que même dans la lutte, l’humanité trouve encore des instants de tendresse. Pendant ce temps, l’intrigue de Juliette dans Silo 17 avance à pas mesurés. Son état de santé se détériore, et ses recherches la mènent à une découverte troublante : l’homme qu’elle connaît sous le nom de Solo n’est pas celui qu’il prétend être. 

Ce retournement de situation est habilement interprété par Steve Zahn, dont la performance oscille entre vulnérabilité enfantine et colère terrifiante. Cette confrontation met en lumière une réalité glaçante : dans un monde où les règles sont aussi rigides, certains sont prêts à tout pour survivre, y compris à voler l’identité d’un autre. Le passé sombre de Solo, suggéré sans être explicité, laisse planer une aura de mystère et de danger. Si cet épisode manque de la tension dramatique et du souffle épique auxquels la série a habitué, il a le mérite d’approfondir les thématiques centrales de Silo. L’idée d’une hiérarchie qui se délite, d’un savoir cloisonné qui finit par se retourner contre ses gardiens, est omniprésente. Cependant, le rythme inégal et certaines scènes étirées atténuent l’impact global de l’épisode.

 

Cet épisode met également en lumière une dynamique essentielle : celle de la mémoire et de l’histoire. Que ce soit à travers les reliques, les récits déformés de Romeo et Juliette, ou la création de nouvelles légendes autour de figures comme Juliette, l’épisode montre à quel point la vérité est un enjeu dans cet univers. Et plus encore, il souligne combien le contrôle de cette vérité est fragile. Cet épisode de Silo pourrait être perçu comme un pas en arrière, un ralentissement frustrant dans une saison jusque-là captivante. Mais il serait injuste de le considérer comme un échec. Il pose des jalons importants pour la suite et creuse davantage les thèmes qui font la richesse de la série. Cependant, en tant qu’épisode individuel, il manque de l’énergie et de l’intensité nécessaires pour marquer durablement les esprits.

Si cet épisode laisse une pointe de déception, il suscite aussi l’espoir : celui d’une montée en puissance dans les épisodes à venir. Avec tant de tensions en cours — les mystères des silos, les luttes de pouvoir, et les questions existentielles sur l’extérieur —, la série a encore beaucoup à offrir.

 

Note : 5.5/10. En bref, un épisode transitoire qui laisse une point de déception.

Disponible sur Apple TV+

 

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