14 Janvier 2025
Will Cards // Saison 2. Episode 1. Con in 60 seconds.
Le premier épisode de la deuxième saison de Wild Cards promettait de donner un nouvel élan à une série qui avait laissé ses spectateurs sur une fin de saison 1 intrigante. Malheureusement, bien que cet épisode soit chargé en action et en rebondissements, il manque de cohérence et de profondeur, ce qui rend l’expérience frustrante à bien des égards. L’un des principaux problèmes de cet épisode est la succession de choix illogiques dans le scénario. Comment peut-on croire que des enquêteurs, présentés comme les meilleurs de leur domaine, soient incapables d’organiser la détention simultanée de Jacob et Zippo ? Cette incohérence nuit à la crédibilité de l’histoire et rend difficile de s’immerger pleinement dans l’univers de la série.
De plus, l’élément déclencheur de l’épisode – Ricky identifiant le meurtrier de Daniel à partir d’un enregistrement audio – semble trop rapide et commode, surtout après une saison entière passée à chercher cette information. Le résultat est une intrigue qui semble parfois bâclée, avançant de manière artificielle au détriment d’un développement réaliste. L’interprétation de certains personnages, notamment celle de Max Mitchell, laisse également à désirer. Son jeu, souvent excessif, frôle le caricatural et affaiblit des moments qui auraient dû être empreints de gravité ou de tension. Ce contraste est particulièrement flagrant lorsqu’elle partage l’écran avec Cole Ellis, joué par Giacomo Gianniotti. Bien que ce dernier parvienne à insuffler une certaine authenticité à son rôle, il est régulièrement freiné par des dialogues trop alambiqués ou une mise en scène peu convaincante.
Le personnage d’Ellis est d’ailleurs au cœur d’un des rares moments émouvants de l’épisode, lorsqu’il se confronte à la trahison de Max. Cette scène aurait pu être un point fort, mais elle est rapidement éclipsée par des choix narratifs clichés, comme sa décision prévisible de poursuivre leur collaboration malgré sa méfiance. L’épisode oscille entre des moments d’action effrénée et des passages qui s’étirent inutilement. L’ouverture sur une course-poursuite de rue est certes visuellement impressionnante, mais elle semble déconnectée du reste de l’intrigue. L’énergie initiale s’effondre rapidement au profit de scènes dialoguées qui ralentissent considérablement le rythme. Ces moments, souvent trop complexes ou verbeux, nuisent à la fluidité du récit.
Le flashback "24 heures plus tôt" est un bon exemple de cette gestion maladroite du rythme. Bien qu’il apporte un contexte utile, il alourdit l’épisode et donne l’impression que l’histoire se traîne sans avancer réellement. L’épisode aborde des thèmes intéressants, comme la quête de justice personnelle et les dilemmes moraux, mais ces idées restent en surface. Par exemple, l’utilisation du fameux oeuf de Fabergé comme élément central de l’intrigue aurait pu être un excellent prétexte pour explorer davantage les dynamiques de pouvoir et de trahison entre les personnages. Au lieu de cela, cet objet est réduit à un simple accessoire narratif, rapidement relégué à l’arrière-plan.
De même, l’implication d’une organisation criminelle dans les courses de rue aurait pu enrichir l’univers de la série. Cependant, cette intrigue secondaire est à peine effleurée, laissant le spectateur sur sa faim. Ce premier épisode avait toutes les cartes en main pour relancer la série sur de bonnes bases : des personnages complexes, une intrigue prometteuse, et une réalisation visuellement attrayante. Malheureusement, le manque de cohérence, les dialogues laborieux et les performances inégales affaiblissent l’ensemble. Je ne peux m’empêcher de comparer cet épisode à la fin de la première saison, qui, malgré ses défauts, avait su maintenir une tension dramatique et une intrigue captivante. Ici, on se retrouve face à un épisode qui semble plus préoccupé par l’accumulation de rebondissements que par le développement de son récit et de ses personnages.
Bien que je reconnaisse le potentiel de Wild Cards, ce premier épisode de la saison 2 est loin de convaincre. Entre une intrigue trop simpliste et des choix narratifs discutables, il laisse une impression d’inachevé. Si la série veut retrouver sa place parmi les meilleures du genre, elle devra impérativement corriger ces défauts et recentrer son récit sur des personnages authentiques et une histoire solide. En l’état, cet épisode s’inscrit dans la catégorie des divertissements facilement oubliables, ce qui est regrettable pour une série qui avait su susciter un véritable engouement lors de sa première saison.
Note : 4/10. En bref, retour par la petite porte pour une série qui avait le potentiel de bouger les lignes.
Prochainement en France
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