Critiques Séries : Allegiance. Saison 2. Episode 4.

Critiques Séries : Allegiance. Saison 2. Episode 4.

Allegiance // Saison 2. Episode 4. Daddy Issues.

 

Avec ce quatrième épisode, Allegiance continue de s’enliser dans un format procédural sans véritable saveur. L’intrigue du jour, qui s’articule autour de la mort suspecte d’un milliardaire, manque d’impact et ne parvient jamais à captiver. Si la dynamique entre Sabrina et Zak fonctionne toujours, elle ne suffit pas à masquer les carences scénaristiques de cette saison. Plus les épisodes avancent, plus l’absence de vision globale devient évidente. Là où la première saison tentait d’équilibrer enquête et drame personnel, cette deuxième saison semble s’être débarrassée de tout fil conducteur. 

 

Résultat : des épisodes qui se suivent sans grande cohérence et des personnages qui peinent à évoluer. L’idée d’une enquête au sein de l’ultra-élite financière aurait pu offrir une opportunité intéressante d’explorer des thématiques plus profondes. Entre les conflits familiaux et les inégalités sociales, il y avait matière à construire un épisode plus nuancé. Mais au lieu de ça, l’histoire reste en surface, sans jamais vraiment donner d’ampleur à son sujet. Le scénario se contente de dérouler une série de clichés habituels : les héritiers cupides, les tensions entre membres d’une même famille, et les suspects évidents qui se révèlent être des fausses pistes. 

Tout est prévisible et exécuté de manière mécanique, sans tension ni véritable enjeu dramatique. Même la présence de personnages en marge de cette haute société, qui aurait pu ajouter une perspective intéressante, est sous-exploitée. Ces figures secondaires ne servent qu’à faire avancer l’intrigue et disparaissent aussitôt leur rôle terminé. Il manque une vraie prise de risque dans l’écriture. Ce qui posait déjà problème dans les épisodes précédents devient ici encore plus évident : cette saison ne raconte rien de marquant. La première saison, bien que loin d’être parfaite, avait au moins un objectif clair : suivre Sabrina dans sa quête pour laver l’honneur de son père. 

 

Cette trame principale offrait un cadre autour duquel les intrigues pouvaient s’articuler. Dans cette saison 2, aucun enjeu global ne se dessine. Chaque épisode propose une enquête isolée qui ne semble jamais avoir de répercussions sur la suite. Sabrina est censée être en probation dans une nouvelle unité, mais rien ne vient mettre cette position en danger ou créer une vraie tension dramatique. Le personnage de Zak est une bonne addition, et la dynamique entre lui et Sabrina apporte un peu de vie à l’ensemble. Mais cette relation reste trop légère pour porter toute une série. 

Il manque un véritable arc narratif qui donnerait du relief à leur collaboration et permettrait de développer leurs caractères en profondeur. L’un des aspects les plus frustrants de cette saison est le manque de développement des personnages secondaires. Certains visages familiers de la saison 1 sont toujours présents, mais sans raison apparente. C’est le cas de Vince, qui semble errer dans l’histoire sans avoir un rôle clair. Le frère de Sabrina, introduit dans cet épisode, ne change rien à l’équation. Il apparaît comme un simple élément de décor, sans impact réel sur l’histoire ou sur l’évolution de Sabrina.

 

Dans une série policière, les relations entre les personnages sont souvent ce qui donne du relief aux enquêtes. Ici, chacun semble fonctionner en circuit fermé, et les interactions n’apportent pas grand-chose. Même la dynamique entre Sabrina et Zak, pourtant l’un des seuls points positifs de cette saison, reste trop en retrait pour compenser les faiblesses du reste du casting. Le vrai problème d’Allegiance est qu’elle ne semble pas savoir ce qu’elle veut être. À la base, elle se présentait comme une série mêlant affaires criminelles et conflits familiaux, un mélange qui, bien que classique, pouvait fonctionner. 

Mais cette saison 2 a complètement abandonné cette double approche pour se concentrer uniquement sur un format procédural basique. Résultat : chaque épisode ressemble au précédent, sans évolution des personnages ni véritable tension dramatique. Le manque d’ambition est flagrant. La série se contente d’aligner des enquêtes déjà vues mille fois ailleurs, sans jamais chercher à surprendre ou à approfondir son univers. Le pire, c’est que ce n’est pas un problème de casting. Les acteurs font le travail avec ce qu’ils ont, mais les scénarios ne leur laissent pas l’opportunité de briller. 

 

Sabrina reste cantonnée à son rôle d’enquêtrice sérieuse mais peu nuancée, et Zak, bien qu’intéressant, ne bénéficie pas d’un développement suffisant pour devenir un personnage réellement marquant. Avec cet épisode 4, Allegiance confirme ce qui était déjà visible dans les épisodes précédents : une série qui tourne à vide. Il n’y a ni progression narrative, ni tension dramatique, juste une succession d’enquêtes sans conséquence. La saison 1 avait au moins l’excuse de chercher un équilibre entre intrigues policières et enjeux personnels. Même si cela ne fonctionnait pas toujours, il y avait une tentative d’aller plus loin que le simple format de l’enquête de la semaine. Ici, cette volonté a disparu.

Sans fil rouge clair et sans évolution notable des personnages, cette saison 2 manque de tout ce qui rend une série engageante sur la durée. Il est encore temps de redresser la barre, mais chaque épisode qui passe sans apporter de réel changement rend cette perspective de plus en plus incertaine. L’épisode 4 d’Allegiance illustre parfaitement le problème de cette saison : une série sans véritable direction, qui enchaîne les intrigues sans enjeu ni profondeur. L’enquête sur la mort du milliardaire aurait pu offrir un regard intéressant sur les dynamiques de pouvoir et les inégalités, mais elle reste superficielle et convenue. 

 

Les personnages secondaires sont anecdotiques, et même la dynamique entre Sabrina et Zak, pourtant l’un des rares points positifs, n’est pas assez exploitée pour porter la série. Après quatre épisodes, cette saison 2 donne l’impression de fonctionner en pilotage automatique. Sans un vrai arc narratif et sans enjeux clairs, il devient difficile de rester investi dans l’histoire. Il reste encore du temps pour que la série retrouve une direction plus engageante, mais si les prochains épisodes continuent sur cette voie, l’intérêt risque de s’effondrer rapidement.

 

Note : 2/10. En bref, je commence à perdre totalement foi en cette série. 

Prochainement en France

Disponible sur CBC Gem, accessible via un VPN

 

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