26 Février 2025
Paradise // Saison 1. Episode 7. The Day.
L’épisode 7 de Paradise marque une véritable rupture dans la saison. Jusqu’ici, la série jouait sur le mystère et la tension psychologique, mais cet épisode plonge dans un chaos total, révélant enfin les événements qui ont conduit à la fin du monde tel qu’on le connaît. Ce changement de rythme, brutal et sans concession, transforme l’épisode en une immersion totale dans le désastre, rendant chaque scène plus intense que la précédente. Contrairement à ce que l’on pourrait attendre, l’épisode ne commence pas immédiatement avec le jour fatidique.
Au lieu de cela, il prend le temps de remonter le fil de l’histoire, nous transportant en pleine guerre froide, à un moment où le monde a frôlé l’anéantissement nucléaire. Cette introduction, bien plus qu’une simple anecdote historique, pose une question cruciale : que se passe-t-il quand une seule personne détient le pouvoir de tout faire basculer ? Puis, retour au présent de la série. Xavier, l’un des personnages les plus énigmatiques jusqu’ici, est confronté à une révélation bouleversante : sa femme, qu’il croyait morte, pourrait être en vie. Mais cette révélation est loin d’être un simple espoir.
Elle s’accompagne d’un dilemme moral et d’une colère profonde contre ceux qui détiennent ces informations depuis longtemps sans jamais lui en parler. C’est ici que l’épisode commence réellement à prendre son ampleur dramatique. L’un des aspects les plus marquants de cet épisode est la façon dont il gère l’inexorable effondrement du monde. Ce n’est pas une apocalypse instantanée, mais une accumulation de décisions, de tensions et d’erreurs humaines qui mènent à l’inévitable. Un volcan sous l’Antarctique explose, provoquant une réaction en chaîne catastrophique.
En quelques heures, des villes entières disparaissent sous les eaux, tandis que les gouvernements, au lieu de chercher à sauver des vies, s’engagent dans une lutte pour le contrôle des ressources restantes. L’atmosphère devient de plus en plus oppressante. Chaque personnage est poussé dans ses retranchements, forcé de prendre des décisions qui vont au-delà de la morale habituelle. C’est particulièrement frappant dans les scènes se déroulant à la Maison-Blanche, où l’on voit un Président à la fois dépassé et lucide sur ce qui est en train de se produire.
Il comprend que son rôle n’est plus de gouverner, mais de décider qui pourra survivre. Ce qui rend cet épisode aussi marquant, ce n’est pas seulement l’ampleur du désastre, mais la place accordée aux dilemmes humains. L’une des scènes les plus puissantes montre un agent de sécurité prêt à tout pour monter à bord d’un hélicoptère d’évacuation, quitte à menacer ceux qui sont censés être protégés. Ce genre de moment souligne la brutalité d’un monde en train de s’effondrer : face à l’urgence, les règles s’effacent et ne subsiste que l’instinct de survie.
Xavier, lui, est déchiré entre son devoir et ses émotions. Il comprend trop tard que sa femme ne pourra jamais rejoindre les bunkers sécurisés et doit lui dire adieu à travers un dernier appel. Ce moment, d’une sobriété glaçante, résume toute l’horreur de la situation. Dans un monde qui part en ruine, ce ne sont pas les explosions ou les tsunamis qui marquent le plus, mais ces instants d’humanité brisée. Alors que tout semble perdu, un dernier retournement de situation vient redéfinir la catastrophe. Le Président, au lieu d’activer un arsenal nucléaire en représailles, décide d’enclencher un dispositif qui va neutraliser tous les systèmes électroniques du monde.
Une décision radicale, qui condamne l’humanité à un retour forcé à une époque pré-technologique, mais qui empêche une guerre nucléaire totale. Ce choix est l’un des moments les plus marquants de l’épisode. Il pose une question vertigineuse : vaut-il mieux détruire ce qui reste pour éviter le pire, ou laisser faire et risquer un anéantissement complet ? Ce dilemme moral, traité avec une intensité rare, donne à cet épisode une dimension bien plus profonde qu’un simple récit catastrophe. L’épisode se conclut sur une révélation qui change tout. Xavier découvre que non seulement sa femme a survécu, mais que leur fille est entre les mains de ceux qui dirigent désormais le bunker.
Ce rebondissement relance l’intrigue et pose les bases d’un affrontement inévitable. Ce qui frappe ici, c’est l’intelligence avec laquelle la série gère son rythme narratif. Plutôt que de tout révéler dès le début de la saison, Paradise a choisi d’amener progressivement ses personnages et son univers à ce point de rupture, rendant l’impact émotionnel encore plus fort. Avec cet épisode, Paradise ne se contente pas de raconter une apocalypse : elle en fait une expérience immersive et terrifiante. En s’appuyant sur des personnages forts et des enjeux réalistes, elle transforme ce qui aurait pu être un simple spectacle de destruction en une véritable réflexion sur la nature humaine face à l’extrême.
La question maintenant est de savoir comment la série va rebondir après un tel climax. Avec l’annonce d’une deuxième saison, les scénaristes ont désormais la lourde tâche de surpasser ce moment clé. Une chose est sûre : Paradise a prouvé qu’elle était bien plus qu’une simple série post-apocalyptique.
Note : 9/10. En bref, encore mieux que le premier épisode, Paradise continue de me surprendre et de délivrer. Tout cela en fait l’une des meilleures séries que l’on ait pu voir ces dernières années.
Disponible sur Disney+
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