Critiques Séries : Alert: Missing Persons Unit. Saison 3. Episode 4.

Alert: Missing Persons Unit // Saison 3. Episode 4. Sophie.

Dans l’épisode 4 de la saison 3 de Alert: Missing Persons Unit, la série continue dans la lignée de ses précédents chapitres : des disparitions intrigantes, des sujets de société mis en lumière, mais une narration qui a tendance à s’essouffler faute d’audace. Cette semaine, l’enquête tourne autour d’un thème fort — le harcèlement sexuel au sein de l’armée — mais peine à livrer une histoire réellement marquante. L’épisode démarre sur ce qui aurait pu être une mise en scène percutante : l’enlèvement d’une lieutenante sur une base militaire. L’idée de placer l’intrigue dans ce contexte fermé et hiérarchisé, où la parole peut être étouffée, avait du potentiel. 

Pourtant, cette introduction manque cruellement d’impact. Trop générique, trop rapide, elle ne pose pas assez les enjeux. Le spectateur est parachuté dans l’histoire sans que le contexte soit suffisamment développé pour qu’on s’y attache. Une fois l’enlèvement posé, l’épisode enchaîne sans transition sur des scènes plus légères où les membres de l’unité discutent entre eux, comme si rien ne pressait. Ce contraste affaiblit la tension dramatique. Certes, ces moments sont censés humaniser les personnages, mais ici, ils tombent un peu à plat. On passe alors rapidement à l’enquête, sans que l’atmosphère générale prenne le temps de s’installer.

Le cœur du scénario repose sur la disparition de cette militaire, qui venait tout juste de déposer une plainte pour harcèlement sexuel contre un collègue. Un sujet difficile, rarement traité dans les séries policières traditionnelles, et qui méritait plus de profondeur. L’intention est louable : montrer comment certains environnements, même très encadrés comme l’armée, peuvent devenir des lieux d’impunité. Pourtant, le traitement manque d’émotion, et surtout de subtilité. Tout se déroule comme sur des rails. Au fil de l’enquête, les agents du MPU découvrent que cette affaire cache en réalité un trafic d’armes impliquant plusieurs membres de la base. 

Cette révélation, censée apporter un tournant dramatique, arrive sans surprise. On la sent venir bien trop tôt, et les suspects apparaissent presque mécaniquement. Il y a peu de fausses pistes, peu de montée en tension. L’écriture reste fonctionnelle, mais sans relief. Ce qui sauve en partie l’épisode, c’est le choix du sujet. L’armée, le silence autour des agressions, la pression de la hiérarchie : tous ces éléments sont intéressants à explorer. Mais ils sont abordés de manière un peu trop superficielle, presque comme un prétexte à l’intrigue principale. Le spectateur ne ressent pas vraiment l’angoisse de la victime, ni l’injustice du système. 

Et c’est peut-être là le vrai problème de cet épisode : il survole au lieu de s’engager. Côté personnages, peu de choses évoluent. Mike semble toujours absorber son deuil comme il peut, en gardant la tête dans le guidon. Les autres membres de l’équipe continuent de fonctionner en duo, sans réel développement personnel notable. L’équilibre entre enquête et arcs narratifs individuels reste fragile. On sent que la série cherche encore le bon dosage. Malgré tout, on peut reconnaître à Alert: MPU l’effort de proposer un scénario un peu différent. L’enlèvement sur base militaire n’est pas un décor que l’on voit souvent, et le lien entre agression sexuelle et trafic illégal donne une direction originale à l’enquête. 

Mais là encore, l’exécution reste trop sage. On aurait aimé être surpris, pris à contre-pied, ou simplement plus touché. En conclusion, cet épisode 4 suit une formule qui commence à devenir trop visible. Une bonne idée de départ, un cadre inhabituel, un sujet fort… mais une narration trop prévisible pour réellement captiver. L’épisode reste « sympa » par moments, mais ne parvient pas à s’élever au-delà de l’anecdotique. Si la série veut continuer à nous accrocher, elle va devoir sortir de sa zone de confort et oser un peu plus.

Note : 3.5/10. En bref, une thématique intéressante traitée de façon générique. 

Prochainement sur M6 et M6+