Critiques Séries : Found. Saison 2. Episode 18.

Critiques Séries : Found. Saison 2. Episode 18.

Found // Saison 2. Episode 18. Missing While Heather.

 

J’ai rarement vu une série se maintenir à un tel niveau de tension dramatique tout en jonglant avec autant de fils narratifs. L’épisode 18 de la saison 2 de Found ne fait pas exception. Il m’a plongé dans un tourbillon d’émotions, mêlant révélations, confrontations, et chaos total. C’est un épisode charnière, celui où certaines vérités éclatent enfin… et d’autres ne font que rendre les choses encore plus instables. Ce qui m’a frappé en premier, c’est le jeu d’équilibre que la série continue de maintenir entre passé et présent. Le scénario maîtrise l’art du flashback sans le rendre lourd ou répétitif. 

 

Il ajoute au contraire de la densité aux personnages, notamment à Margaret, dont le parcours émotionnel prend un tournant brutal mais nécessaire. Cette femme, jusque-là sur le fil, fait face à la source directe de son traumatisme : Carrie, la ravisseuse de son fils. Le moment où elle confronte cette “amie” dans un huis clos étouffant est aussi glaçant que bouleversant. La tension entre elles ne se relâche jamais, et la manière dont le passé de Margaret est exploité renforce le thème central de la série : comment vivre avec ce qui nous a été arraché.

En parallèle, Gabi s’embarque dans une mission aussi insensée qu’urgente : affronter Sir, en pleine tempête de neige, dans une prison privée d’électricité. D’un point de vue narratif, cette décision est discutable – mais en tant que spectateur, j’y ai vu une logique émotionnelle implacable. Gabi n’est pas seulement en quête de réponses, elle cherche aussi à reprendre le contrôle d’un lien toxique qui la hante depuis l’enfance. Ce face-à-face dans une cellule à moitié plongée dans le noir est certainement l’un des moments les plus tendus de l’épisode. C’est aussi là que la série me rappelle pourquoi je continue à la suivre : elle ose les confrontations brutes, parfois inconfortables, mais toujours nécessaires.

 

Là où cet épisode fonctionne particulièrement bien, c’est dans sa façon de faire éclater les masques. Le personnage de Heather – ou devrais-je dire Lena – atteint un point de rupture. Sa rencontre avec Sir, son manipulateur d’hier et complice trouble d’aujourd’hui, fait émerger toute sa colère, sa frustration, et sa fragilité. J’ai trouvé leurs échanges durs mais fascinants. Pour la première fois, elle ne joue plus. Elle menace, se confie, et surtout, montre combien la loyauté chez elle est un combat permanent entre dépendance et rejet. La série fait un choix intéressant en la présentant moins comme une simple antagoniste que comme une victime d’un système qui l’a broyée… sans pour autant excuser ses actes. 

En face, le duo Dhan/Trent apporte un peu d’humanité et d’équilibre à l’épisode. Leur complicité grandissante, malgré leurs différences de style, est une dynamique que je continue à apprécier. Ils apportent à la série une part d’ancrage réaliste. La petite confession de Trent sur ses sentiments pour Gabi est peut-être attendue, mais elle n’est pas traitée avec emphase. Elle reste subtile, presque étouffée par l’urgence des événements, ce qui la rend plus authentique. L’épisode joue aussi avec le thème de la filiation, qu’il soit biologique ou choisi. La relation entre Sir et Gabi en est le parfait exemple. 

 

Sir continue de se persuader qu’ils forment une “famille”, ce qui, à mes yeux, est autant une stratégie de manipulation qu’un aveu de solitude extrême. Gabi, de son côté, utilise pour la première fois cette obsession à son avantage. Une bascule de pouvoir inattendue qui donne un relief nouveau à leur dynamique. L’autre fil rouge reste bien sûr Jamie, enfin revenu au cœur de l’intrigue. Son retour dans la maison, face à une Margaret inconsciente et une Carrie au bord du délire, est un moment suspendu. La scène, simple en apparence, dit tout : sur l’amour, le traumatisme, et le choix de se libérer du mensonge. 

Jamie affirme qui il est, en rejetant l’identité imposée par Carrie. Un acte fondateur qui donne à son arc une résonance très forte. Enfin, la scène de clôture avec Gabi à l’hôpital, entourée de ceux qui l’aiment et la soutiennent, est une respiration après l’intensité du reste de l’épisode. Mais elle est de courte durée. Lena est dans la nature. Le calme n’est que provisoire. En résumé, cet épisode de Found m’a laissé sonné. Pas seulement à cause de l’action, mais surtout pour la charge émotionnelle qu’il transporte. L’écriture ne cherche pas l’effet facile. Elle prend son temps, creuse les failles, et confronte ses personnages à leurs zones d’ombre. Et moi, en tant que spectateur, je ne peux qu’admirer ce courage narratif.

 

Note : 7/10. En bref, Found continue d’être l’une des meilleures séries procédurales de ces dernières années. La façon dont cette série est capable de jongler entre autant d’intrigues en même temps me fascine, surtout quand on voit que tout est traité avec intelligence. 

Prochainement en France

 

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