Critiques Séries : UnREAL. Saison 1. Episode 3. Mother.

Critiques Séries : UnREAL. Saison 1. Episode 3. Mother.

UnREAL // Saison 1. Episode 3. Mother.


La meilleure scène de cet épisode est la toute dernière mais probablement pas comme vous l’entendez. En effet, car ce n’est pas le face à face avec Grace qui m’a le plus plu tant cela ressemble à un gimmick de télé-réalité bien connu et à rien de plus. Non, ce qui m’a beaucoup plu et qui fait de cette scène l’une des meilleures scènes de la série pour le moment c’est Rachel et Quinn qui sont assises dans un canapé. Cela peut apparaître anodin et pourtant, cette scène a une vraie symbolique. En effet, Rachel et Quinn se retrouvent au premier plan pendant qu’au second plan se joue le petit face à face très télé-réalité entre Grace et Anna. C’est à ce moment là que l’on voit un vrai degré de séparation (et pas seulement du point de vue des membres de la production face aux candidats). Car ce que cette scène symbolique c’est Rachel et Quinn qui regardent simplement la télé. Ce sentiment de scène symbolique s’accentue avec le même que les deux personnages partage. Quinn et Rachel partagent une cigarette, comme si elles étaient chez elle en train de prendre du bon temps devant une saison du Bachelor. Il n’y a rien de mieux que de se poser après une bonne journée de boulot et de se détendre devant la télévision avec une télé-réalité qui n’a pas besoin de l’attention du téléspectateur.

Du coup, le face à face entre Grace et Anna, qui aurait très bien pu clôturer l’épisode, passe très rapidement en bruit de fond, comme si le plus important dans cette série et là où est la réalité c’est Quinn et Rachel dans ce canapé. UnREAL n’a pas choisi de les faire s’assoir sur des chaises de jardin, au bord de la piscine, ou même à les laisser debout. Elles sont assises dans un canapé. Oui, un canapé. J’insiste peut-être un peu trop sur cette scène pour vous mais pour moi elle est la symbolique parfaite de ce que représente la série avec deux univers qui se trouvent ici délimités et marqués. Car UnREAL jauge la frontière entre la réalité et la fiction par rapport à ce que l’on regarde en télévision. Mais dès que l’on se concentre sur Quinn ou Rachel, il y a une part de fiction qui ressort, notamment car UnREAL est une série et qu’elle a aussi besoin de ressorts scénaristiques avec ses membres de la production. Quinn a ses problèmes avec son amant qui ne veut pas quitter sa femme (et qui va faire une crise cardiaque à cause de la cocaïne qu’il a ingurgité) et puis Rachel doit aller rendre une petite visite à sa mère, psychologue, qui n’a qu’une envie : la mettre dans son divan afin de parler de sa bipolarité.

Sauf que ces deux intrigues ne sont pas les plus importantes et UnREAL sait pertinemment qu’elle ne doit pas trop s’écarter de son fil conducteur autour de la télé-réalité et ses coulisses au risque de rapidement nous sortir de ce sujet pourtant fascinant et exploité de façon brillante au travers de ces trois premiers épisodes. La scène finale est une façon de conclure l’épisode à la perfection, sans compter que le « It’s good TV » de Quinn permet justement de rappeler que l’on est face à une sorte d’écran de télévision virtuel avec deux téléspectateurs fascinées par ce qu’elles voient à l’écran. UnREAL aime bousculer ses propres codes et nous surprendre. Le cliffangher de fin de l’épisode précédent où la vidéo de Rachel et Jeremy faisait le tour de la production ne serait pas le premier sujet de ce nouvel épisode. Au contraire, cette vidéo sera gérée en trois temps : un face à face entre Jeremy et Rachel, un autre entre Jeremy et son actuelle petite amie et fiancée et enfin une petite boutade du staff dès que Rachel entre dans la caravane de montage de l’émission. C’est très court, concis, et je pense que UnREAL n’avait pas besoin d’en faire beaucoup plus. On peut alors passer à la vitesse supérieure : les conséquences que peuvent avoir la manipulation des candidats à outrance.

Cela passe donc par l’arrivée dans le jeu du meilleur ami d’Adam qui va forcément tenter de faire son show, à la demande de la production, sauf que cela va très rapidement mal tourner quand une candidate un peu trop éméchée, incapable de dire stop, va se retrouver seule avec ce meilleur ami. La série force ici le sujet et nous offre une vision de ce qui aurait très rapidement pu tourner en une intrigue beaucoup plus dramatique. Tuer quelqu’un n’aurait pas été judicieux même si cela aurait été audacieux et aurait permis à UnREAL de nous offrir une vision complètement différente des choses. J’avais sincèrement besoin de quelque chose de ce genre là afin de nous donner l’impression que tout peut aller de mal en pis pour chacune des candidates dès que le tout est fait à outrance. Tous les membres de la production se sont vu assignés des candidats afin qu’ils fassent le show et si Rachel est celle qui parvient à sortir du lot avec Anna (d’ailleurs, il y a quelque chose de touchant là dedans car Anna est un personnage normal comme tout mais qui se retrouve là presque malgré elle). Finalement, cet épisode fascine par une dernière scène qui ressemble à une façon de sortir complètement de UnREAL où deux personnages constatent ce qui se passe à l’écran. Brillant.

Note : 10/10. En bref, la réussite de cet épisode ne se mesure pas seulement à la scène finale, mais aussi à l’orchestration de l’intrigue au fil de l’épisode.

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