Si Teresa Mendoza se retrouvait dans une sale situation l’an dernier, cette année elle a décidé de prendre les choses en main plutôt que de chercher à survivre. Elle veut donc prendre le contrôle. C’est une évolution plutôt simpliste pour une série de nacrotraffiquant tout à fait correcte. Disons que Queen of the South, la série de USA Network, proposée en France sur Netflix, nous plonge surtout dans le portrait de femmes fortes qui ont eu envie de mettre un terme à la suprématie masculine afin de construire elles-mêmes un empire. Alors que cette saison 2 a changé de mains pour celles de la showrunneuse Natalie Chaidez (12 Monkeys, Hunters), l’évolution de la série change parfois de façon brutale, perdant un peu au passage le mordant de la première saison. La vision des créateurs de la série et de cette nouvelle showrunneuse n’est pas nécessairement la même par rapport à l’histoire qui nous est contée, ce qui rend le périple parfois sinueux. L’intrigue de la saison 2 ne profite pas vraiment de l’élan créatif de la première saison, mais il faut attendre la seconde partie de la saison pour voir réellement la série retomber sur ses pattes et tenter de partir dans une solide direction qui vaut le coup d’oeil. On retrouve donc Teresa qui doit trouver sa place aux côtés de Camila Vargas, cette baronne de la drogue prête à tout.

L’association des deux femmes est un périple sinueux tout au long de la saison malgré de bonnes idées. Disons que l’erreur des scénaristes cette année est de se répéter et donc de donner l’impression que l’on a déjà vu constamment tout ce qui se profile. Dans chaque épisode, Teresa gagne de l’expérience et comprend alors comment se construit un cartel et tout ce qui va avec. Mais la série a du mal à nous faire croire à cette aventure, alors que la première saison mettait justement Teresa dans une sale situation pour mieux la faire sortir de celle-ci. C’est ce que la saison 2 va aussi tenter de refaire cette année dans la seconde partie, mais là aussi cela ne fonctionne pas comme par le passé car l’on a l’impression de revisiter ce que l’on a déjà vu l’an dernier. Camila de son côté se retrouve attaquée constamment par les hommes de Don Epifanio, ce qui rend l’entreprise complexe, sans parler du fait que ses alliances ne prennent jamais racines comme elles le devraient. Si Camila est une femme particulièrement battante et que cela donne aussi un brin d’intérêt à Queen of the South, la série a du mal à gérer les rapports humains au delà des intrigues de cartel qu’elle met en scène.

C’est tout ce que Narcos a réussi à faire sur Netflix et que Queen of the South ne parvient pas à faire. Peut-être aussi car la série se veut plus soft et ne met pas en scène des personnages au charisme sanguinaire, juste des pâles copies de ce que l’on a déjà vu en mieux sur le sujet ailleurs. Avec des enjeux redondants et des intrigues répétitives, Queen of the South a beaucoup de mal à sortir de la torpeur dans laquelle elle se glisse et ce malgré tout ce que les scénaristes mettent en oeuvre. Mais l’on ne colmate pas une fuite avec du scotch à répétition, car la fuite est toujours présente à la fin de la saison. Malgré le fait que la showrunneuse semble savoir où elle va, il faut attendre la fin de la saison pour qu’elle fasse éclore son idée. La série perd alors un peu le sel de la première saison (l’ascension de Teresa) et se concentre sur des querelles ennuyeuses de la famille Vargas qui n’ont aucun intérêt et n’apportent finalement aucune originalité à la série. Si la seconde partie de la saison tente de redonner sa place à Teresa, il est parfois trop tard et les intrigues patinent donc un peu. C’est dommage car Queen of the South avait énormément de potentiel pour faire une seconde année explosive mais elle ne parvient pas à aller au bout de ses idées.

Note : 4.5/10. En bref, une saison mal équilibrée aux intrigues souvent redondantes et ennuyeuses. Dommage. Il faut par ailleurs attendre la seconde partie de la saison pour que Queen of the South se réveille, un peu long.