WeCrashed (Mini-series, 8 épisodes) : qui du plus intelligent ou plus fou gagne à la fin ?

WeCrashed (Mini-series, 8 épisodes) : qui du plus intelligent ou plus fou gagne à la fin ?

WeCrashed c’est l’histoire d’une start-up qui s’imaginait devenir la nouvelle licorne et qui a fini par devenir un gouffre financier sans fond. Mais Adam Neumann ne se rêve pas forcément PDG, il se rêve gourou et devient rapidement incontrôlable avec des idées toujours plus onéreuses et mégalomane. Comme sa femme qui s’est offert une école, WeGrow au sein de la We Company dans le but d’accompagner les enfants de leur naissance jusqu’à leur mort et futurs défis entrepreneuriaux. WeWork est tombée, comme de nombreuses sociétés de la start-up nation et qui n’ont jamais su passer du domaine privé au domaine public. Dans WeCrashed tout se repose sur Jared Leto et Anne Hathaway. Peut-être un peu trop d’ailleurs car ils effacent un peu tous les éléments les plus intéressants de la série (comment est conduite une IPO, comment s’est déroulée la chute de WeWork, etc.).

 

Retour sur l'histoire de la start-Up, WeWork et de son PDG, Adam Neumann. La compagnie était sur le point de faire l'objet d'une introduction en bourse avant de s'écrouler subitement...

 

Il est appréciable de voir que Lee Eisenberg (Little America) et Drew Crevello (The Grudge 2) aient réussi à cerner la personnalité des Neumann afin de ne pas tomber dans la caricature mais dans le portrait réaliste. Ce n’est pas la première série sur la start-up nation que l’on voit fleurir depuis quelques mois sur les plateformes (on a aussi eu celle de la chute du PDG d’Uber faisant partie des mêmes années que WeWork). Le problème de WeCrashed c’est que la série n’est pas toujours égale. L’histoire de cette série est passionnante et bien incarnée. Il y a une vraie énergie qui se dessine dans les derniers épisodes de la saison (les deux derniers sont particulièrement bons) mais le creux de la vague connaît quelques déconvenues malgré l’implication du casting et sa réussite.

 

Ce que WeCrashed fait c’est idéaliser ses deux héros comme des visionnaires alors qu’ils ont créé une société sur des crédits à rallonge et se sont endettés pour faire vivre leurs rêves les plus bêtes. Il y a un côté satirique sur cette aventure qui permet tout de même de faire des Neumann de vraies caricatures du monde des start-up. On sent là la patte de Lee Eisenberg qui est connu dans le monde des comédies. Certains moments peuvent donc être drôles tout en racontant quelque chose de sérieux. Je pense à la « parodie » de l’émission sur la bourse américaine qui nous raconte en deux / trois lignes ce qu’est une IPO (OPA en français) pour vulgariser ce monde que l’on ne connaît pas forcément tous. J’ai toujours été fasciné par la finance et toutes ces histoires de start-up, peut-être aussi car jeune je voulais moi aussi faire partie de cet univers avant de découvrir que ce n’était pas vraiment fait pour moi. Il y a un moment fort et parfaitement cynique dans WeCrashed quand Rebecca annonce que WeGrow fermera ses portes et conseille aux autres de monter leur propre école comme réponse à la fermeture de la sienne. Le tout de façon tellement légère que cela devient forcément drôle par inadvertance.

 

WeCrashed est presque une leçon sur comment réussir et toutes les choses qu’il ne faut pas faire. C’est une sorte de bucket-list pour tous ceux qui voudraient monter des start-up et réussir. Le côté réel de l’histoire permet de la rendre forcément un peu plus pertinente. La mise en scène soignée et énergique rend la plupart du temps le récit plus palpitant qu’il ne l’est réellement dans le scénario et cette ambiance de bureaux aux grandes baies vitrées avec vue sur New York est magnifique. Si par moment WeCrashed donne l’impression de tirer en longueur, elle le fait pour le bien de ses personnages afin de les voir évoluer personnellement. Ce n’est pas toujours fait avec tact mais c’est souvent amélioré grâce au jeu de son splendide casting. WeCrashed est donc une belle incursion dans le monde des start-up, bien plus réussie que son pendant sur Showtime racontant l’histoire de Travis d’Uber.

 

Note : 7/10. En bref, c’est en se reposant grandement sur son casting impeccable que les épisodes s’enchaînent à la vitesse de la lumière.

Disponible sur Apple TV+

 

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