Critique Ciné : Boule et Bill, chien dépressif

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Boule et Bill // De Alexandre Charlot et Franck Magnier. Avec Franck Dubosc et Marina Foïs.


Après le succès à la fois critique et au box office de Le Petit Nicolas, la France récidive et adapte une toute nouvelle bande dessinée : Boule et Bill. Sauf que cette fois nous n'avons pas Valérie Lemercier et Kad Merad mais Marina Foïs et Franck Dubosc. Si Marina a toujours été plutôt bonne dans le registre de la comédie, j'ai toujours autant de réserves vis à vis de Franck Dubosc qui peut être drôle spontanément dans une émission ou dans un sketch mais qui ne m'a jamais fait rire au cinéma. Et ce qui est encore pire pour l'acteur c'est quand on lui colle un rôle un peu sentimental sur les bords. Un film assez plat dont la mise en scène donnerait presque envie de se scier les veines avec la bande dessinée elle même. Car au fond, je me demande comment on peut passer d'une bande dessinée aussi sympathique et farfelue à ce pauvre film dénué d'intérêt et d'humour. Certains passages tirent même tellement en longueur que l'on regarde constamment sa montre en quête d'une nouvelle distraction.

Tout commence à la SPA. Un jeune cocker se morfond dans sa cage. Il ne trouve pas les maîtres de ses rêves. Soudain, apparaît un petit garçon, aussi roux que lui. Qui se ressemble s'assemble : c'est le coup de foudre. Pour Boule et Bill, c'est le début d'une grande amitié. Pour les parents, c'est le début des ennuis… Et c'est parti pour une grande aventure en famille !

Je me souviens quand je lisais les bandes dessinées de Boule et Bill au supermarché pendant que ma mère faisant les courses. J'aimais beaucoup l'innocence de cette petite histoire mais aussi sa fraicheur. Il y avait quelque chose de tellement sympathique qui se dégageait des albums que je n'aurais jamais pensé que l'on pouvait faire un film aussi plat. Il pouvait être nul mais pas aussi navrant. Du coup, enchainant les musiques tristounettes et les dialogues déprimants, le film semble presque être le reflet de ce qu'est le cinéma français aujourd'hui. C'est à dire pluvieux, bourré de défauts et de productions sans valeur ajoutée. Boule et Bill en fait partie. Il n'y a rien à sortir de ce film si ce n'est peut être Marina Foïs. Mais la pauvre se retrouve à constamment être en pleine dépression. Même les animaux dépriment dans ce film. Une fois le film achevé, je ne savais même plus quoi en penser. J'étais tellement déçu (bon certes, je n'en attendais pas grand chose non plus, il ne faut pas pousser).

Derrière la platitude du récit, et son côté miséreux, il y a donc Alexandre Charlot et Franck Magnier à qui l'on doit déjà le très mauvais Imogène McCarthery (où Catherine Frot cabotinait encore et encore). Je ne retiens donc pas grand chose de ce Boule et Bill si ce n'est que si second volet il y a, il faudra ajouter une bonne dose de divertissement familial (ce qui manque cruellement, le film se concentre en grande partie sur les problèmes d'adulte et non pas sur la relation entre Boule et Bill). Mais aussi un peu de couleur dans un film qui en est dénudé. Je suis certain qu'avec ça, les loufoqueries de Franck Dubosc pourraient être plus agréable que sa tentative de rendre son personnage de père de famille réellement responsable (sauf que l'on n'y croit pas, surtout quand dans notre esprit on se souvient de Patrick Chirac et de ce navet dont je me souviendrais toute ma vie qui s'appelle Camping). Le seul moment que j'ai adoré reste la fin sur l'autoroute où l'on enchaine les scènes de courses avec ce que les gens écoutent dans leurs voitures. Astucieux.

Note : 2/10. En bref, une adaptation fade et miséreuse d'une BD pourtant fraiche et pimpante. Elle est ici essorée de son âme divertissante et devient alors un film chiant au possible, reflet de la morosité du cinéma français.

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