5 Mars 2022
Sur le papier il y avait quelque chose d’excitant à suivre des démineurs. Cela changeait un peu des séries policières que l’on a pour habitude de voir mais Trigger Point est tout l’inverse de la série palpitante que je m’attendais à voir. Comment une série sur des démineurs peut finalement être aussi ronronnante ? En six épisodes la série n’a pas vraiment offert de surprises ou d’explosions qui valaient le détour. Ce n’est pas totalement un pétard mouillé mais ça l’est tout de même en partie. Même le dernier épisode n’est pas à la hauteur alors qu’il y avait sur le papier le potentiel de faire quelque chose d’exceptionnel. L’équipe de Lana Washington, notre héroïne, et leur robot font leur boulot et tout le monde s’en sort. L’intrigue prévisible de la saison est probablement Karl Maguire, l’intérêt amoureux de Lana. Depuis le début on sent qu’il est impliqué dans toutes ces sales histoires de bombes mais c’est tellement prévisible que cela fait l’effet d’un pet sur une toile cirée.
Il ne fallait pas demander grand chose aux scénaristes de Trigger Point. Là où j’aurais trouvé intéressant de créer une tension permanente autour des bombes, la série ne le fait jamais réellement. Il y a quelques moments sympathiques dans le premier épisode mais au fil de la saison j’ai eu l’impression de voir une série répétitive à la mécanique pas très bien huilée. C’est à se demander ce que Vicky McClure a bien pu faire dans cette galère. L’actrice mérite bien plus que ce genre de rôles génériques qui ne permettent pas vraiment d’explorer l’étendue de tout son talent. Il ne faut donc pas demander à Trigger Point d’être autre chose qu’une énième série policière à la façon de ce que Dick Wolf a pu faire avec sa franchise FBI. Le danger n’est jamais palpable et les résolutions à chaque épisode bien trop simpliste pour être intéressantes.
Les personnages manquent cruellement de profondeur. Trigger Point passe pourtant beaucoup de temps avec ses personnages et l’implication personnelle qu’ils ont tous dans leur vie de démineurs. Les dialogues sont tous assez stéréotypés, sans réelle ambition. Cela empêche alors de créer une certaine forme de tension permanente que ce genre de fiction se doit de délivrer. Une fois que l’on a vu de multiples séries policières britanniques, Trigger Point n’a aucun secret pour nous. Elle puise dans tout ce qui a déjà pu se faire en faisant le pari de faire moins bien. Il y a donc un air de Line of Duty (probablement pour en récupérer le public) mais il est difficile de s’attacher aux personnages ou même de croire aux histoires que l’on a en face de nous. La série sacrifie alors souvent le réalisme pour des effets de style créant des tension artificielles. Bien que j’ai eu le courage d’aller au bout de cette saison, les drames personnels sont ennuyeux, les scènes de bombes et déminages sont courtes ou ridicules et la tension s’évapore rapidement.
Note : 3/10. En bref, Trigger Point n’arrive jamais à créer la tension et le réalisme qu’elle aurait dû délivrer en parlant d’une équipe de déminage de Londres. Passez votre chemin.
Prochainement en France
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