We Own This City (Mini-series, épisodes 1 et 2) : Sur écoute et son héritage

We Own This City (Mini-series, épisodes 1 et 2) : Sur écoute et son héritage

David Simon est un créateur hors pair. Je n’ai pas souvenir d’avoir vu une mauvaise série de sa part. Que cela soit The Wire, Treme ou encore The Deuce. Si The Plot Against America n’était pas sa meilleure création, We Own This City est une digne héritière de la série qui l’a conduit sur le chemin du succès et de la reconnaissance. We Own This City est l’adaptation du roman de Justin Fenton, journaliste du Baltimore Sun parlant de corruption dans la police de Baltimore. La série choisi une narration un peu moins linéaire, jonglant entre le passé et le présent quand les policiers sont arrêtés. We Own This City est une série assez complémentaire avec The Wire. Cette nouvelle incursion dans le monde de Baltimore, vingt ans après The Wire, propose une nouvelle approche de la guérilla urbaine. Cette fois-ci il se concentre sur la corruption et la violence dans le monde de la police. Si je ne peux m’empêcher de penser à Sur écoute, We Own This City a tout de même sa propre histoire et sa propre dynamique. Nous ne sommes pas dans les mêmes récits et je trouve ça assez percutant dans son ensemble.

 

L'histoire de la "Gun Trace Task Force" de la police de Baltimore. Ce groupe de travail a été conçu pour éloigner les criminels violents des rues de Baltimore face à la recrudescence de meurtres dans la ville. L'unité a fini par fonctionner comme une organisation criminelle à part entière, avec des agents qui volent l'argent de personnes qu'ils prétendent suspectes, effectuent des perquisitions illégales, placent des preuves et extorquent de l'argent aux trafiquants de drogue.

 

We Own This City s’installe donc dans une ville que l’on connait mais apporte une vision totalement différente des choses. Le système dans We Own This City est gangréné par la violence et la corruption ce qui permet aussi d’aborder des thématiques complètement différentes de ce que l’on avait pu observer dans The Wire. Plutôt que de se concentrer sur la poignée de vilain dans cette histoire, We Own This City préfère aussi nous donner le point de vue de ceux qui n’agissent pas et deviennent sans le vouloir de vrais complices des méfaits des méchants flics. L’écriture est soignée et les dialogues parfaitement équilibrés avec ce que l’on a à l’écran. Le mélange permet de rappeler les grandes heures de David Simon et de ce que j’aime chez ce créateur. Cette volonté à la fois de réalisme et en même temps de fiction sociale. Car We Own This City parle aussi de la dimension sociale et politique de Baltimore.

 

Le parti pris documentaire permet aussi de donner de la force au récit et d’étayer le propos afin de le rendre réaliste. We Own This City se veut au plus proche de la réalité et en s’appuyant sur le livre, la série peut aisément pioché les bons ingrédients. Les problèmes systémiques à Baltimore forcent le récit à développer ses propos constamment. We Own This City est une série en mouvement et avec autant de personnages elle peut se faire plaisir. On jongle entre les rues, les personnages, les dialogues, les situations. Tout est fait pour que l’on comprenne tout l’univers et que l’on s’en imprègne. Après deux épisodes je peux dire que We Own This City est une belle réussite dans la lignée de ce que David Simon a déjà fait de sa propre ville dans The Wire. Dans ce genre de séries le casting est tout aussi important et il est là aussi très réussi.

 

We Own This City n’est pas seulement une série sur des flics corrompus jusqu’à l’os. Il y a aussi d’autres personnages qui permettent d’étendre le récit, notamment ceux qui veulent réformer la police. Il y a une volonté de donner tous les points de vue afin de rendre un portrait global de la situation. We Own This City prend son temps et c’est là aussi une des grandes réussites de David Simon. Il se passe énormément de choses dans ces deux épisodes et pourtant la série prend le temps de dérouler le récit et ses personnages. C’est une narration étonnante qui permet de vraiment renouer avec le meilleur du créateur.

 

Note : 9/10. En bref, une réussite qui permet de replonger David Simon dans sa ville natale et d’en faire un nouveau pamphlet sur les problèmes de la société américaine.

Disponible sur OCS US+24

 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
À propos
delromainzika

Retrouvez sur mon blog des critiques de cinéma et de séries télé du monde entier tous les jours
Voir le profil de delromainzika sur le portail Overblog

Commenter cet article