16 Juillet 2022
Parfois, tout est une question de casting. Mais pas seulement dans le cas de Black Bird. Avec seulement six épisodes pour nous conter son histoire, Black Bird ne perd jamais de temps et faire vivre au téléspectateur les moments importants tambour battant. Il y a déjà énormément de séries inspirées de faits réels sortis cette année. Black Bird est adapté de l’histoire du vrai James Keene qui a écrit un roman autobiographique et Dennis Lehane (Shutter Island, The Wire) ajoute alors une ambiance et quelque chose de réellement prenant dans l’écriture des personnages. Tout se construit autour d’un jeu du chat et de la souris avec un dealer de drogue James Keene (incarné par Taron Egerton) et un potentiel serial tiller Larry Hall (incarné par Paul Walter Hauser). Black Bird n’est pas une série violente en tant que tel. Il n’y a rien de graphique dans la série car ce qui fait l’action de cette série ce sont les dialogues échangés qui font une étude précise de la psyché de nos deux héros. Les deux acteurs jouent ici parmi les meilleurs rôles de leurs carrières respectives. Paul Walter Hauser semble aimer les rôles de fou alors qu’il était déjà le héros de Le Cas Richard Jewell de Clint Eastwood.
L'histoire vraie de James Keene qui se voit offrir une chance de sortir de prison s'il parvient à obtenir les aveux d'un tueur en série présumé avec lequel il purge une peine de prison.
Au fil des épisodes, Black Bird nous en révèle un peu plus sur les personnages et notamment notre supposé tueur en série. Un peu comme dans Mindhunter (de David Fincher sur Netflix), Black Bird se repose donc sur des discussions sordides qui font tout le récit et son côté accrocheur. Certains moments sont alors laissés à l’imagination du téléspectateur. Dennis Lehane, dans le but de rendre sa série percutante, n’hésite pas à nous faire douter de tout ce que l’on peut voir à l’écran. Est-ce que Larry Hall est réellement un tueur en série ou bien quelqu’un qui s’imagine tous ces meurtres car on les lui aurait raconté. Le scénario fourmille d’idées et est constamment inspiré ce qui nous permet de rester accrochés et pendu aux lèvres des personnages. Le casting est pour beaucoup dans la réussite de cette série car il donne le ton et délivre des performances mémorables. Le concept classique de Black Bird pourrait finalement être une suite de Mindhunter dont tous les fans de la série rêvent (mais qui n’aura jamais lieu).
Black Bird ne cherche pas à nous en mettre plein les yeux mais simplement à nous raconter avec des détails sordides les tenants et les aboutissants de son histoire (qui est avant tout celle d’un tueur un série). Je ne connais pas le dénouement de Black Bird puisque je n’ai pas voulu me renseigner avant de me plonger dans la série mais les dialogues sont tellement percutants qu’ils valent à eux mêmes des dizaines de scènes d’action déshumanisées de films à gros budget. Le budget ici est présent (notamment dans les décors et la mise en scène) mais ce n’est pas une mini-série clinquante dont le seul but est d’en mettre plein la vue. Black Bird préfère nous plonger dans les pires retranchements de l’espèce humain. Fascinant.
Note : 8/10. En bref, une série dont les dialogues percutants et sordides permettent aux acteurs de délivrer la performance d’une vie.
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