P-Valley (Saison 2, 10 épisodes) : strip business en faillite

P-Valley (Saison 2, 10 épisodes) : strip business en faillite

Beaucoup de séries ont choisi d’intégrer la pandémie de COVID-19 dans leurs intrigues et c’est le cas de P-Valley. Les enjeux autour du monde du strip-tease est assez bien dépeint avec tout ce que cela a pu avoir comme conséquences. A cause de la pandémie, le club de strip de P-Valley est sur le point de faire faillite mais c’est sans compter sur toutes les intrigues qui en découlent qui vont permettre à la série d’aller de l’avant. Le spectacle n’est pas mort et P-Valley compte bien le faire vivre encore un moment. Durant sa première saison, P-Valley était assez imprévisible mais reprenait assez facilement les thématiques qui ont fait le succès de Starz (et également ce côté identifiable parmi toutes les autres plateformes ou chaînes américaines). P-Valley avait réussi à introduire des personnages dont les ambitions étaient complexes et leurs désirs véritablement différents de ce que l’on aurait pu imaginer. Grâce à des intrigues imprévisibles et en même temps assez solides, la série avait su tenir ses promesses.

 

Pour autant, cette saison n’est pas parfait. La difficulté de faire une saison 2 se ressent malgré tout dans P-Valley et pourtant elle trouve tout un tas d’idées pour briller à la même occasion. Ne serait-ce que visuellement. La série utilise sa thématique de façon tellement intéressante afin de délivrer quelque chose de visuellement remarquable. On sort du cadre habituel des séries de Starz tout en retrouvant malgré tout ses archétypes narratifs. A la fin de la saison 1, Hailey rachetait le Pynk au nez de Promised Land, la société qui voulait construire à la place du club un casino. Tout cela a forcément réduit en cendres les espoirs du Maire de racheter le club pour une poignée de dollars et revendre le terrain pour des millions. Tout cela aura des conséquences sur la saison 2 et son évolution. C’est donc une occasion de faire une nouvelle introduction à l’univers de P-Valley tout en introduisant un petit twist que personne dans le monde (et dans la réalité) n’avait vu venir : la COVID-19.

 

Ce que je trouve dommage dans cette saison c’est le fait que certaines intrigues qui auraient pu durer quelques épisodes tirent en longueur durant toute la saison. On sent que les scénaristes ne sont peut-être plus aussi inspirés que dans la saison précédente qui avançait à pas de géants d’épisodes en épisodes. Cela ne veut pas dire que la saison est ratée. Il y a tellement de choses intéressantes malgré tout, ne serait-ce que dans les relations entre les personnages qui restent le coeur même de cette série. On retrouve donc pas mal d’éléments vus dans la saison précédente mais avec la difficulté de les faire évoluer vers quelque chose d’aussi solide que la saison 1. Les scènes de danse sont toujours époustouflantes et mises en scène aux petits oignons. Surtout que le Pynk est maintenant équipé de nouvelles barres de pole qui permettent des shows différents. C’est sur cet aspect là que la série fonctionne vraiment toujours aussi bien.

 

L’intégralité d’éléments un brin surnaturels permettent aussi de souligner l’esthétique gothique méridionale de la série. Ce n’est pas sans rappeler True Blood ou encore Claws à de nombreuses reprises. C’est une belle qualité pour P-Valley. Certains personnages sont cette année mis de côté à tord alors que de nouveaux sont introduits sans trop de développement ni de trame de fond. Je trouve dommage de ne pas se contenter de ce qu’il y a déjà et de continuer à les faire évoluer au profit de nouveaux personnages assez fades. L’autre intrigue de la saison après la COVID-19 c’est les violences policières contre les afro-américains. Cette thématique assez forte n’est pas toujours bien utilisée par la série. J’aurais préféré que P-Valley se concentre sur la violence que cela engendre dans les rues aux Etats-Unis. La saison pivote alors uniquement autour de la tension entre crime et châtiment. Ce changement thématique (et les ravages qui l’accompagnent sur le club et son équipe de danseuses) rend la série trop gourmande pour ce qu’elle est en capacité de raconter.

 

Malgré tout un tas de qualités et toujours plus d’idées, P-Valley se laisse enliser par moment dans son trop plein. C’est tellement riche que les scénaristes n’arrivent pas à jongler intelligemment entre toutes les intrigues et tous les personnages afin de créer une série équilibrée.

 

Note : 5/10. En bref, une saison 2 qui a ses qualités mais aussi de nombreux défauts dans la gestion de ses nouveaux personnages et nouvelles intrigues, rendant le tout un brin trop gourmand pour ce que les scénaristes sont capables de faire.

Disponible sur Starzplay

 

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